Livre IV
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les Anatomistes l'appellent-ils « foramen caecum » [foramen borgne]. Ce petit nerf passe transversalement au-dessus du muscle [muscle masséter]ll Δ dans la planche IV des muscles originaire de l'os zygoma, qui meut la mandibule : après s'être avancé jusqu'à l'avant de ce muscle, il se mêle à la branchemm R dans la fig. 2 de la troisième paire que nous avons déjà mentionnée, pour se diriger dans la peau et dans les muscles moteurs des joues[60]. Et il a deux rameaux qui se mêlent à la branche de la troisième paire enroulée comme une vrille de vigne [nerf buccal] dont j'ai parlé plus haut.Origine d'un autre nerf à côté de la racine de la cinquième paire De même qu'à côté de la racine majeurenn Près de M,L dans la fig. 1
o d se présente à côté de a dans les fig. 1 et 2 ; I dans la fig. 14, livre VII
de la troisième paire, une autre racineo prend naissance et a été assignée à cette troisième paire, de même, à côté de la cinquième paire mais un peu plus en profondeur, une autre racine [nerf abducens] prend naissance, beaucoup plus fine que la racine de la cinquième paire, mais plus dure aussi. Cette racine chemine quelque peu en haut et en avant, sous la base du crâne, perfore la dure-membrane du cerveau, et en passant à travers son foramen individuel [foramen rotondum ou grand rond]pp H sous G dans la fig. 3, chap. 12, livre I incisé sous le foramen de la deuxième paire de nerfs [nerfs oculomoteurs], elle s'avance dans le crâne et se distribue dans le muscle temporal et dans celui dissimulé dans la bouche et qui est considéré comme le muscle qui élève la mandibuleqq le premier est A, le dernier D dans la planche VI des muscles. On pourrait considérer cette racine avec sa symétrique comme une paire séparée. Mais je ne voudrais pas désorganiser le nombre de paires établi par les autres anatomistes (qui ont ignoré ces racines) et je vais assigner ces petits nerfs à la cinquième paire, tout comme précédemment j'ai laissé à la troisième paire la plus petite et la plus fine racine de la troisième paire.Le nombre de rameaux nerveux présentés au muscle temporal Il s'ensuit donc que cinq rameaux nerveuxtt Q,R,b,c,d dans la fig. 2 cheminent vers le muscle temporal : le premier provenant de la plus fine racine de la troisième paire, le deuxième de la plus grande racine, le troisième et le quatrième sont issus du premier nerf de la cinquième paire ; le cinquième enfin est le nerf que je viens d'attribuer à la cinquième paire. Et ce n'est pas en vain ni par hasard que la Nature a déployé autant de rameaux nerveux en direction du muscle temporal. Elle savait en effet que parmi tous les muscles du corps celui-ci allait accomplir la fonction la plus importante eu égard à sa masse. Elle n'ignorait pas non plus combien les nerfs crâniens sont mous, et c'est avec la plus grande sagesse, par Hercule, qu'elle a prévu de les endurcir le plus possible par leur contact avec des os et par la longueur de leur trajet. Ainsi, personne ne met en doute l'habileté avec laquelle elle a endurci le petit nerf enroulé comme une vrille de vigne, car c'est le seul à être en contact avec un os sur une si petite distance ; elle n'a pas donné une forme de vrille aux autres nerfs parce qu'ils sont en contact avec des os sur une longue distance, et que certains d'entre eux passent à travers des canaux osseux qui sont tortueux et sinueux.

