Livre III
309 [409]

vaisseaux mentionnés précédemment, atteignent la fine-membrane, et aussitôt, s'insinuent en elle et forment un vaste réseau tortueux. Je n'essayerai pas d'expliquer plus longuement ici comment cette disposition se fait ni quel est le nombre de vaisseaux (de fait, ils sont très nombreux et leur disposition est rarement la même), parce que cela dépend de la forme et du nombre de circonvolutions du cerveau ressemblant à celles des intestins grêles. Outre ce réseau dense de vaisseaux issus du troisième sinus [sinus sagittal supérieur] et dispersés dans la fine-membrane, quelques petites branchesoo V,V ; et aussi H,H dans la fig. 3, livre VII proviennent du bas de la cavité du troisième sinus qui occupe le bas de la partie de la dure-membrane [faux du cerveau] séparant les deux moitiés du cerveau. Ensuite, du haut du troisième sinus, de petits vaisseaux très finspp X,X ; et aussi F,F dans la fig. 1, livre VII se joignent aux veines provenant de la peau du vertex et cheminant dans le crâne à travers leurs petits foraminaqq ∫,∫ dans la fig. 4, chap. 12, livre I Vaisseaux issus du quatrième sinus [sinus droit] Le quatrième sinus de la dure-membrane [sinus droit] émet également de nombreux vaisseaux qui se dispersent toujours selon la même disposition. Dès que ce sinus entre en contact avec les petites parties du cerveau que nous comparons à des fesses et à des testicules [colliculi supérieurs et inférieurs]rr M,N dans la fig. 7, livre VII
s Y,Y ; et aussi a,a
après avoir distribué de fins vaisseauxsdepuis son sommet dans la partie de la dure-membrane [faux du cerveau] qui délimite les deux hémisphères du cerveau, puis d'autres depuis ses côtés dans la partie de la dure-membrane qui recouvre le cervelet [tente du cervelet], il émet depuis sa région supérieure une branchett b ; et aussi F dans la fig. 3, livre VII creuse[238]ressemblant à une veine ; cette branche [sinus sagittal inférieur] chemine dans le bas de la faux sur toute la longueur de la tête[239]jusqu'au septum [crista galli]uu G dans la fig. 12, livre VII séparant les sinus des organes olfactifs, et en cheminant, depuis son sommet elle envoie de petits vaisseauxxx c,c,c ; et aussi G,G dans la fig. 3, livre VII vers le haut dans la même partie de la dure-membrane [faux du cerveau]. Outre cette branche remarquable, le quatrième sinus envoie, du même lieu, un vaisseauyy d,e ; et aussi I,I dans la fig. 3, livre VII qui longe les hémisphères droit et gauche du cerveau ; ce vaisseau[240]dont le corps est tout à fait semblable à celui des veines s'étend le long de la tête très près de la partie du cerveau que nous appellerons « corps calleux »zz L,L dans la fig. 3, livre VII  ; supporté par la fine-membrane, il lui communique en chemin quelques petits vaisseaux : celui de droite s'étend sur la moitié droite du cerveau, celui de gauche sur le côté gauche. Après avoir envoyé les branches que nous venons de mentionner aux deux hémisphères du cerveau, le quatrième sinus distribue encore des vaisseaux dans la fine-membrane qui entoure le cervelet, à partir du basaa f et près de sa terminaison aux testicules du cerveau [colliculi supérieurs]. Certains de ces vaisseaux[241]bb h ; et aussi S,S dans la fig. 8, livre VII se déploient en arrière et cheminent sur toute la surface supérieure du cervelet. D'autrescc g avec γ ; et T avec G dans la fig. 8, livre VII passent à travers les circonvolutions du cerveau près des testicules [colliculi supérieurs] et rampent[242]en avant vers les ventricules antérieurs du cerveau [ventricule latéral droit et ventricule latéral gauche] pour se joindre au plexus qui se trouve à cet endroit, comme nous l'enseignerons. Par ailleurs, outre ces branches ou vaisseaux, le quatrième sinus émet un autre vaisseau, grand et ampledd K dans les fig. 1 et 3, livre VII ; G dans la fig. 6 ; V dans la fig. 7  ; depuis son extrémité près des testicules du cerveau [colliculi supérieurs] il court droit en avant en direction des ventricules du cerveau, pour former le plexus [plexus choroïde]ee δ que les Grecs appellent chorioeides d'après sa ressemblance avec les secondines [placenta] ou enveloppe externe du fœtus[243]. Dès qu'il s'avance hors du quatrième sinus [sinus droit], c'est-à-dire à l'endroit où le sinus se termine et devient ce vaisseau, il demande à la fine-membrane des processus ou petites membranes en plus de son propre corps. Ces petites membranes l'entourent et forment autour de lui un plexus [= filet] sûr de