Livre III
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L'artère séminale [génitale] droite passe par-dessus le corps de la veine cavexx On voit cela et d'autres faits marquants dans la même figure et chemine le long de la veine génitale droite jusqu'à ce qu'elle traverse l'os du pubis et sorte de la grande cavité du péritoine ; elle se joint à cette veine et forme avec elle des replis et des circonvolutions dont la base, ou surface inférieure, s'implante dans la région supérieure du testicule et présente des branches à la substance du testicule et à la tunique proximale qui l'entoure. L'artère séminale gauche se joint à la veine séminale gauche de la même manière ; chez les femmes aussi la disposition de ces artèresyy g,h dans la fig. 25, livre V
z d,e dans la même fig.
a o dans la même fig.
correspond exactement à cellezdes veines. De sorte qu'une moitié des artèresava dans le testicule [ovaire] et constitue les vaisseaux séminaux, tandis que l'autre moitiébb n dans la même fig. se mêle avec le fond [= base] de l'utérus.L'artère qui se dirige à la partie inférieure du mésentère Aux vaisseaux décrits jusqu'ici en succède un autrecc λ et aussi k dans la fig. 20, livre V [artère mésentérique inférieure], dont l'origine est située plus bas que les artères génitales mais également sur la partie antérieure de la grande artère [aorte] ; il se distribue dans la partie inférieure du mésentère et chemine essentiellement dans la partie du côlon qui va de la rate à l'intestin droit [rectum], puis dans le rectum lui-même.L'artère qui se dirige aux vertèbres lombales et aux chairs [=muscles][207] De la partie postérieure, ou inférieure, de la grande artère [aorte], à l'endroit où elle est attachée aux vertèbres, de petites branches [artères lombales]dd μ,μ sont émises symétriquement de façon groupée en direction des vertèbres lombales, elles courent dans la moelle spinale et dans les muscles attachés aux vertèbres à cet endroit. Ces petites branches sont identiques par l'ampleur et l'aspect de leur trajet, excepté l'uneee μ inférieur d'elles, symétrique, qui est beaucoup plus volumineuse et plus grosse que toutes les autres ; elle s'avance principalement près du sommet du sacrum ; elle accède non seulement aux muscles le long des vertèbres, mais elle s'étend transversalement à travers le péritoine et les muscles abdominaux jusqu'aux côtés de l'abdomen.La division de la grande artère [aorte] au-dessus du sacrum, et l'artère ascendante au-dessus de la veine cave Jusqu'à cet endroit la grande artère [aorte] se trouvait sous le côté gauche de la veine cave dans la région lombale,ff Voyez les fig. 20,22,23,25 du livre V mais lorsqu'elle atteint le début du sacrum, elle passe devant la veine et se divise en deux grands troncsgg ν,ν formant un upsilon majuscule Υ inversé . Ce changement de position s'explique par l'importance de l'artère. En effet le Créateur du monde a considéré, dans sa sagesse, qu’une artère, étant plus grande et plus importante qu’une veine devait être plus profonde dans le corps, pour être mieux protégée. Mais à cet endroit, de crainte l'artère ne fût facilement endommagée par le début peu charnu du sacrum lors des mouvements du dos, il a décidé que l'artère précédemment couverte par la veine passe devant elle de manière à y reposer comme sur une sorte de coussin. Cependant, avant que les veines et les artères ne se glissent dans la jambehh pour ceci et pour toute la disposition de l'artère, voyez la fig. à la fin de ce livre [membre inférieur], à une certaine distance après que ces vaisseaux ont dépassé le sacrum, les veines cheminent à nouveau devant les artères ; puisque ces dernières sont plus importantes[208], elles sont plus profondes que les veines. Les branches issues de la division de la grande artère [aorte] au début du sacrum correspondent très exactement aux branches des veines, excepté les fines branchesii sous v,v,v qui proviennent de la partie inférieure de l'artère, à l'endroit où elle se partage en deux : ces fines branches [artère sacrée latérale et artère sacrée médiane] sont supportées par le sacrum, passent par les foraminakk chiffres 2,3 dans la fig. 1, chap. 18, livre I. Également c du sacrum et par là atteignent la moelle spinale et l'arrière du sacrum. Mais elles sont parfois si grandes qu'une dissection grossière les ferait prendre pour les veines qui transportent le sang excrémentiel à la terminaison de l'intestin droit [rectum] c'est-à-dire à l'anus[209].Disposition des troncs [artériels] issus de la division au-dessus du sacrum Donc le tronc gauchell ν gauche issu de cette division au-dessus du sacrum, se divise peu après, comme le tronc droit, en deux grandes branches, dont l'internemm ξ
n de ν à φ
