Livre II
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ils passent sous la base des orteils, avec les tendons du premier muscle, recouverts par un ligament transverse comme dans la main. Pour pouvoir s'étendre vers la troisième phalange, ils passent à travers les tendonsii Θ planche XIV du premier muscle, qui sont séparés par une incision longitudinale ; ensuite ils s'élargissent et s'implantent sur la troisième articulation. Par ailleurs le tendon qui s'étend vers l'index et quelquefois aussi celui qui va au médius, ont ceci de particulier qu'au milieu de la plante du pied, ils se joignent à la petite partiekk Q planche XV du tendon du deuxième muscle qui va à l'hallux, qui s'unit complètement à ces tendons des orteils et s'y mêle. Parfois cependant, malgré le soin avec lequel vous observez le moindre détail, vous constaterez qu'aucune partie ne sort du tendon du deuxième muscle, mais qu'il se perd tout entier dans l'hallux. Telle est la disposition des trois premiers muscles des orteils : le premier fléchit la deuxième phalange des quatre orteils. Les deux autres sont les auteurs de la flexion de la dernière phalange des cinq orteils.Livre 3 de l' Utilité des parties. Livre 2 des Procédures anatomiques Mais arrivé à ce point, je me rend compte qu'un étudiant particulièrement érudit, qui a déjà lu auparavant des passages de Galien avec la plus grande attention, et qui, s'il les a correctement retenus, a compris qu'il ne tient pas des propos cohérents entre eux et que ces livres sont fautifs ici aussi, attend avec avidité les raisons pour lesquelles je ne suis pas d'accord avec Galien. Pour le moment je ne voudrais pas l'accuser d'autres griefs, si ce n'est que pour ma part j'ai décrit des choses vraies au sujet des muscles des orteils chez les hommes, et que les passages de Galien s'appliquent à peine aux singes (comme vous allez l'apprendre). Je ne dirai rien de leur fonction, car je considère qu'elle est la même que celle des muscles des doigts de la main, puisque le deuxième musclell Λ planche XIV a été établi comme auteur de la flexion de la deuxième phalange du pouce, mais qu'aucune mention n'a été faite par rapport à la flexion de la première phalange. De la même manière, j'ai déjà écrit auparavant que le mouvement de la troisième phalange des autres orteils était fait au moyen du troisièmemm Ξ planche XIV muscle. Cependant en suivant l'opinion de Galien, il aurait fallu dire que la première phalange est également fléchie par les deux derniers muscles puisqu'il pense que la fonction de ces muscles ici est la même que dans la main. Mais dans le deuxième livre des Procédures anatomiques, considérant plus attentivement sa propre opinion selon laquelle il avait précisément affirmé que la flexion de la première phalange des doigts de la main se fait au moyen des ligaments transverses, il dit que les muscles insérés sur la troisième phalange des orteils ne fléchissent pas seulement la première et la troisième phalanges des orteils, mais qu'ils sont les artisans de la flexion de la première, de la deuxième et de la troisième phalanges ; ce qui en effet aurait dû être nécessaire si nous avions agréé l'idée que c'est par la force du ligament transverse que les tendons mettent seulement en mouvement les os sur lesquels ils sont couchés. Et il n'aurait pas suffi que ces tendonsnn θ planche XIV que nous avons considérés comme fléchisseurs de la troisième phalange, fussent chargés par Galien de cette remarquable fonction de flexion, puisqu'il aurait fallu ajouter à l'exposé que le premier muscleoo Θ planche XIV qui s'insère sur la deuxième phalange des quatre doigts, fléchit aussi la première phalange, puisque les tendons de ce muscle sont couverts par le même ligament que les autres tendons dans la première phalange des orteils.La disposition du premier, du deuxième et du troisième muscles chez les singes Par ailleurs, remettant les questions de fonction à plus tard, je ne me refuserai pas à décrire la disposition des muscles présents chez les singes caudés, en gardant à l'esprit le passage où Galien dit que ces tendons ne se mêlent pas toujours de la même façon, ceci pour qu'on n'imagine pas que j'aie prêté trop peu attention à ses enseignements.[sans appel de note] On les trouve dans la fabrique de l'homme. Donc les singes ont en commun avec les hommes le premier muscle qui fléchit la deuxième articulation des orteils, mais ce muscle a des tendons plus longs dans la même proportion que le pied du singe est plus long que celui de l'homme, incluant les orteils. Le deuxième et le troisième muscles sont également logés à l'arrière de la jambe chez le singe et chez l'homme. Cependant quand ils émettent un tendon, ils ne le font pas d'un seul côté, mais comme d'autres muscles, ils se rapprochent auparavant les uns des autres, c'est aussi le cas du cinquième muscle moteur du pied chez le singe. Ensuite, comme chez l'homme, les tendons entrent dans la plante du pied, et à l'endroit où ils se croisent en formant un X, le tendon du deuxième muscle se mêle à celui du troisième muscle, de telle sorte que les deux forment un seul tendon, d'où une petite partie se dirige transversalement vers l'hallux, exactement comme celui qui dans la main du singe part du tendon accédant à l'index au milieu de la paume, comme nous l'avons dit. La partie restante de cette union se divise en quatre tendons, dépassant par leur volume la petite partie qui va à l'hallux. Comme chez l'homme, ces tendons se dirigent sous les tendons du premier muscle, deviennent finalement larges et s'insèrent sur la troisième articulation.Les muscles fléchissant la première phalange succédant au troisième muscle dans le compte total ; ils sont au nombre de dix Chez l'homme, les musclespp L et e planche XV fléchissant la première phalange des orteils [m. interosseux] correspondent à ceuxqq en-dessous de Δ planche VIII qui se dirigent entre les os du métacarpe dans la main. Mais dans le pied on ne peut pas les diviser aussi facilement. On voit en effet une masse grossière et confuse[540] dans la plante du pied, une masse presque entièrement charnue, constituée de fibres droites ; elle s'étend le long des os du pied, remplissantrr ν , ν fig. 2, chap. 33, livre I aussi leurs interstices, et s'implante à la racine des cinq orteils, en faisant une insertion sur chaque côté de la première phalange vers l'intérieur. Mais je ne peux pas diviser cette masse charnue comme je le voudrais en muscles individuels comme je l'ai fait dans la main, bien qu'elle montre des espèces de lignes imprimées en elle ; quoi qu'il en soit, elle n'est pas moins solide que dans la main, et réalise la flexion des premières phalanges, celle de l'hallux comme celle des autres orteils. Il en résulte que cette partiess β planche XIV de la masse charnue qui va à l'hallux ressemble à celles qui se dirigent vers tous les autres doigts. Il sera donc possible, à cause des lignes imprimées de manière peu distincte, de la ressemblance avec les muscles de la main

×Expression empruntée à Ovide, Métamorphoses, livre I, 7 (rudis indigestaque moles), où elle désigne le Chaos.