branches qui l'enveloppent et le maintiennent suspendu de manière adéquate. Il sort du quatrième sinus sans symétrique, et il s'étend par dessus le milieu des testiculesff M,M [N] dans la fig. 7, livre VII ; E,G dans la fig. 10 [colliculi supérieurs] ; à cet endroit, il se divise en nombreuses petites branchesgg i vers k ; H vers I dans la fig. VI, livre VII qui se séparent et se réunissent formant comme les mailles d'un filet de pêche.Processus du quatrième sinus atteignant les ventricules [latéraux] du cerveau Cette petite branche passe au-delà de la glande [corps pinéal]hh L dans la fig. 7, livre VII qui prend appui sur les testicules du cerveau [colliculi supérieurs] et que les Grecs appellent « cône »[244](konarion) et « en forme de cône »(konoeides), d'après sa ressemblance avec une pomme de pin ou une toupie, puis elle s'avance sous la partie du cerveauii A,A,A dans la fig. VI, livre VII ; vouez aussi l’index des caractères de cette fig. et de la fig. 5 appelée psalidoeides par les Grecs, en raison de sa ressemblance avec une voûte ou une carapace de tortue [fornix]. Après être passée sous cette voûte, ce vaissseau progresse vers l'avant de la cavité commune au premier et au deuxième ventricules [latéral droit et latéral gauche] cérébraux, c'est-à-dire vers l'avant du troisième ventricule cérébralkk k et aussi I dans la fig. 6, livre VII
l l et aussi K dans la fig. 6, livre VII
m m et aussi L dans la fig. 6, livre VII
et se divise en deux, présentant un vaisseaullau ventricule [latéral] droit, l'autremau ventricule [latéral] gauche. Par ailleurs, j'expliquerai en temps voulu comment ces parties continuellement entrelacées comme les mailles d'un filet et maintenues par les membranes adjacentes se joignent aux artères qui arrivent au même endroit, lorsque j'aurai dit comment les artèresnn γva en diagonale vers δ ; F,G dans les fig. 6,7,8, livre VII arrivent dans ces ventricules.La nature du torcular du cerveau. Mais un quidam jugera peut-être que j'ai oublié quelque chose dans cette description des sinus de la dure-membrane, parce que je n'ai fait aucune mention de la région que les Grecs ont appelée « pressoir »[245]. Je ne l'aurais certainement pas passée sous silence, si j'avais pu déterminer avec certitude quelle partie devait être ainsi appelée. Je ne doute pas que c'est une partie des sinus qui a été appelée ainsi, mais chez Galien ce n'est pas évident de savoir si les Grecs ont donné ce nom à la confluenceoooo o ; R dans la fig. 7, livre VII du premier et du deuxième sinus de la dure-membrane, d'où procèdent les troisième et quatrième sinus, ou au terminuspppp devant i ; et devant V dans la fig. 7, livre VII du quatrième sinus de la dure-membrane en regard des testicules du cerveau et s'étendant vers les ventricules. Galien semble en effet appliquer le nom de « pressoir »[torcular] tantôt à l'une de ces parties, tantôt à l'autre, et assurément, on peut penser que rien n'empêche que ce nom soit donné à l'une et l'autre parties : puisque le sang envoyé du pressoir dans le troisième et quatrième sinus est « pressé » comme le vin hors du pressoir , de même que la fin du quatrième sinus dispense le sang dans toutes les branches qu'il émet. Aussi, je veux bien que vous appeliez « pressoir » la région des sinus ou une autre partie de cette région dans laquelle, selon la pensée des Arabes, le sang se trouve hors des veines,

×Cf. Fabrique VII, chap. II, p. 625. Y accéder. Il faut comprendre ici la région« supérieure » comme étant l'arrière du sinus droit et la « branche creuse » comme le sinus sagittal inférieur. Les figures des vaisseaux de l'encéphale sont plus explicites que le texte descriptif. Le reste du trajet du sinus sagittal inférieur dans le livre VII est décrit dans les mêmes termes que dans ce passage, auquel la page 626 (n. 263) renvoie.
×Cf. supra, note 230.
×D'après la figure placée au début du chapitre, peut-être la veine postérieure du corps calleux.
×Absence d’appel de note dans le texte.
×Dans cette description des cheminements des vaisseaux intra-crâniens, Vésale recherche visiblement la variété lexicale, alors que d'autres passages il se montre beaucoup plus sobre. La traduction essaie de respecter cette variété.
×Cf. Fabrique VII, chapitre VIII, p. 642 et 643, qui renvoient à ce passage. Y accéder
×Sur le corps pinéal, cf. Fabrique VII, chapitre VII, p. 637-638. Y accéder
×Sur les noms et la description de l'infundibulum, cf. Fabrique VII, chap. XI, page 640. Y accéder