Livre III
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de telle sorte que la branche qui s'étend le long du radius dans l'avant-bras puisse présenter deux rameaux au pouce, autant à l'index et un au medius. Provenant de la branche qui s'étend le long de l'ulna [veine ulnaire], deux rameaux sont présentés à l'annulaire et au petit doigt, et un au médius ; issu de cette branche un rameau se dirige vers les musclesff η, ζ dans la planche IV des muscles qui occupent la partie externe [dorsale] de la paume, et de l'autre branche un rameau est présenté aux muscles profondsgg κ,λ dans la planche VI des muscles ; 1,2,3 dans la planche VII ; f dans la planche IX attachés à la première phalange du pouce. Donc, de cette manière, le tronc axillaire ne progresse jamais sous la peau, mais il est complètement dissimulé et immergé en profondeur.Disposition de la partie de veine axillaire sous-cutanée Le deuxième tronchh r [veine basilique][131]émerge progressivement depuis sa position profonde à la peau de la région interne du bras, et se dirige rapidement vers le tubercule interneii S dans les fig. 1 et 2, chap. 23, livre I [épicondyle médial] de l'humérus ; il est visible, sans disséquer, au milieu de la longueur de l'avant-bras, comme la veine de l'humérus l'est au-dessus du coude. Lorsqu'il rejoint le tubercule antérieur[132]de l'humérus, au sommet de ce tubercule et un peu plus haut que l'articulation de l'humérus avec l’avant-bras, il se divise en deuxkk u, t ; u (t) indique la veine antérieure veines, de taille à peu près égale : la veine antérieure est sous-cutanée (comme presque toutes les ramifications de ce tronc) et elle chemine en diagonale vers le bas en direction du milieu du pli de l'articulation du coude et s'unit avec la deuxième branchell h de la veine de l'humérus dans le bas du milieu de ce pli.Constitution de la veine commune De ces deux veines, surgit une seule veine,mm α que nous appelons à juste titre « veine commune » [veine médiane de l'avant-bras] puisqu'elle est constituée par la veine axillaire et par la veine du bras [veine céphalique]. On l'appelle communément « veine médiane », même si les Grecs et les principaux auteurs latins ont appelé les branches qui forment cette veine communenn t,h « veines médianes » et « veines obliques ».[La veine postérieure [veine basilique] issue de la division de la veine axillaire] La veine postérieure [veine basilique]oo u issue de la division de la veine axillaire au tubercule interne [médial] de l'humérus envoie de nombreuses branches à la peau de la partie inférieure [distale] de l'avant-bras et à la peau des régions internes et externes [médiales et latérales] des parties inférieures [distales] le long de l'ulna ; parmi les principaux vaisseaux qui courent à la peau en passant par cet endroit, l'unpp x,x se dirige vers le poignet le long de la région inférieure de l'ulna, dérivant cependant plus vers la région externe. Un rameau de cette brancherr l
q i
s'unit à une brancheqde la veine du bras passant par cet endroit et se distribue avec elle, comme nous l'avons dit. Cependant, cette branche de la veine du bras fait quelquefois défaut, et dans ce cas, le rameau de la veine axillaire remplace complètement la branche manquante dans la main. Outre la première branche de la veine postérieure du tronc axillaire, une autre veiness y ayant la même origine se dirige à la peau recouvrant l'arrière de l'articulation du coude, et non loin de là, se glisse dans la région externe de l'avant-bras. D'autres branchestt z inférieures sont dispersées depuis la veine postérieureuu u dans la peau de la région interne de l'avant-bras ; elles s'entrelacent et s'unissent de plusieurs manières différentes, elles reçoivent aussi des rameaux provenant de la grande branchexx xx qui s'étend le long de l'ulna, comme je l'ai dit, et en retour lui dispensent d'autres rameaux. En plus de ces branches et de ces rameaux qui passent ainsi par la région interne de l'avant-bras, il arrive fréquemment qu'une autreyy z supérieur branche, digne de considération, provienne du bas et du milieu de la branchezz t de la veine axillaire qui se joint à la veine du bras en formant la veine commune. Elle s'avance vers le poignet, quelquefois en ligne droite, quelquefois en vagabondant, en se mêlant sur son aire à d'autres vaisseaux qui sont si fins et tellement imbriqués les uns avec les autres que la région interne de l'avant-bras peut être affectée par des varices comme peut l'être le mollet-c'est-à-dire la partie renflée de la jambe. Ces vaisseaux ne se terminent jamais au poignet, mais ils se glissent dans toute la peau de la paume, se répandant les uns verticalement, d'autres en diagonale, d'autres transversalement, tantôt se rapprochant les uns des autres, tantôt s'écartant, mais en étant partout attachés à la peau, et se trouvant entre la peau et la membrane charnue[133]. Parmi ces vaisseaux ceux qui accèdent à la base du pouce- appelée mont de Vénus par les uns ou mont de Mars par d'autres[134]- réclament une branche particulière : celle-ciaa δ
