Livre IV
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dans la tunique des narines, en envoyant un petit rameaupp K dans la planche III [IV] des muscles au muscle fin et membraneux qui contracte l'aile du nez vers l'intérieur. Une quatrièmeqq Q dans la fig. 2 branche, qui n'est pas moins grosse que les précédentes, passe à travers un foramenrr D dans les fig. 1 et 2, chap. 12, livre I ou plutôt une fissure [fissure orbitaire inférieure], visible entre le premier os de la mâchoire supérieure et l'os sphénoïde sur le côté externe de l'oeil, et se dirige vers la face interness Γ dans la planche IV des muscles du muscle temporal pour y disparaître totalement.Origine et disposition de la plus grosse des racines La plus grosse racine [nerf mandibulaire]tt M dans les fig. 1 et 2 de la troisième paire a son origine sur le côté de la base du cerveau, mais elle est plus en avant et plus profonde, c'est-à-dire plus près du point médian entre le côté droit et le côté gauche que la racine décrite ci-dessus ; elle va droit en bas, traversant un foramen [foramen ovale]uu Q dans les fig. 2 et 3, chap. 12, livre I incisé pour elle et pour la quatrième paire de nerfsxx Z dans les fig. 1 et 2 qui est adjacente à cette racine. Dès qu'elle émerge, elle envoie au-dehors une brancheyy R dans les fig. 1 et 2 enroulée comme une vrille de vigne ou de cucurbitacée [nerf buccal] et devient progressivement plus dure ; elle reçoit alors deux petites brancheszz b,c dans les fig. 1 et 2 de la cinquième paire [nerf facial] de nerfs crâniens(dont je vais étudier la disposition tout à l'heure), et s'unissant à elles, elle s'insère sur le muscle temporal, dirigeant également des rameaux dans le muscleaa Δ dans la planche IV des muscles originaire de l'os zygoma que nous appelons masséter ou mansorius ; ensuite elle présente des rameaux aux muscles [platysma]bb Γ dans la planche III des muscles ; M dans la planche IV moteurs des joues, et enfin à la peau de la face dans la région des joues. Après avoir émis cette petite branche enroulée comme une vrille, la plus grosse racine de la troisième paire continue un peu vers le bas et envoie un rameaucc S dans la fig. 2 qui chemine en avant et distribue des ramifications à la gencive des dents molaires et aux dents elles-mêmes [nerfs alvéolaires supérieurs issus du V2]. Ensuite, en cheminant vers le bas, avant d'atteindre la langue, la plus grande racine de la troisième paire émet depuis sa partie postérieure une très grande branchedd T dans la fig. 2 symétrique [nerf alvéolaire inférieur] : celle-ci s'insère sur le muscleee D dans la planche VI des muscles qui est dissimulé dans la bouche et qui abaisse la mandibule ; elle entre aussi dans un foramenff F dans la fig. 2, chap. 10, livre I de la mandibule visible à l'endroit où ce muscle s'insère. En traversant le foramen [foramen mandibulaire], cette branche se porte un peu en avant jusqu'à ce qu'elle présente des rameauxgg X,X dans la fig. 2 à chacune des racines des dents dans la mandibule sur le même côté qu'elle [nerfs alvéolaires inférieurs issus du V3] ; c'est à cause de ces nerfs que nous croyons que les dents ressentent la douleur plus nettement que les autres os du corps[56]. Mais cette branche ne se termine pas entièrement dans les dents ; en fait, une partie considérablehh V dans la fig. 2
i G dans la fig. 1, chap. 10, livre I ; et aussi G dans la planche V des muscles
émerge à travers un foramen [foramen mentonnier]i incisé à l'avant de la mandibule, envoyant de nombreuses ramifications dans la lèvre inférieure du côté droit. Mais quand la plus grande partiekk Y,y dans la fig. 2 de la racine de la troisième paire de nerfs [nerf lingual issu du V3] rejoint la base de la langue, elle forme avec le nerf symétrique la tunique de la langue, qui est l'organe permettant de distinguer les saveurs. Ensuite, elle dispense également de petits rameaux en profondeur dans la substance de la langue. À notre avis, la troisième paire a été faite par le créateur de toutes choses principalement pour produire ces rameaux et la tunique de la langue ; ensuite, de même que la première pairell G dans les fig. 1 et 2
m a dans les fig. 1 et 2
est l'organe de la vision et la cinquièmem l'organe de l'audition, la troisième paire est l'organe du goût, et donc le nerf est justement appelé « nerf du goût »[57].

