chaque fois qu'il parle de dissection et des parties du corps ; il le fait très souvent, non seulement parce qu'il prenait beaucoup de plaisir à disséquer, mais aussi parce qu'un médecin devra être à l'aise en parlant du corps qu'il se propose de soigner[528].La différence entre le singe et l'homme par rapport au tendon sous le pied Mais abordons maintenant le tendon sous cutanéaa ϖ planche XIII; ∫ planche XIV [aponévrose plantaire] dans la plante du pied, par lequel l'homme diffère considérablement du singe. Ce dernier a un muscle particulier qui produit ce tendon, son origine se fait par un début charnu à partir de la base de la tête externe [latérale] du fémur, sur la face postérieure ; il est dissimulé sous deux musclesbb Φ , Ψ , planche XII originaires des têtes inférieures du fémur, formant la partie proéminente dans le mollet, qui s'insèrent sur l'os du talon [calcanéum], comme nous le dirons. Chez les singes, ils recouvrent ce muscle charnu qui se dirige vers le bas ; par sa forme il est tout à fait similaire au musclecc Π planche III [m. long palmaire] qui produit le large tendon dans la main. Lorsqu'il arrive à la moitié de la jambe, il se termine en un fin tendon qui, n'étant plus recouvert par ces deux muscles, s'étend le long du côté interne du tendon qu'eux-mêmes produisent, en descendant obliquement vers l'arrière du calcanéum : chez les singes comme chez les chiens, cette région a un sinus particulier dans lequel ce tendon est guidé en sécurité, sans dévier de son chemin ; il n'est cependant pas attaché au calcanéum, sauf peut-être par l'intermédiaire d'un ligament transverse qui le recouvre ; mais il est différent de la description qu'en fait Galien dans le premier livre des Procédures anatomiques, parce qu'en fait il ne se scinde pas en deux parties, dont l'une s'insèrerait sur le talon, l'autre formant le large tendon. En fait le tendon entier franchit le talon et s'élargit dans la plante du pied ; il est attaché au muscledd Θ planche XIV fléchisseur de la deuxième phalange des quatre orteils, comme vous l'apprendrez, et s'étend dans la partie inférieure [plantaire] des cinq orteils de manière plus claire que le large tendon dans la main près des doigts. Ensuite de même qu'un corps intervient entre le large tendon de la main et la peau, de même dans le pied, une grande quantité de graisse se trouve entre le tendon et la peau, particulièrement chez les hommes chez qui aucun muscle ne produit ce large tendon, mais qui ont un robuste ligamentee ϖ planche XIII; ∫ planche XIV [aponévrose plantaire] qui s'avance de la partie inférieure du talon- celle que nous appuyons sur le sol- et s'étend par toute la surface inférieure du pied, excepté à l'endroit où se trouve un muscle sur chaque côté, qu'il ne recouvre pas. Sur le côté interne du pied, ce muscleff ρ planche XIII est celui qui, comme nous le décrirons, met l'hallux en abduction des autres doigts ; sur le côté externe, celuigg ϛ planche XIII qui écarte le petit orteil des autres. Ce ligament, beaucoup plus épais et plus fort que le tendon dans la main, est attaché à toute la partie inférieure du musclehh Θ planche XIV qui fléchit la deuxième phalange des quatre orteils [muscle court fléchisseur des orteils], comme nous l'enseignerons. Et cela se fait de telle manière que l'on pourrait appeler ce ligament une membrane intrinsèque de ce muscle, s'il ne le quittait pas à la base des orteils, là où les tendons du muscle passent sous le ligament transverse des orteils ; ensuite, recouvert par les ligaments transverses, il se sépare en cinq parties qui s'attachent à la surface sous les cinq orteils. Par ailleurs, comme nous l'avons fait remarquer il y a peu, une grande quantité de graisse assez dure se trouve entre ce ligament ( ou comme il vous plaira de l'appeler) et la peau, bien que des liens fibreux le joignent fréquemment à la peau. Seuls les hommes ont un ligament de ce genre à la place du large tendon : s'il avait dû dériver d'un tendon quelconque, ce tendon aurait dû être fort et épais. En effet si vous comparez le tendon dans la main avec ce corps ligamenteux, une épaisseur quadruple à celle du tendon dans l'avant-bras n'aurait pas suffi dans la jambe. Vous entendrez dire cependant que dans la partie postérieure de la jambe chez l'homme, repose un muscleii φ [ Φ ] planche XIII [m. plantaire], issu de la tête externe du fémur par un début charnu, cessant d'être charnu avant de dépasser complètement le poplité ; ce muscle produit un tendon beaucoup plus fin que celui qui produit le large tendon dans la main. Mais je n'ai encore jamais vu ce tendon aller sous la plante du pied, en fait il s'implante sur le côté interne [médial] du talon, vers l'arrière ; contrairement au tendon du muscle des singes caudés, il n'atteint jamais l'extrémité arrière du talon, et il y a encore moins un sillon dans cette partie de l'os du talon, dans lequel le tendon puisse cheminer sans dévier de son emplacement. Pour moi, le fait que le ligament mentionné dans le pied de l'homme et le large tendon du singe ont la même fonction que le large tendon dans la main, est prouvé par la similitude de leur forme et ce qui m'en persuade encore plus est l'absence fréquente du large tendon dans la main. J'ai plus d'une fois découvert chez les hommes, mais pas chez les singes, que ce tendon manquait dans la main, et que le ligament transversekk θ planche IV placé dans la région interne du poignet développait une petite partie de lui-même pour suppléer le tendon absent. Il a aussi été observé que ce tendon est quelquefois produit par les tendonsll Λ , m, planche III fléchisseurs du poignet, tantôt par celui qui, inséré sur le quatrième os du carpe, est l'auteur de la flexion du poignet, tantôt par celui qui passe à travers le ligament transverse sur le côté interne du poignet et qui s'insère sur l'os du métacarpe soutenant l'index, comme cela a été dit bien auparavant[529].