Livre II
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Galien s'est tellement intéressé à ce muscle (parce qu'il était peut-être le premier à l'avoir découvert, ou parce que d'autres anatomistes ne l'avaient pas compté comme fléchisseur) qu'il a écrit dans le deuxième livre des Procédures anatomiques que ce muscle était le seul à pouvoir fléchir le poplité par lui-même ou qu'il en avait le plus grand pouvoir. Or, non seulement il ne me paraît pas avoir un très grand pouvoir pour fléchir la jambe, mais en fait il n'en a aucun, puisque ce muscle oblique ne peut pas être préposé à un mouvement rectiligne et qu'en outre il est si faible qu'il est incapable de mouvoir la jambe vers le haut si peu que ce soit. À cela s'ajoute qu'il n'est nullement proportionné par rapport aux autres muscles moteurs de la jambe, car il est très court et très fin, n'est pas joint à l'os de la cuisse et encore moins à l'os que nous voyons connecté sur le côtéhh Fig 1, 2, 3, chap. 29, livre I du sacrum. Mais vous l'observerez plus précisément pendant une dissection, car on le trouve facilement. En effet dès que les muscles de la jambe originaires des têtes du fémur, ont été séparés du fémur, et pendent en avant et en bas, ce muscle est complètement visible. Mais avant de le découvrir en-dehors du sens de la dissection, nous décrirons les muscles qui mettent la cuisse en mouvement : lorsque nous aurons terminé leur procédure de dissection, nous en viendrons aux muscles moteurs du pied et des orteils, dans la dissection desquels ce muscle oblique dissimulé dans le poplité doit se montrer à la vue ; et il montrera également s'il a une fonction identique à celle du muscle supérieur mettant le radiusii Q planche VII
a Ψ planche IX ; υ planche II ; κ planche X
en pronation [m. rond pronateur].

Chapitre LVI. Les muscles moteurs de la cuisse

Les mouvements de la cuisse La cuisse est mue par dix, ou si l'on veut pousser le chiffre au maximum, par quatorze muscles intrinsèques, qui lui donnent des mouvements d'extension, de flexion, d'adduction en dedans en direction de l'autre cuisse, d'abduction latérale vers le dehors, et de rotation. En effet la cuisse fléchit vers l'aine, quand nous l'amenons vers le haut et en dedans. Elle est en extension pour nous quand nous l'étirons vers le bas, vers la terre. Elle a la plus grande extension quand nous sommes debout, surtout quand nous nous appuyons sur un pied et que nous tendons l'autre en arrière, le plus loin possible. Voilà pourquoi la Nature a justement confié l'extension à des muscles nombreux, grands et puissants, que je vais maintenant essayer de décrire, en conservant l'ordre que Galien a adopté à la fin du quinzième livre de l' Utilité des parties. Cet ordre me paraît bien meilleur et suit davantage l'opinion d'autres autorités en anatomie que celui dans lequel il traite les muscles de l'articulation de la hanche dans le deuxième livre des Procédures anatomiques.Le premier muscle moteur de la cuisse Le premier de ces musclesa[m. grand fessier] se trouve sous la surface de la peau et forme principalement la fesse sur chacun des deux côtés. Il est issu par un débutbb i, k, l planche IX large et très charnu de toute la partie postérieure de l'épinecc Pour le périmètre de cet os, voyez la fig. 2, chap. 29, livre I de l'ilium, qui est plus saillante vers le sacrum, et ensuite tire également un début d'une partie de la région supérieure de cette épine. Il prend la partie inférieure de son début de la région postérieure du coccyx et du dernier os du sacrum : dans cette partie le muscle d'un côté est contigu au muscle de l'autre côté. Le muscle provient de ces parties de l'épine de l'ilium, du sacrum et du coccyx, comme d'un demi-cercle, qui s'avance un peu vers le flanc, obliquement et en bas, passant au dessus de toute l'articulationdd m planche IX de la hanche ; mais lorsqu'il repose sur cette articulation, il devient plus fin et plus étroitee de m à n, planche IX jusqu'à se terminer en un large et puissant tendon, par lequel il s'insère obliquement sur la partie externe du grand processus du fémurff S et T, dans fig. 1, chap. 30, livre I [grand trochanter] sur toute sa longueur. En effet le début de son insertion se fait un peu en dessous de l'apex supérieur de ce processus vers l'avant ; de là, descendant modérément vers l'arrière il insère une large et puissante partie de son tendongg à partir de λ en direction de κ , planche X à la base de ce processus, longeant l'arrière du fémur par une longue ligne.Le deuxième muscle moteur de la cuisse Le deuxième musclehh Σ planche X ; y planche II ; μ planche IV ; ϛ planche V ; ο planche IX ; δ planche XI
i Π planche IX
[m. moyen fessier] est en grande partie dissimulé sous lei premier, il est originaire de la région antérieure et supérieure de l'épine de l'ilium par un début large et charnu, occupant quasiment toute la région de l'épinekk Comparez ici entre elles les planches IX, X et XI de ilium, d'où n'est pas originaire le premier muscle. Mais ne se contentant pas de cette région, le deuxième muscle provient également du dos de l'ilium, à l'endroit où le premier commence à s'éloigner de l'os, et passe sous ce muscle, de sorte que son débutll u, x, planche X est également plus ou moins en forme de demi-cercle, puisqu'il est sous jacent au premier muscle dans sa région postérieure et aussi à son origine. Il descend de cette région de l'ilium vers le flanc, légèrement en oblique et vers le bas, devient progressivement plus étroit, passe entièrement sous le premier muscle, couvrant également l'articulation de la hanche ; à partir de là, il se termine en un tendonmm y planche X membraneux mais puissant qui s'implante sur la partie la plus haute du grand processus [grand trochanter] de la cuisse, s'étend également un peu dans la région antérieurenn V, fig. 2, chap. 30, livre I de ce processus, et fait une large insertion qui est transversale (si on la compare à celle du premier muscle). Donc comme les fibres du premier muscle avancent transversalement vers le flanc en étant très peu inclinées vers le bas, et que celles du deuxième muscles ont une direction verticale et se dirigent ou s'avancent peu vers le flanc, les fibres des deux muscles se croisent en forme de X en étant couchées les unes sur les autres. Ce muscle, comme le premier, n'apparaît nulle part plus volumineux, plus épais ou plus charnu que là