Livre II
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vous pourrez alors enlever complètement les quatre muscles, après avoir examiné les mouvements de chacun d'eux.[La dissection] du cinquième muscle Ensuite, coupez habilement le cinquième muscleee Ξ , Ρ , Σ , planches XII et XII [m. grand adducteur] avec un rasoir effilé, en le séparant tout entier de la partie inférieure de l'os de la hanche et de l'os pubis et en le soulevant jusqu'à son insertion sur le fémur ; observez attentivement cette dernière, sans négliger ses inscriptions -ou lignes- et la direction variée des fibres. Pendant que vous incisez, soyez attentif, pour ne pas enlever par inadvertance le huitième muscleff Σ planche VIII [m. pectiné] en même temps, comme s'il était une partie du cinquième muscle.[La dissection] du sixième muscle Lorsque le cinquième muscle a été écarté du fémur, il faut détacher, à l'aide d'un scalpel pointu, la tête du sixième musclegg Θ planche VIII [m. grand psoas] des côtés des corps vertébraux de la onzième et douzième vertèbres thoraciques et des trois premières lombales : saisissez la tête et détachez des organes sous jacents l'ensemble du muscle jusqu'au petit processus [petit trochanter] du fémur, ce que vous pourrez faire uniquement avec vos mains, si vous le désirez, sauf si vous avez déjà examiné ce muscle auparavant lorsque vous disséquiez les muscles moteurs du rachis.[La dissection] du septième muscle Après avoir recherché son tendon et le sillonhh T dans fig. 1, 2, 3, chap. 29, livre I dans lequel il est guidé au-dessus de l'os pubis, vous allez maintenant aborder le septième muscleii Λ planche VIII [m. iliaque]. Coupez-le au moyen d'un rasoir en faisant des incisions transverses et séparez-le de la surface interne de l'ilium jusqu'à l'os de la hanche à l'endroit où il descend ; soulevez le muscle avec vos mains et tractez-le jusqu'au petit processus du fémur pour examiner soigneusement son insertion, non sans avoir examiné entretemps le sillon qui guide son cours.[La dissection] du huitième muscle Ensuite séparez par une ligne transverse le huitième musclekk Σ planche VIII [m. pectiné] de l'os pubis et tractez-le jusqu'à son insertion, qui est aussi large que son origine ; soyez cependant attentif à ne pas supprimer accidentellement le neuvième muscle.[La dissection] du neuvième et du dixième muscles Il reste deux muscles [m. obturateur externe et m. obturateur interne]. Puisque les os pubis ont été séparés pendant que vous regardiez les muscles de la vessie et du siège, et que vous avez sous la main un seul membre dans lequel vous avez disséqué les muscles moteurs de la jambe, vous procèderez facilement à la dissection de ces deux muscles. Donc séparez avec un rasoir le neuvièmell Ψ planche VIII
m F, G, H, planche XVI ; α planche XII
et le dixièmem muscles de l'os pubis et de l'os de la hanche, et examinez leur connexion et leur implantation dans la fosse du grand processus du fémur, sans aucunement négliger l'endroit où le dixième muscle tourne en arrière ; examinez aussi la substance musculeusenn x, y, z, planche XIII qui est attachée de chaque côté et qui s'étend avec le dixième muscle jusqu'à son insertion. Ne passez jamais au-dessus de cela sans louer ni glorifier par des hymnes le Créateur de notre corps.L'inspection de quelques ligaments Lorsque vous aurez sectionné ces muscles rotateurs du fémur, une membraneoo b, b, planche XIV [membrane obturatrice] apparaît, remplissant tout le foramen pubien et séparant les muscles qui se trouvent de chaque côté à cet endroit. Vous observerez aussi qu'un ligament durpp γ planche X ; [ η ] planche XI [ligament sacro épineux ou ligament sacrospinal] s'avance depuis le processus pointu de l'os de la hanche sur le côté de la cinquième vertèbre du sacrum, sur lequel le quatrième muscleqq β planche X ; Φ planche XI moteur de la cuisse prend appui, et qui joint plus fermement ces os entre eux. On peut voir aussi un autre ligamentrr δ planche X maintenant ; il provient du même côté du sacrum que celui dont nous venons de dire qu'il s'y insère, et il s'insère sur la partie postérieuress l dans fig. 2, chap. 29, livre I et supérieure de l'appendice de l'os de la hanche en formant un support pour les musclestt de Y à a, et aussi b, c dans fig. 8, livre V du rectum, comme ceux dans la description précédente. Mais je reporterai les ligaments de l'articulation de la hanche, avec ceux de l'articulation du genou et ceux du pied dans un seul chapitre[524], après avoir décrit les muscles du pied et de ses doigts[525].

Chapitre LVIII. Le large tendon sous cutané dans la plante du pied

L'ordre dans lequel il faut traiter les muscles restants Tous les muscles que nous n'avons pas encore mentionnés reposent dans la jambe et dans le pied et servent aux mouvements du pied et des orteils. Pour les traiter de la manière la plus appropriée, nous compterons d'abord les muscles moteurs du pied, ensuite ceux qui sont responsables des orteils ; enfin nous donnerons un résumé de leur nombre et de leur localisation et nous dirons comment les disséquer. Mais comme la description de Galien dans le deuxième livre des Procédures anatomiques est trop obscure et imparfaite, et ne correspond pas entièrement à ses préceptes dans le troisième livre de l' Utilité des parties, nous devrons organiser d'autant plus soigneusement notre propos sur ces muscles.La grande différence entre les singes et les hommes Il est impossible de penser avec Galien que les orteils du singe diffèrent de ceux de l'homme uniquement par leur séparation, c'est-à-dire dans le fait que le singe a des orteils plus longs et plus séparés que l'homme. En fait ils diffèrent bien plus dans leurs muscles. Je ne vais pas expliquer tout cela en entier, pour ne pas être trop long, mais je me contenterai de décrire ce qui s'offrira à mon attention, seulement dans la mesure où l'ordre de la description le requiert. Je me dois d'avertir ici les étudiants de ne pas se satisfaire seulement d'une vraie description des muscles humains et de leur examen, mais d'entreprendre également l'examen des muscles des singes, ce qui les aidera à mieux comprendre Galien (qui n'est jamais aussi difficile à comprendre qu'en anatomie)[526]. Ceci pour éviter que lorsqu'ils commencent à enseigner ce qu'il a écrit (comme nous devons tous le faire), ils n'imitent leurs propres professeurs en négligeant le grand nombre et la qualité supérieure de ses livres qui traitent de l'anatomie, et ne se consacrent qu'au contenu de ses livres que n'importe qui, un peu instruit dans les arts libéraux, peut acquérir sans l'aide d'un précepteur. Qu'ils se souviennent combien ceux qui s'appellent eux-mêmes « galénistes » aujourd'hui, sont obligés de céder le pas honteusement, même dans les ouvrages non spécialisés de Galien[527],

×Voir chapitre LXI.
×Le même terme digitus est utilisé pour les doigts de la main et du pied.
×En même temps, le procédé ouvre la voie à l'anatomie comparée.
×Vésale revendique nettement la nécessité d'une spécialisation de l'anatomiste.