Livre II
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Si le reste de ce musclenn Comme c à Φ dans planche VIII n'était pas attaché à une partie du plus grand muscle du corps, c'est-à-dire le cinquième muscle moteur de la cuisse, il pourrait justement être considéré par tous comme un muscle séparé et distinct. Aussi, puisque cette partie postérieure a une autre partie de ce muscle qui lui attachée et contiguë, rien n'empêchera, selon les différentes opinions, soit d'appeler le muscle tout entier un seul muscle (comme nous l'avons fait jusqu'à présent), soit de le distinguer en deuxoo Ξ est séparé de Σ et de Π dans la planche XIII muscles : l'un serait celui qui étend un tendon sur la tête interne du fémur, l'autre celui qui s'implante sur la ligne âpre [linea aspera] du fémur. Et celle-ci est une « lignepp entre Φ et c, planche VIII imprimée »[519], séparant la partie postérieure de l'antérieure. Mais la partie antérieureqq Σ , Ρ dans la planche XIII se sépare en Σ et en Ρ a aussi une ligne, certes elle n'est pas aussi visible que celle que nous venons de mentionner, mais elle est telle que, grâce à elle, il est possible de diviser cette partie en deux portions, ou si l'on veut, en deux muscles. En effet une portion de la partie antérieure du cinquième muscle, provenant de la face antérieure de l'appendice de la hanche et s'étendant de la commissure des os du pubis [symphyse pubienne] à la région inférieure de l'os de la hanche, est séparée par une espèce de ligne de la partie antérieure du muscle, depuis la surface restante de l'appendice jusqu'à la région antérieure de toute la partie postérieure du muscle. Ensuite, les deux portions de la partie antérieure se différencient non seulement par une ligne ou « impression », mais aussi par la direction de leurs fibres et par leur insertionrr Comparez Σ , Ρ et Ξ entre elles de la même manière que la partie postérieure de tout le muscle diffère de la partie antérieure par le sens des fibres et par l'insertion. En effet la portion de la partie antérieure proximale de la commissure des os du pubis a des fibres complètement obliques et presque transversales qui tournent en arrière depuis leur origine vers la base du petit processus [petit trochanter] du fémur, et s'insèrent vers la partie supérieure de la ligne rugueuse [ linea aspera ] du fémur. Mais la portion restante de la partie antérieure, qui prend son origine plus sur la face inférieure de l'os de la hanche, a des fibres un peu obliques, mais en fait quasiment verticales, qui s'implantent continuellement sur la partie inférieure de la ligne rugueuse et saillante. Ou bien vous décidez avec moi qu'il y a un seul muscle dans la cuisse ou bien, si vous préférez, vous pouvez compter les deux parties pour deux muscles ; ou si vous désirez un chiffre encore plus élevé, en étant plus expérimenté dans la dissection, subdivisez la partie antérieure en deux muscles pour en décrire trois, mais suivant la règle qui veut que l'on doive prêter attention à l'emplacement, à la fonction, la forme, l'épaisseur, la partie nerveuse ou charnue plus qu'au nombre ; vous observerez aussi que pour ma part, je parle de muscles humains, que Galien n'a pas décrit autrement que ceux des singes, et en le lisant, vous ne jugerez pas que j'ai traité négligemment cette partie postérieure du cinquième muscle, qui s'implante à la base de la tête interne du fémur, parce que j'ai décrit son insertion par un tendon alors qu'elle réalise une insertion charnue chez les singes caudés.La fonction des cinq premiers muscles moteurs de la cuisse Jusqu'à présent, nous avons compté cinq muscles : la tension de la cuisse leur a été confiée en premier, et ils servent aussi dans le mouvement latéral et dans la rotation, comme vous allez l'apprendre maintenant. Le premier muscless Π planche IX [m. grand fessier] est l'auteur d'une forte extension de la cuisse dans l'axe[520], faisant bouger le fémur au moyen de son ample début et de son large tendon. Mais si seule sa partie supérieure, ou inférieure de son début est tendue, la tension n'est pas celle qui se fait dans l'axe, mais celle qui incline la cuisse sur un côté ou sur l'autre. Le deuxième musclett Σ planche X étend la cuisse en même temps qu'il la tire vers l'extérieur et vers le haut, en repoussant sa tête à l'intérieur de l'acétabule de l'os de la hanche. Le troisièmeuu Σ planche XI
x Φ planche XI
et le quatrièmex muscles étendent la cuisse en la tirant modérément en haut. Le quatrième muscle la fait aussi tourner en-dehors, mais le troisième étend la cuisse en la faisant tourner un peu plus vers l'arrière que vers le haut. Mais tous deux donnent un mouvement de rotation beaucoup plus faible que les muscles à qui cette fonction a été spécialement déléguée, comme vous l'apprendrez bientôt. Par ailleurs les fibres postérieures du cinquième muscleyy Ξ , Π , Σ dans les planches XII et XIII [m. grand adducteur] ou de la partie postérieure de ce muscle, pourvue de fibres verticales, étendent la cuisse et stabilisent fermement le membre inférieur sur le sol. L'arrière de cette partie antérieure a une fonction non moins utile par ses propres fibres, en menant légèrement la cuisse en adduction en dedans. Les fibres situées plus haut, proches du cartilagezz ϛ dans les planches à la fin du livre I de l'os pubis, ou plus exactement la portion la plus en avant de la partie antérieure du muscle, mènent la cuisse en dedans et pendant cette action, elles tournent un peu la cuisse vers le haut et deviennent en quelque sorte auteurs de sa flexion. Aux cinq muscles que nous avons maintenant décrits s'opposent des fléchisseurs, moins nombreux, au nombre de trois muscles intrinsèques, que nous compterons comme le sixième, le septième et le huitième pour les fixer dans notre mémoire.Le sixième muscle Le sixième muscleaa Θ planche VIII ; c [ τ ] planche IV; χ planche V; ϖ planche VI; t planche VII; β planche XIII; c planche XIV; K planche XVI [m. grand psoas] est celui que j'ai décrit, par égard pour Galien, parmi les muscles moteurs du rachis, quand je les comptais et que mon exposé était arrivé aux muscles lombaires : en fait Galien n'a pas décrit la structure de l'homme dans son exposé sur les muscles lombaires car il était trompé par ses singes.Livre 2 des Procédures anatomiques Donc ce muscle commence par un débutbb a planche VIII charnu sur les côtés de la onzième et de la douzième vertèbres thoraciques, et de la première, deuxième et troisième vertèbres lombaires ; dès qu'il débute, il forme un muscle rond, descendant obliquement en bas et en-dehors. Il passe à travers la région interne de l'ilium, en restant toujours charnu, jusqu'à la régioncc b planche VIII
d T dans fig. 1, chap. 29, livre I
où l'os pubis reçoit le nom d'osd de la hanche. Là, il se termine en un puissant tendon rond, traverse la région du pubis mentionnée ci dessus,

×C'est-à- dire comme une ligne imprimée dans l'os ; il s'agit du septum intermusculaire.
×Littéralement : qui ne s'incline ni d'un côté ni de l'autre.