Livre III
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HDébut [atrium gauche] de l'artère faite comme une veine [veine pulmonaire] sortant du cœur. Comme les membranes à l'orifice de ce vaisseau sont dans le cœur, elles n'ont pas pu être représentées ici avec le vaisseau comme cela a été fait pour le tronc pulmonaire[254].
II indique l'épaisseur de la tunique de la veine pulmonaire. Il n'y a qu'une seule tunique.
K,LPremière division de la veine pulmonaire qui se fait à son début.
M,MDistribution de la veine pulmonaire à travers la substance des poumons en d'innombrables vaisseaux.

Vaisseaux restant à décrire dans mon exposé sur les veines et les artères Dans mon exposé sur les veines et les artères, [je dois encore décrire] deux vaisseaux que les experts en anatomie nomment par deux mots pour chacun d'eux : ils appellent l'unaFig. 1
b Fig. 2
« la veine faite comme une artère » et l'autreb« l'artère faite comme une veine », leur donnant un nom d'après la fonction, un complément d'après la substance de leur corps. Le nom « veine faite comme une artère » [tronc pulmonaire] s'applique au vaisseaucc I dans la fig. 6, livre VI ; et C,D dans la fig. 8 originaire de la partie supérieure du ventricule droit du cœur et disposé dans les poumons en un réseau de très nombreuses petites branches ; il fournit aux poumons le sang élaboré dans ce ventricule du cœur. Ce vaisseau n'a pas le corps d'une veinedd I dans la fig. 2
e B,C dans la fig. 1
, mais bien celui d'une artèree ; parce qu'il transporte le sang à la manière d'une veine, on lui a donné le nom de « veine », mais parce qu'il a des tuniques ressemblant à celles des artères, on l'a complété par « fait comme une artère ». L'autre vaisseauff G dans la fig. 6, livre VI ; C,C dans la fig. 9 provient du côté gauche de la base du ventricule gauche du cœur, il s'est également divisé et a dispersé de petites branches dans les poumons ; il sert essentiellement à porter l'air venant des poumons dans le ventricule gauche du cœur, et son corpsgg I dans la fig. 2 est celui d'une veine. On l'appelle « artère » parce qu'il sert à conduire l'air et qu'il est un organe lié à l'esprit [vital], mais il est dit « fait comme une veine » en raison de sa substance et de sa forme. Donc, en accord avec la substance de leur corps, le vaisseau issu du ventricule droit du cœur est une artère, celui issu du ventricule gauche, une veine. Mais par rapport à leur fonction, le vaisseau qui s'avance du ventricule gauche sera considéré comme une artère, celui du ventricule droit comme une veine. J'ai traité à fond la substance des corps des artères et des veines dans les deux premiers chapitres de ce livre. J'expliquerai dans le sixième livre consacré aux organes en rapport avec l'esprit vital pourquoi la veine et l'artère sont différentes par leur origine, leur fonction et la constitution de leur substance, et de quelle nature sont les membranes préposées à leur orifice.Au moment où nous mettons fin au présent livre, on pourrait être surpris que je n'aie pas ajouté ici un long chapitre qui recenserait les veines diffusées dans le corps sans la compagnie d'une artère, ou les artères non accompagnées de veines. Si l'on souhaite avoir ce compte (et chacun de vous le souhaiterait), on le trouvera immédiatement en comparant entre elles les planches des veines et des artères. En effet, les proportions du schéma de la veine cave correspondent exactement à celles du dessin complet de la grande artère [aorte], et nous avons donné un contour identique aux deux figures[255]. Cependant, pour éviter qu'on ne recherche mon aide en vain dans cette partie, je place à la fin de ce chapitre, et à la fin de tout ce livre, une planche tirée de mon Epitome dans laquelle j'ai essayé dans la mesure de mes moyens de représenter les veines et les artères[256]. Puisque cette planche inclut les artères en même temps que les veines, on voit très distinctement quelles sont les veines non accompagnées d'une artère et les artères non accompagnées d'une veine distribuées dans le corps.Certes, quand j'exposais la disposition des branches de la veine cave dans le texte de ce présent livre, j'ai été tenté plus d'une fois de parler de phlébotomie à cette occasion et de dire si une veine est plus proche ou plus éloignée de telle ou telle partie, si elle est grande ou fine, si son trajet est en droite ligne par rapport à une partie ou à une autre, dans quel sens ses fibres sont disposées. Mais j'aurais soigneusement fait remarquer que le sang coulant de la veine incisée est contenu dans le corps de la veine tout entière, et que c'est la raison pour laquelle il faut prêter attention non pas à l'emplacement des parties adjacentes aux veines, mais au parcours des veines et à leur distribution selon cette ligne droite dont tout le monde parle[257]. Voilà comment j'aurais parlé de la phlébotomie ; j'aurais aussi parlé d'un organe qui est l'utérus, qui produit divers processus, et qui cependant est unique et continu[258]. Mais j'ai toujours bridé mon exposé, même si c’était à contre-coeur, car en fait, à partir de la description de la distribution et de la représentation des veines, n'importe qui (à condition qu'il n'ignore pas les trois sortes d'évacuation [des humeurs] ni la nature de l'affection présente ou imminente) pourra très facilement reconnaître quelle veine est proximale de telle ou telle partie, si elle est grande ou petite, il pourra aussi reconnaître quelle veine peut être ouverte plus ou moins facilement, et enfin quelle veine a des fibres en commun et en droite ligne avec les veines de la partie du corps affectée.

×Pour alléger la présentation de ces légendes, nous avons remplacé la périphrase utilisée par Vésale par son sens actuel.
×Il s'agit de proportionner la silhouette d'ensemble aux détails. Le terme latin est circumferentia.
×La planche non paginée reprend la figure [Na] de l'Epitome, mais en modifie les légendes, en abrégeant des explications ou en supprimant des items. Voir Epitome (trad. J. Vons et S. Velut), p. 214-238. Le format initial de la planche a été respecté.
×Allusion aux controverses médicales sur l'endroit où pratiquer la phlébotomie par rapport à la maladie et sur l'interprétation à donner à l'expression grecque kat'ixin (« en droite ligne » , du même côté que la lésion), voir notre introduction à La Lettre sur la saignée (1539), https://www3.biusante.parisdescartes.fr/vesale/pdf/saignee.pdf
×La remise en cause des opinions de Galien portant sur les sinus ou cavités utérines multiples sera développée dans le livre V de la Fabrique.