Livre III
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que l'on peut voir dans les artères assez grandes et décrite par certains comme une troisième tunique de l'artère.Tuniques communes aux artères Il n'y a pas de quatrième tunique intrinsèque, mais comme pour certaines veines, une fine tunique [fascia] s'attache aux artères à certains endroits et les entoure de très près, soit pour les affermir, soit pour les attacher aux parties voisines, comme nous l'avons dit à propos de la deuxième tunique des veines.Explication de la structure de l'artère Et tout cela a été construit très judicieusement par le Créateur suprême de toutes choses (comme je l'ai dit au début du chapitre), qui a formé les artères de telle sorte qu'elles puissent transporter par impulsion l'esprit vital et le sang à travers toutes les parties du corps et maintenir leur chaleur innée. Le corps de l'artère a des fibres, qui ont la même fonction que celles de la veine, mais il a plus de fibres transversales, afin de dispenser plus rapidement à tout le corps le sang qui est entré dans l'artère, en étant poussé hors de la cavité [ventricule] gauche du cœurcc Ouvert dans les fig. 9 et 10, livre VI en même temps que l'esprit vital, et pour éviter que le rythme [pouls] dans la transmission et dans la réception soit différent de celui produit par le cœur lui-même. Les fibres transversales contribuent grandement à cette fonction, car nous avons déjà affirmé que la Nature les a préposées à l'expulsion, alors que les fibres obliques s'opposent fermement à l'expulsion, afin de conserver les matières qu'elles retiennent. Cela explique que la Nature ait donné très peu de fibres obliques aux artères. Comme elles étaient destinées à embrasser une substance moins dense et coulant avec une impulsion plus rapide que le contenu des veines, et qu'elles devaient se contracter et se dilater tout au long de la vie, il était juste qu'elles fussent conformées avec des tuniques plus nombreuses, plus dures et plus épaisses.

Chapitre III. Le nombre de veines et d'artères

J'ai pensé qu'il n'était pas nécessaire de mettre de figure au début de ce chapitre, puisque beaucoup de figures des cinquième, sixième et septième livres auraient également pu être placées ici, sans compter quelques planches de muscles, auxquelles vous pourrez vous référer avec profit dans la suite du texte, chaque fois qu'une glande de ce type sera mentionnée.

Indiquer combien de veines et d'artères se distribuent dans tout le corps, et devoir énumérer toutes les branches et toutes les ramifications des vaisseaux, est extrêmement difficile et presque impossible. Mais si l'on prend en compte seulement les veines et les artères qui sont délimitées individuellement, comme celles qui ont des terminaisons individuelles, le calcul est très facile à faire.Quatre veines En effet de la naissance à l'âge adulte, les hommes ont quatre veines en tout et pour tout, que l'on considère comme les racines[14]de toutes les autres. La première [veine porte]aa Fig. du chap. 5 et h dans la fig. 12, livre V s'avance depuis la cavité du foie dans la vésicule biliaire, et parcourt l'estomac, la rate, les intestins, le mésentère et l'omentum. La deuxièmebb Fig. au début du chap. 6 ; et aussi C,D,E,F dans fig. 5, livre VI.
cc Ouverte dans les fig. 7 et 8, livre VI
[veine cave][15]est originaire des parties convexes du foie, ou de la cavité droite du cœurcc, comme certains l'ont pensé, et se disperse dans le reste du corps, excepté dans les poumons, par une série innombrable de branches. La troisième [tronc pulmonaire]dd Fig. 1 du chap. 15 ; et aussi I dans la fig. 6, livre VI et C,D dans la fig. 8 également originaire de la cavité droite du cœur, envoie de nombreuses ramifications dans les poumons. Mais vous apprendrez que cette veine a ceci de particulier que son corpsee B,C dans la fig. 1, chap. 15 est celui d'une artère, aussi elle sera appelée la « veine faite comme une artère » [ou « veine artérieuse »]. La quatrièmeff Fig. du chap. 11 et F dans la fig. 2, livre V s'avance pour ainsi dire de l'ombilic au foie [veine ombilicale] ; elle sert seulement à nourrir le fœtus chez l'animal [= l'être vivant] et elle ne peut pas entrer dans le compte des veines ici, car elle n'a pas réellement de limites individuelles. Toutes les autres veines qui parcourent le corps proviennent de celles-là et leur sont continues.Deux artères On recense deux artères. La première [aorte]gg Fig. au début du chap. 12 et A dans la fig. 10, livre VI est originaire de la cavité gauche du cœur et se disperse dans tout le corps sauf dans les poumons. La deuxième [veine pulmonaire et atrium gauche]hh Fig. 2, chap. 15 et C,C dans la fig. 9, livre VI sort de la même cavité cardiaque et se distribue seulement dans les poumons, mais parce qu'elle est constituée d'un corps de veine, on l'appelle « artère veineuse ». En outre deux artères [artères ombilicales]ii K,L dans la fig. 2, livre V et ρ dans la fig. du chap. 12 descendent de l'ombilic en longeant les bords de la vessie ; elles sont d'une certaine manière propres au fœtus, et s'unissent avec des branches de la grande artère [aorte] dans la région du sacrum, aussi elles ne doivent pas être recensées comme des artères délimitées individuellement. Par ailleurs, si les veines et les artères des fœtus ont une caractéristique individuelle, cela sera dit à la place qui convient dans la description des vaisseaux des fœtus. Maintenant, il convient de commencer l'exposé par les veines des adultes ; ensuite, après la description de leur disposition viendra l'explication de cette disposition et de sa fonction.L'art de la nature dans la disposition des veines et des artères Puisque les veines et les artères devaient nécessairement parcourir chacune des parties du corps, et puisque beaucoup de parties se trouvent éloignées du début de ces vaisseaux, il valait bien mieux qu'il n'y eût pas autant de branches originaires des débuts [des vaisseaux] que de parties du corps ayant besoin de ces vaisseaux, et qu'ils ne fussent donc pas nombreux ; mais il était tout à fait opportun pour les plus grands organes[16]de se développer à partir d'un début unique comme [un arbre] à partir de la base de son tronc, et de disperser leurs branches et leurs rameaux dans les parties proximales ; chacune des parties pourrait retirer de ces branches ce qu'elle considère comme lui appartenant en propre pour se nourrir[17].

Chapitre IV. Les glandes placées aux embranchements des vaisseaux et qui y sont attachées pour les affermir

J'ai pensé qu'il n'était pas nécessaire de mettre de figure au début de ce chapitre, puisque beaucoup de figures des cinquième, sixième et septième livres auraient également pu être placées ici, sans compter quelques planches de muscles, auxquelles vous pourrez vous référer avec profit dans la suite du texte, chaque fois qu'une glande de ce type sera mentionnée.

×Caudex : base de tronc d'arbre, d'où la traduction par « souche » ou racine au sens figuré.
×Vésale décrit une veine cave unique. Sur l'origine de celle-ci, voir infra, chapitre VI.
×Organes au sens de corps instrumental, désigne ici les veines et les artères.
×L'image est fréquente chez Galien, voir par exemple, Anatomie des veines et des artères I,1. Elle sera remise en question par Vésale (infra).