b q;
s'entrelace aux veinesbqui proviennent de la veine cave et qui se répandent dans la région externe [dorsale] du pouce, comme je vais le dire.Disposition de la veine commune Dès que la veine commune [veine médiane de l'avant-bras]cc α
d t,h
s'est formée à partir des deux branchesdde la veine axillaire et de la veine céphalique, elle chemine en diagonale vers le bas, se rapprochant progressivement de la partie supérieure [distale] de l'avant-bras jusqu'à ce qu'elle traverse le radius un peu au-delà de son milieu : son trajet n'est pas toujours constant, tantôt dispersant des branches, tantôt recevant d'autres branches venant de partout de la région interne de l'avant-bras, mais elle parvient finalement dans la face externe de l'avant-bras, en restant continuellement sous la peau. Lorsqu'elle a dépassé cette région, avant d'arriver au milieu de l'appendice du radius, la veine commune [veine médiane de l'avant-bras] se divise, un peu au-dessus de l'articulationee β
ff γ,ε
du radius avec le poignet, en deux branchesffCertains Grecs ont écrit que cette division ressemble à un gamma minuscule γ, mais pas à la majusculeΓ, d'autres à Υ ou à Λ [135]. La banche supérieurehhhh γ résultant de cette division dispense une petite partie d'elle-mêmeiiii δ à la région interne du poignet en direction de la base du pouce ; cette petite veine se joint aux autres veineskkkk q; parcourant cette région que nous venons de décrire. Ce qui reste de la branche supérieure monte latéralement entre le pouce et l'index, et là elle se ramifie en nombreuses branches, qui se réunissent, puis à nouveau s'écartent les unes des autres. La branche inférieure, constituant la tête inférieure du γ ou du Υ, se dirige à l'index, au médius et quelquefois à l'annulaire, et se termine également en ramifications de formes complexes.Disposition complexe des veines s'entrelaçant dans la main Cette disposition des veines dans la peau de la main est si complexe et si irrégulière qu'il est vraiment très difficile de l'expliquer, d'autant plus que parmi un grand nombre d'hommes vous en trouveriez à peine deux présentant la même disposition des veines et de leurs branches ; ajoutez à cela que chez le même homme la main droite ressemble rarement à la main gauche. C'est pourquoi il sera utile d'étudier la disposition des vaisseaux dans la main non pas à partir de cette description, mais en

×La veine basilique ou royale qui est la veine superficielle médiale du membre supérieur était très sollicitée lors des saignées : on ouvrait celle du bras droit pour les maladies supposées avoir leur siège dans le foie, celle du bras gauche pour les maladies de la rate. Elle naît à la face dorsale de l'auriculaire et draine le réseau dorsal de la main. Elle est dorsale au poignet, puis contourne le bord médial de l'avant-bras et chemine à sa face ventrale. À la fosse cubitale, elle reçoit la veine basilique médiane ; au bras, elle perfore le fascia brachial à son tiers moyen et chemine le long de la face médiale du muscle biceps brachial. Elle se termine au tiers proximal du bras, dans la veine brachiale médiale (voir « veine basilique » dans https://anthropotomia.univ-tours.fr/v2/glossaire/glossaire-les-veines.html).
×Erreur pour tubercule interne, qui sera corrigée en 1555. Il s'agit de l'épicondyle médial.
×Vésale décrit ici l'arcade veineuse palmaire superficielle et le réseau veineux palmaire, également visible sur le portrait qui orne la Fabrique.
×L’expression est empruntée à la médecine zodiacale ou astrale, qui place chaque organe sous la dépendance d’une planète (Vénus, Mercure, Mars, Jupiter, Saturne), sans qu’il y ait une constante. Le Dictionnaire de Furetière au XVIIe siècle définit encore le « mont de Vénus » comme la petite éminence placée dans la paume de la main à la racine de l’un des doigts.
×Respectivement gamma minuscule, gamma, upsilon et lambda majuscules.