Chapitre IX. La sixième paire de nerfs crâniens

Aucune des autres paires de nerfs originaires de la cavité crânienne n'envoie autant de branches aussi ramifiées ni ne les insère dans autant de parties différentes que la sixième paireaa e dans les fig. 1 et 2 ; N dans la fig. 9, livre VII ; N dans la fig. 14 de nerfs crâniens [nerf vague ou pneumogastrique (X)] : son origine se fait un peu en-dessous de la cinquième paire au moyen de plusieurs rameaux distincts et séparés les uns des autres, qui se réunissent dès leur sortie pour former un seul nerf : ce dernier émerge du crâne par lebb c dans les fig. 2 et 3, chap. 12, livre I foramen[61] également traversé par la plus petite branchecc I et C dans les fig. du chap. 14, livre III de l'artère soporale [carotide] et la plus grande branche de la veine jugulaire interne. Peu après avoir quitté le crâne, ce nerf envoie une branchedd f dans la fig. 2 qui se disperse en un grand faisceau de rameaux dans les muscles occupant l'arrière de la nuque : les rameaux les plus importants vont au deuxième muscleff Γ dans la planche IX des muscles
g l et ν dans la dernière fig. du livre III
moteur de la scapula [trapèze]. Le troncg de la sixième paire [nerf vague], avec l'artère soporale [artère carotide interne] et la septième pairehh ν dans la fig. 2 de nerfs [nerfs hypoglosses], auxquels il est attaché par l'intermédiaire d'une membrane, s'étend jusqu'aux côtés du larynx, et là il absorbe une petite partie de la septième paireii ο dans la fig. 2 qui l'augmente [de volume]. Ensuite, ainsi accrue, la sixième paire présente des rameaux [nerfs laryngés supérieurs]kk g dans la fig. 2 transversalement à certains muscles du larynx. Deux de ces musclesllll I dans les fig. 2 et 3 , chap. 21, livre II sont intrinsèques au cartilage en forme de bouclier [cartilage thyroide] du larynx, ils sont originaires de la partie arrière de l'œsophage et s'insèrent sur les bords de ce cartilage, deux autres musclesmmmm V dans les fig. 7 et 8, chap. 21, livre II occupent la base du troisième cartilage [cartilage aryténoïde] et deux autresnnnn N dans la fig. 4 du même chap.relient le premier cartilage [cartilage thyroïde] au second [cartilage cricoïde]. De là, avec l'artère soporale [carotide] et la veine jugulaireoooo Cf. ψ, ψ dans la dernière fig. du livre III interne, la sixième paire descend vers le sommet du thorax et envoie un grand rameaupppp h dans la fig. 2 sur le côté de la première vertèbre thoracique ou plus précisément vers l'avant de la racine de la première côte thoracique ; ce rameau avance le long des racines des côtes sous la membrane qui les recouvre et reçoit de petites branchesrrrr i,i dans la fig. 2
qq Voyez la fig. 2, chap. 11, où les petites branches sont indexées η η
provenant des nerfsqq qui courent depuis la moelle spinale dans les espaces intercostaux. Lorsque ce rameau ainsi augmenté de ces petites branches[62] a traversé le septum transverse [diaphragme]ssss Cf. q sous Δ dans la planche VII des muscles, il se disperse dans les organes utiles pour boire et manger, comme nous le dirons plus tard. En plus de ce rameau, le nerf de la sixième paire, pendant qu'il est encore au sommet du thorax, présente des ramificationstttt k,k dans la fig. 2
uu Θ dans la planche IV des muscles
au muscle [muscle sterno-cleido-mastoïdien]uu qui s'étend depuis l'os de la poitrine [sternum] et la clavicule au processus mastoïde de la tête et qui sert aux mouvements de la tête, ensuite au musclexxxx S dans la planche IV qui chemine depuis le thorax à l'os hyoïde [muscle sterno-hyoïdien], et à celuiyyyy P dans la planche IV qui va de cet endroit au bas du premier cartilage du larynx [cartilage thyroïde]. Telle est donc la disposition des nerfs symétriques de la sixième paire avant qu'ils n'entrent dans la cavité thoracique ; il reste encore à décrire cette disposition [dans la cavité thoracique], ce que je ferai après avoir inséré une figure ici dans le texte.

×Deux termes latins synonymes sont employés ici pour désigner les joues (genae et buccae).
×Foramen jugulaire, autrefois appelé canal déchiré postérieur. Il livre également passage à la veine jugulaire interne.
×Il s'agit de branches antérieures des nerfs intercostaux.