Livre IV
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Disposition de la troisième paire émergeant de la moelle spinale passe à travers un foramen [foramen intervertébral]cc τ dans la fig. 7, chap. 15, livre I ; avec ϛ dans la fig. 8 commun à la deuxième et à la troisième vertèbres cervicales ; dès sa sortie, elle se divise immédiatement en deux branches. La branche postérieuredd O dans les fig. 2 et 3 décrit une courbe en arrière et, dissimulée entre les musclesee O dans la planche 14 de la nuque [muscles demi-épineux de la nuque], qui sont comptés comme le huitième et le neuvième muscles moteurs du rachis, elle entre dans la deuxième paireff A,B,C dans la planche XIII de muscles moteurs de la tête [muscle demi-épineux de la tête ou grand complexus], et progresse vers l'épine [processus épineux] de la deuxième vertèbre ; de là, à partir de l'intersection des muscles occupant l'arrière de la nuque, elle court en arrière sur les côtés de la nuque, supportée par le musclegg Γ dans la planche III constitué d'une membrane charnue et considéré comme le muscle moteur des joues [platysma]. Au contraire la branche antérieure [ventrale]hh P dans la fig. 2 de la troisième paire se disperse en quatre rameaux : le premierii Q dans la fig. 2 se mêle au premier et au deuxième muscles moteurs du rachis. Le deuxièmekk R réuni à Y dans les fig. 2 et 3 chemine vers le bas et atteint la quatrième paire, pour se mêler à un de ses rameaux qui se perd dans les muscles mentionnés ci-dessus. Le troisièmell S dans la fig. avec K à L dans la fig. 3 rameau court vers le haut ; ayant rencontré la branche issue du rameau dorsal de la deuxième paire qui s'étend dans la peau du vertex, il se disperse en sa compagnie (comme cela a été dit auparavant). Le quatrième rameaumm T dans les fig. 2 et 3 de la branche antérieure [ventrale] de la troisième paire se disperse dans les musclesnn C dans la planche VIII, H dans la planche XIII qui sont attachés aux processus transverses des vertèbres et qui donnent un mouvement latéral à la nuque [muscles scalènes], et également dans le muscleoo Q dans la planche XIII originaire des processus transverses des vertèbres cervicales et qui élève la scapula.Disposition de la quatrième paire La quatrième pairepp Chiffre 4 dans la fig. 2 de nerfs émerge à travers un foramen commun à la troisième et à la quatrième vertèbres et se divise en deux branches comme la troisième paire. La branche postérieureqq V dans les fig. 2 et 3 [dorsale], comme toutes celles qui décrivent une courbe en arrière vers l'épine en étant dissimulées parmi les muscles, s'étend en direction de l'épine de la troisième vertèbre cervicale ; au cours de son trajet, elle disperse des rameaux dans les muscles auxquels elle se mêle. Quand elle arrive à l'épine elle passe à travers la rencontre mutuelle des muscles occupant l'arrière de la nuque et de là elle se disperse dans le large muscle membraneux qui est le principal auteur des mouvements des joues [platysma]. La branche antérieure [ventrale]rr X dans les fig. 2 et 3 de la quatrième paire envoie trois rameaux : le premierss Y dans la fig. 2
t R dans la fig. 2
s'unit à un rameaut de la troisième paire et se perd dans les muscles sous l'œsophage qui fléchissent la nuque. Le deuxième rameauuu a dans la fig. 2 est distribué dans les muscles attachés sur les côtés des vertèbres : ce sont ceux qui donnent un mouvement d'inclinaison latérale[113] au cou et celui qui est originaire des processus transverses des vertèbres du cou[114] et qui élève la scapula. Le troisième rameauxx b dans la fig. 2 est plus fin que les deux précédents, il se dirige vers le bas pour rencontrer un rameauyy e dans la fig. 2 de la cinquième paire et former ainsi, avec ce dernier et aussi avec un rameauzz m dans la fig. 2 de la sixième paire, le nerf du septum transverseaa n dans les fig. 2 et 3 [nerf phrénique du diaphragme].Disposition de la cinquième paire La quatrième et la cinquième vertèbres offrent un passage à la cinquième pairebb Chiffre 5 dans la fig. 2 de nerfs qui succède aux quatre déjà mentionnées. Comme la quatrième paire, elle se divise en deux branches : la branche postérieure [dorsale]cccc c dans la fig. 3 décrit une courbe en arrière en direction des apex des épines [processus épineux] et se disperse de la même manière que la branche dorsale de la quatrième paire ; la branche ventrale ou antérieuredddd d dans les fig. 2 et 3
