Livre II
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où il commence à quitter l'ilium (d'où il tire son début) et à reposer sur le troisième muscle.Le troisième muscle Le troisième muscleoo Σ planche XI ; ν planche VI ; t planche XII [m. petit fessier] est plus petit que le deuxième dans la même proportion que le deuxième l'est par rapport au premier. Il s'étend entièrement sous le deuxième muscle, prenant son originepp x, z, planche XI
q a, b vers i, i dans fig. 2, chap. 29, livre II [I]
des régions externesq et inférieures du dos de l'ilium, là où il commence à porter le nom d'os de la hanche ; ce début du troisième muscle est aussi large et semi circulaire que les débuts des deux premiers muscles, et il est aussi charnu et épais. Ensuite progressant modérément en avant et en bas, il s'attache par des connexions fibreuses au ligamentrr P, P dans fig. du chap. 1 de l'articulation de la hanche : et devenu plus étroit, il se termine en un large et robuste tendonss α planche XI qui s'étend sur le grand processus du fémur et s'attache à sa partie antérieure jusqu'à sontt X dans fig. 2, chap. 30, livre I apex. Ce muscle apparaît tout entier livide, principalement chez les individus musculeux et chez ceux qui ne sont pas obèses ; chez ces individus le deuxième muscle est également livide à l'endroit où il repose sur le troisième, comme toute la partie de ce muscle qui n'est pas recouverte par le premier muscle, qui, outre le fait qu'elle a une couleur livide, est aussi recouverte d'une puissante membrane [fascia], solidement attachée par cette partie au côté supérieur du premier muscle, là où elle passe sous ce muscle. Mais chez les individus obèses et très gras, ces muscles ne sont pas du tout livides ; la plupart du temps les fibres nerveuses s'étendant à travers ces muscles chez les femmes apparaissent à la vue augmentées par de la graisse à travers toute la substance charnue du muscle. Ou lorsque vous observez cela chez une femme, vous direz plutôt que des fibres charnues se répandent dans la graisse, plutôt que des fibres grasses dans une masse de chair : cela est dû au fait que ces muscles, surtout le premier, ont une grande quantité de graisse pour constituer des coussins plus confortables quand nous nous asseyons.Le quatrième muscle Le quatrième muscleuu Φ planche XI ; u planche XII [m. piriforme] est en grande partie livide, et complètement rond, il n'est pas volumineux comme ceux que nous avons mentionnés, et il ne prend pas son début de l'ilium de la même façon que les autres, mais sa tête charnue et épaisse est originaire des côtés des trois vertèbres inférieures du sacrumxx D, E, F, fig. 1, chap. 18, livre I avec lesquelles l'ilium n'est pas joint, et aussi un peu de leur côté interne, de telle sorte que les débuts des muscles de chaque côté du corps se touchent dans cette région interne [médiale]. De là, le muscle progresse transversalement vers les flancs, c'est à dire vers l'extérieur, depuis le sacrum en direction du grand processus [grand trochanter] du fémur, en restant charnu sur une certaine distance ; enfin, devenu plus fin, avant d'atteindre le fémur, il se termine en un tendon rondyy β planche XI s'implantant sur la face arrière du grand processus du fémur, près de son sommetzz Y dans fig. 1, chap. 30, livre I et apex. Même si Galien a dit dans le quinzième livre de l' Utilité des parties que ce muscle est issu du sacrum, et qu'il affirme aussi dans le deuxième livre des Procédures anatomiques qu'il y en a également un qui est issu du coccyx, il ne faut pas en déduire qu'il a indiqué deux os différents. En effet dans les livres de l' Utilité des parties, il ne semble nulle part avoir reconnu plus que quatre os** Voyez les fig. du chap. 18, livre I appartenant au sacrum, et il n'a fait aucune mention des os du coccyx ; d'où vient qu'il a écrit dans ce traité que ce muscle provient du sacrum. Mais dans les livres des Procédures anatomiques, Galien a décrit ce sacrum comme dans le livre des Os  : il a jugé qu'il était constitué seulement de trois vertèbres et il a appelé les trois os sous jacents à ces trois vertèbres « l'os coccyx »[517]. Il ne fait cependant aucune mention des quatre petits os que nous pensons devoir appeler « coccyx », puisque ce quatrième muscle prend un début non pas de ces os, mais des quatrième, cinquième et sixième os du sacrum.Le cinquième muscle Le muscle suivantaa Ξ , Π , Σ , planches XII et XIII ; ε planche II ; ω planche V ; ϛ planche VI ; β planche VII ; φ , c planche VIII ; x planche IX ; ρ planche X ; & planche XI [m. grand adducteur] pourra être compté comme un, deux ou même trois muscles, comme l'on voudra[518]. En effet c'est le muscle que j'ai déjà mentionné précédemment dans ma description des muscles moteurs de la jambe, en l'appelant le cinquième muscle de Galien. Sous les trois têtes postérieuresbb λ , μ , ν planche XI issues de l'appendice de l'os de la hanche, qui constituaient le troisième, le quatrième et le cinquième muscles moteurs de la jambe, se trouve une quatrième têtecc δ planche XII qui a été rapidement décrite pendant que j'expliquais les autres. Donc de toute la région de l'appendicedd de p à q, fig. 2, chap. 29, livre I qui n'est pas occupée par les trois têtes postérieures mentionnées, et jusqu'à la région de l'os pubis, où se termine la commissure des osee ϛ dans les figures à la fin du livre I [symphyse pubienne], naît le début d'un muscle ample et de grande taille, qui est, pour le dire en un mot, et sans controverse possible, le plus grand muscle de tout le corps. Ce début s'étend à travers toute la largeur de l'appendice, il est entièrement charnu, sauf dans la partieff δ planche XII qui n'est pas occupée par les trois têtes des muscles de la jambe déjà mentionnées. Cette partie est en effet nerveuse et très vigoureuse sur sa face postérieure, mais sur sa face interne, elle apparaît comme tout le muscle et le reste de son début. Le musclegg Σ planche XII [m. court adducteur] issu d'un tel début entoure immédiatement la base du petit processus [petit trochanter] du fémurhh a dans fig. 1 et 2, chap. 30, livre I dans sa partie postérieure, et de là s'insère continuellement sur la ligneii d, d, dans fig. 1, chap. 30, livre I saillante et âpre [linea aspera] du fémur que nous avons décrite dans le premier livre : elle s'étend sur la face postérieure du fémur en le longeant vers le bas depuis la base du petit processus [petit trochanter]. De même que l'origine du début de ce muscle est continue, de même son insertion est continue, du moins si on excepte la partie postérieurekk Ξ planche XII
l [ η ] planche XII
m K dans fig. 1, chap. 30, livre I
du muscle, qui insère un tendonlà la base de la tête internem du fémur comme je vais le dire. Cette partie, originaire de l'appendice de l'os de la hanche par un début nerveux, forme une sorte de muscle par elle-même, qui s'élargissant en un ventre d'une extraordinaire amplitude, se dirige verticalement en bas à l'arrière de la cuisse, jusqu'à ce qu'il devienne plus fin et insère un tendon rond sur la tête interne du fémur.

×Cf. Galien, Les os pour les débutants, éd. Garofalo-Debru, Paris, Les Belles Lettres, 2005, p. 67-68.
×Vésale réunit ici les muscles grand, court et long adducteurs.