est plus fine que l'externen ; cette branche interne[210]émet immédiatement deux petites branches : pour la clarté de l'apprentissage, vous feriez bien d'appeler la première « la branche interne »oo π
p ο
et la secondep« la branche externe ». Celle-ci[211]chemine transversalement en compagnie d'une veineqq τ dans la fig. du chap. 6 entre le sacrum et l'ilium, à l'endroit où ces os se séparent, et continue vers le dehors, en s'entrelaçant dans les muscles qui entourent l'ilium et l'articulation de l'os de la hanche [ischion] au moyen d'un grand nombre de vaisseaux. Chez les hommes, la branche antérieure[212]dispense des vaisseaux au fond de la vessie, au col de la vessie ou au pénis et quelques-uns à l'anus[213]. Mais chez les femmes, cette branche [artère utérine]rr y dans la fig. 25, livre V est plus volumineuse et elle se distribue en un réseau abondant dans la région inférieure de la base de l'utérus. Et elle restaure la chaleur innée non seulement de l'utérus, mais aussi celle du fœtus tant qu'il est dans l'utérus. Puis, cette branche s'entrelace avec d'autres dans l'utérus, dans son col et dans la vessie des femmes. Ce qui restess ζ de la branche interne qui a émis les deux petites branches que nous venons d'expliquer, continue à descendre, en admettant sur son côté l'artèrett ρ,ρ
u K,L dans la fig. 2, livre V
qui va à l'ombilic. En effet les artèresuqui cheminent depuis l'ombilic le long des bords de la base de la vessie, et qui deviennent vides[214]et dures comme du cuir chez les êtres humains après leur naissance, s'insèrent sur une branche collatéralexxxx entre ξ et ϛ ou se joignent à celle qui descend et que j'ai décrite récemment comme ce qui reste de la branche interne.L'artère traversant le foramen du pubis Cette artère, comme la veine qui l'accompagne, atteint le foramenyyyy r dans les fig. 1,2,3, chap. 29, livre I de l'os pubis [foramen obturateur]. Avant de le traverser, elle reçoit un vaisseauzzzz il se dirige vers ϛ issu de la branche externe [artère iliaque externe] du tronc, à l'endroit où il se glisse dans la jambe [membre inférieur]. Donc cette branche augmentée par ce vaisseau passe par le foramen de l'os pubis et se disperse dans les muscles occupant ce foramen et dans ceux qui sont originaires de l'os pubis, tout comme la veineaaaa ε,ι dans la fig. du chap. 6 passant par le foramen de l'os pubis. Et de même que cette veine [veine fémorale profonde] arrivée environ à mi-course de la cuisse se jointcccc א dans la fig. du chap. 6 par un de ses vaisseaux les plus latéraux à une des deux veines distribuées dans le cinquième muscle moteur de la cuissebbbb Φ,c dans la planche VIII des muscles [muscle grand adducteur], la branche artérielle en question s'unit par l'une de ses terminaisons à une autre artère [artère fémorale profonde]dddd ω distribuée dans ce muscle à partir de la plus grande artère de la jambe [artère fémorale], que j'aborderai dans peu de temps. La branche externe du tronc gaucheffff ν,ν [artère iliaque commune gauche] résultant de la division qui se fait au-dessus du sacrum, comme je l'ai dit, descend par les ainesgggg Φ dans la jambe [membre inférieur] gauche ; avant de pénétrer dans le péritoine, elle présente au péritoine une branchehhhh τ qui monte verticalement au muscle droit abdominal situé de son côté et disperse des vaisseaux transversaux symétriques dans les régions adjacentes.

×Le terme de « chair » est emprunté à Aristote qui nommait ainsi les muscles, cf. Fabrique II, p. 231.
×Nous n'avons pas pu garder l'image protocolaire de la prééminence de l'artère sur la veine : l'artère étant plus noble (nobilior) réclame une protection accrue due à son rang.
×Plexus veineux hémorroïdal.
×Artère iliaque interne ou hypogastrique, destinée aux organes pelviens et aux parois du bassin, elle se termine au niveau de la grande échancrure sciatique.
×Artère glutéale supérieure, dite autrefois artère fessière supérieure, car elle sort du bassin par la grande échancrure sciatique et passe dans la fesse. C'est la branche terminale du tronc postérieur de l'artère iliaque interne. Voir « artère glutéale » dans https://anthropotomia.univ-tours.fr/v2/glossaire/glossaire-les-artères.html (artère glutéale supérieure).
×Erreur pour branche interne, corrigée en 1555.
×Le terme latin podex, icis pour désigner l’anus est d'emploi rare.
×Fine observation de Vésale : pendant le développement embryonnaire, les artères ombilicales naissant des artères iliaques internes, cheminent dans le cordon ombilical avec la veine ombilicale et se dirigent vers le placenta, pour y permettre des échanges gazeux. À la naissance, les artères ombilicales s'oblitèrent à partir du niveau de la vessie et se transforment en ligaments ombilicaux.