ee De d au chiffre 6 dans la fig. 2
de la cinquième paire envoie un premier rameauee aux muscles fléchisseurs de la nuque, ensuite un rameau plus grandffff e dans la fig. 2 qui chemine vers le bas et qui reçoit de petites branches des deux paires proximales, à savoir de la quatrième et de la sixième paires ; augmenté par ces dernières, il forme le nerfgggg n à partir de b,e,m dans la fig. 2 ; P dans la fig. 1 du livre VI et I dans la fig. 3
hh Δ dans la planche VII des muscles
du septum transversehh [nerf phrénique du diaphragme] constitué donc par le principal rameau de la cinquième paire, un petit nerf de la quatrième paire et un autre de la sixième paire. Parfois un rameau de la septième paire pénètre dans le nerf du septum transverse mais dans ce cas aucun rameau de la quatrième paire ne lui est présenté.Disposition des nerfs du septum transverse [diaphragme] Cette région distribue généreusement des nerfs au septum transverse [diaphragme]. Celui-ci diffère des autres muscles non seulement par l'aspect, mais aussi par la fonction. Il est de forme circulaire (comme nous l'avons décrit dans le deuxième livre) et est placé obliquement[115]. Nous sommes persuadés que sa tête, qui est l'origine de ses fibres, est issue non pas, comme on pourrait le penser, de l'os de la poitrine [sternum], ni des cartilages des côtes ni des corps vertébraux, mais qu'elle se trouve dans toute la région nerveuse au milieu du diaphragme. Et pour que les nerfs qui devaient donner le mouvement à ces fibres puissent distribuer uniformément leur force dans toute cette région, il était donc de la plus haute importance de les faire venir d'en haut. Si la Nature avait inséré des nerfs dans les parties du diaphragme qui sont attachées à l'os de la poitrine [sternum], aux côtes ou aux vertèbres, le diaphragme se serait terminé en son milieu, car les nerfs s'insèrent davantage au début des muscles que dans leur terminaison, selon un axiome des professeurs d'anatomie. C'est la raison pour laquelle le diaphragme reçoit les nerfs provenant seulement des vertèbres du cou : car leur faire accomplir un long trajet alors qu'ils auraient pu être envoyés à des régions à proximité aurait été le fait d'un Créateur ignorant ce qui convenait le mieux à la fabrique [du corps]. Voilà pourquoi les nerfs sont transmis au diaphragme depuis le haut et parcourent toute la surface du thorax. Pour les protéger dans leur trajet, le Créateur les a attachés aux membranes séparant le thorax en renforçant chaque nerf par une membrane externe.Le reste de la branche ventrale de la cinquième paire Une preuve non moins grande du talent du Créateur est donnée par le resteiiii f dans les fig. 2 et 3 de la branche antérieure [ventrale] de la cinquième paire de nerfs spinaux qui s'insère principalement sur le musclekkkk M dans la planche II des muscles au moyen duquel nous portons le bras en haut [muscle deltoïde]. En effet pour pouvoir élever ce membre grand et lourd avec énergie, il fallait un nerf solide et fort, que la Nature a tiré en toute sécurité du reste de la cinquième paire. Elle a tiré de cette partie des rameauxllll r,r dans la fig. 3
mm Γ,Δ dans la planche IX ; Q dans la planche XIII
qui se portent aux musclesmm élévateurs de la scapula ; elle a d'abord fait sortir du côté externe de cette partie un nerfnnnn g dans les fig. 2 et 3 qui émerge sur le côté au-dehors et s'entrelace à la peau qui recouvre le muscle élévateur du bras, en se divisant en nombreuses petites branches. Ensuite, dès que le reste de cette partie dissimulée en profondeur s'approche du col de la scapula, elle

×Cf. Fabrique I, 15, p. 63 : controverse avec Galien au sujet du mouvement latéral de la tête.
×Le latin colli vertebra est une variante lexicale rare chez Vésale pour cervicis vertebra.
×Cf. Fabrique lI, 35. Le nom de diaphragma a été inventé par Gérard de Crémone dans sa traduction du Canon d'Avicenne rédigée entre 1150 et 1187 à Tolède, pour traduire le terme hijab, utilisé par Avicenne. Celse, De medicina, emploie le nom de septum transversum pour désigner ce muscle digastrique formant une voûte convexe à ventres opposés qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale. Voir Luis-Alfonso Arráez-Aybar, José-L. Bueno-López et Nicolas Raio, « Toledo School of Translators and their influence on anatomical terminology », Annals of Anatomy - Anatomischer Anzeiger, vol. 198,‎ mars 2015, p. 21–33.