Livre IV
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au médius, ce dernier ne se divisant pas et s'insérant sur le bord externe de la face palmaire de ce doigt. Il arrive assez fréquemment que deux rameaux [nerf médian, nerf digital palmaire] provenant du troisième nerf se présentent à l'index. Je remarque qu'aucun autre rameau de la cinquième paire ne se répand dans les muscles de la main c'est -à-dire parmi ceuxhh Voyez les planches référencées ci-dessus qui rapprochent l'annulaire et le petit doigt du pouce, ceux qui fléchissent la première phalange de l'annulaire et du petit doigt, avec le plus externe des muscles qui fléchissent la première phalange du médius, et celuiii r dans la planche III qui écarte le petit doigt des autres. De fait, comme je l'ai précisé auparavant, ces nerfs tendent vers ces muscles plus qu'ils ne prennent naissance sur leurs côtés[139]. Cette branche du cinquième nerf ne disparaît pas complètement, mais elle envoie une branchekk 46 dans la fig. 2 ; p dans la dernière fig. qui mérite un examen approfondi. Son origine se trouve un peu plus bas que le milieu de l'ulna. Lorsque cette branche a dépassé le milieu de l'ulna elle envoie depuis son côté externe cette branche [branche dorsale du nerf ulnaire] qui chemine entre le musclell Entre Ξ et Λ dans la planche IX des muscles fléchisseur inférieur du carpe et le muscle inférieur extenseur du carpe. Jusqu'alors profonde et longeant l’ulna, cette branche émerge en direction de la loge externe de l'avant-bras, et lorsqu'elle atteint la face dorsale du poignet, elle disperse de petites branches dans la face dorsale des doigts, face dans laquelle le quatrième nerfmm 36 est issu de Φ dans la fig. 3 n'a envoyé aucune branche. Cette petite branche du cinquième nerf se divise en trois rameaux : le premier se dirige dans la face dorsale du petit doigt au moyen de deux rameaux, le deuxième chemine dans la face dorsale de l'annulaire également au moyen de deux rameaux, mais le troisième ne se divise pas et se perd dans le bord externe de la face dorsale du médius. Puisque le cinquième nerf a dispersé cette petite branche dans la face dorsale de la main, nous voyons souvent qu'il dirige moins de branches dans la face palmaire de la main que celles mentionnées ci-dessus. J'ai observé plus d'une fois que lorsque le bord externe [latéral] de la face palmaire du médius et le bord interne [médial] de l'annulaire reçoivent des rameaux du troisième nerf, le cinquième nerf envoie seulement deux petites branches à la face palmaire du petit doigt et une seule à la face palmaire de l'annulaire.Comment on peut observer la disposition des nerfs dans la main sans disséquer Vous pourrez facilement observer la disposition des nerfs sur vous-même : il faut comprimer les nerfs d’un bras sur l’os à l'aide du pouce de l'autre main ou en appuyant sur votre avant-bras, de façon à empêcher la circulation de l'esprit animal par la compression et à rendre insensible la partie sur laquelle les nerfs s’insèrent. Cela se fait le mieux près de l'articulation du coude, quand il n’y a pas trop de vêtements ou trop de graisse (comme chez les femmes obèses). En effet quand vous aurez comprimé le quatrième nerf [nerf radial] avec le pouce pendant un certain temps, vous sentirez que la face externe [latérale] du pouce et de l'index de même que le bord interne [médial] de la face dorsale du médius deviennent insensibles. Il n'échappe à personne que pour comprimer le quatrième nerf, il faut appuyer fortement le pouce entre le processus postérieur de l'ulna et le tubercule externe [épicondyle latéral] de l'humérus, à condition bien sûr de ne pas avoir écouté d'une oreille distraite ma description de la disposition du quatrième nerf. Mais si vous voulez comprimer le cinquième nerf [nerf ulnaire], appuyez fortement le pouce près de la partie supérieure du tubercule interne [épicondyle médial] de l'humérus, et vous sentirez très vite que les faces palmaire et dorsale du petit doigt et