Chapitre VII. La quatrième paire de nerfs crâniens

Cette paire [nerfs palatins issus du V2]aaaa Z dans les fig. 1 et 2 ; K dans la fig. 14, livre VII
bb Entre D et E dans la fig. 1
est originaire du début de la moelle spinaleb un peu plus en arrière que l'origine de la troisième paire, mais elle se dirige un peu vers l'avant et s’attache à l’arrière de la troisième paire ; elle l'accompagne à travers le foramen [foramen ovale]cccc Q dans les fig. 2 et 3, chap. 12, livre I qui leur est commun depuis la cavité crânienne, ou siège du cerveau, jusqu'au palais. Dès qu'elle y parvient, elle se sépare en rameaux qui se terminent en formant la tuniquedddd Z inférieur dans la fig. 2 du palais ; celle-ci est justement un peu plus dure que la tunique de la langue, puisque la quatrième paire a une origine en arrière de la troisième paire ; il en résulte que la tunique du palais a une sensibilité moindre[58] que celleeeee Y dans la fig. 2
aaa dans la fig. 2 est plus gros que Z ; voyez aussi M dans les fig. 9 et 14, livre VII et D dans la fig. du chap. 8, livre I
de la langue.

Chapitre VIII. La cinquième paire de nerfs crâniens

La cinquième paire [nerf auditif ou cochléo-vestibulaire (VIII)]aaa est un peu plus grosse que la quatrième ; elle est originaire pour ainsi dire d'un grand nombre de rameaux qui se sont immédiatement joints à cette origine, approximativement au milieu de la moelle spinale, c'est-à-dire au milieu de la partiebbbbbb D,E dans la fig. 1 qui s'étend depuis l'origine de la moelle spinale jusqu'à la région où elle quitte le crâne et descend dans les vertèbres. Cette cinquième paire passe tout entière à travers un foramencccccc a dans la fig. 3, chap. 12, livre I très tortueux [méat acoustique interne], incisé seulement pour elle, jusqu'à ce qu'elle atteigne la cavité préparée pour l'organe de l'audition. Là, elle se sépare et envoie des rameauxdddddd Φ dans les fig. 1 et 2 ; mais voyez plutôt la fig. du chap. 8, livre I qui s'étalent comme une membrane sur la superficie de cette cavité et qui constituent une partie importante de l'organe de l'audition. En plus de ces rameaux, la cinquième paire émet deux petits nerfs qui cheminent séparément, chacun à travers son foramen individuel. Le premiereeeeee b dans les fig. 1 et 2
fff V dans la fig. 2, chap. 12, livre I
ggg n dans la fig. du chap. 14, livre VII
passe par le foramen transversefff qui reçoit aussi une petite veineggg courant vers l'organe de l'audition. Là, non loin de son origine, ce petit nerf se mêle à la branchehhhhhh R dans la fig. 2de la troisième paire enroulée comme une vrille de vigne [nerf buccal]. Le deuxième petit nerfiiiiii c dans les fig. 1 et 2 [nerf facial] passe par un foramen [foramen stylo-mastoïdien]kkkkkk b dans la fig. 2, chap. 12, livre I si resserré et si tortueux qu'il est impossible de faire ressortir le fil de soie ou de plomb qu'on y a introduit[59]. Aussi

×Rappel : Vésale considère que les dents sont des os, cf. Fabrique I, chapitre 11, page 45.
×En fait c'est le nerf hypoglosse (XII) qui innerve les muscles de la langue. Vésale suit ici Galien qui considère comme le nerf du goût une des branches de la troisième paire (De nervorum dissectione 5) ; Colombo critique cette opinion et fait de la quatrième paire « l'organe du goût » (gustus organum), De re anatomica liber VIII, 3 (ed. et trad. par Gianluigi Baldo), Paris, Les Belles Lettres, 2014, p. 543.
×Observation fine. Le texte latin dit « un sens hébété ».
×C'est l'orifice externe ou inférieur de l'aqueduc de Fallope.