de l'annulaire ainsi que la partie inférieure [proximale] du médius deviennent insensibles ; et si vous pressez la partie antérieure du tubercule interne [épicondyle médial] de l'humérus en appuyant plus fort, et en comprimant ainsi le troisième nerf [nerf médian], la face palmaire du pouce et de l'index et une partie du médius seront immédiatement affectées par l'engourdissement[140].La sensibilité disparaît mais le mouvement subsiste, et le contraire Pendant que vous faites ces essais, observez également avec quelle facilité tantôt le mouvement disparaît alors que la sensibilité subsiste entière, tantôt la sensibilité est abolie alors que le mouvement subsiste. En effet, pour ne rien dire des autres nerfs (et ne pas chercher d'exemples à partir de nerfs plus profonds), imaginez que le quatrième nerf [nerf radial] soit blessé ou atteint de quelque affection à l'endroit où il tourne à l’arrière de l'humérus, ou à l'endroit où il sort du plexus réticulaire [plexus brachial] sur les côtés des vertèbres, ou bien qu'il soit perturbé par un afflux d'humeur ou par quelque autre mal de ce genre, de sorte qu'il ne peut plus transporter l'esprit animal, alors que le cinquième nerf [nerf ulnaire] n'est pas endommagé et reste intact (ce qui arrive très souvent) : dans ce cas, l'extension du petit doigt et de l'annulaire n'est-elle pas perdue, alors que leur sensibilité est intacte ? En effet, le cinquième nerf, qui apporte la sensibilité, n'a pas été endommagé, mais la fonction d'extension des doigts a disparu à cause de la lésion du quatrième nerf. Mais si le cinquième nerf [nerf ulnaire] a été touché ou a été blessé, alors que le quatrième est intact, n'est-il pas vrai que le petit doigt et l'annulaire sont engourdis, alors que leur mouvement n'est pas affecté ? J'ai pris les quatrième et cinquième nerfs comme exemples, mais il est très facile pour celui qui est prête attention à la disposition des nerfs et à la nature des muscles d'observer et de se représenter comment la sensibilité est quelquefois abolie alors que le mouvement n'est pas affecté et le contraire. Aussi n’est-il pas nécessaire de nous attarder sur l'idée que le mouvement requière une plus grande force animale que la sensibilité : en fait nous devons juger ridicule l'explication du prince des anatomistes selon laquelle il imagine que les nerfs ont certaines branches utiles seulement au mouvement et d'autres utiles uniquement à la sensibilité, comme s'il pouvait exister une branche nerveuse sans la sensibilité du toucher ! [Galien] Des lieux affectésEntrée et disposition du sixième nerf dans le bras. Mais laissons tout cela pour une autre fois ; nous allons ajouter maintenant quelques mots au sujet de la disposition du sixième nerf (dont la la description reste à faire) [nerf cutané médial de l'avant-bras]. Il est originairenn ♉ dans les fig. 2 et 3; q dans la dernière fig. du bas du plexus dont nous avons déjà souvent parlé et il s'avance dans le bras par l'aisselle sans être accompagné [d'artère ou de veine] : il n'est nulle part profond mais il court sous la peau de la loge interne du bras en direction du tubercule interne [épicondyle médial] de l'humérus ; et en chemin il envoie un grand nombre de branchesoo 48,48 dans la fig. 2 à la peau des parties sous lesquelles il court. Près du tubercule interne [épicondyle médial], il se divise en plusieurs branches donc certainespp u,x dans la fig. du chapitre 6, livre III sont au-dessus des rameaux de la veine axillaire [veine basilique], d'autres en-dessous. Ces branches dispersent un grand nombre de rameaux disposés le long de l'ulna, entre la peau

×Voir Fabrique II, chap. 23 pour une description précise des ces muscles, et introduction au livre IV.
×Remarque très fine de Vésale : toute compression nerveuse affecte d'abord la sensibilité avant de toucher la motricité, ce que laisse entendre Vésale quand il écrit "et vous sentirez très vite" (première conséquence) puis "en appuyant plus fort" (seconde conséquence).