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[Savoyard] Né le 19 février 1870 à Annecy d’un père fonctionnaire aux Hypothèques et d’une mère lingère, Joseph Mouthon obtint son baccalauréat ès lettres en 1889, avant de partir à Paris pour s’inscrire à la faculté de médecine. Il a été reçu au concours de l’Externat des Hôpitaux. Une photo prise en 1890 dans le service du Professeur Tillaux, conservée par ses descendants, le montre avec 46 autres jeunes, dont trois femmes. L’anatomie était l’une des matières les plus importantes et le jeune Joseph a disséqué au pavillon de Clamart, près des Gobelins, avec ses collègues, s’aidant du traité de Testut et Latarjet, soigneusement annoté et complété de dessins en marge. Joseph Mouthon a soutenu sa thèse de doctorat en médecine à la faculté de Paris le 30 avril 1897, à propos « De la torsion du pédicule dans les kystes de l’ovaire » (BIU Santé, Paris, 1897, n° 255, 64 p.). Le Président du jury était le Professeur Tillaux, entouré du Professeur Delens et des Drs. Gaucher et Walther, Agrégés. Le Doyen de la faculté était le Pr. Brouardel. L’impétrant a dédié les résultats de son étude à ses maîtres dans les hôpitaux, selon l’usage, notamment les professeurs Potain et Panas. Il a ajouté son « cher confrère, Charles Mouthon » (qui était son frère). La lecture aisée de ce travail a reposé sur cinq observations recueillies dans le Service de son président du jury de thèse, appuyées sur une solide bibliographie. Peu de temps après, il ouvrit un cabinet à Faverges, où il fit connaissance de sa future épouse, Nadine Blanc-Mol. Le Dr. Joseph Mouthon fut le premier et seul praticien établi dans ce village, succédant à un officier de santé. Son exercice de médecin de campagne en moyenne montagne reposait sur la voiture à cheval et le traîneau en hiver. Il pratiquait bien sûr les accouchements, arrachait les dents, ponctionnait les sujets atteints de pleurésie, réduisait les fractures, posait les plâtres d’immobilisation. Joseph Mouthon a même sauvé la vie de certains malades atteints du croup diphtérique en pratiquant une trachéotomie pour mettre en place une canule, empêchant l’asphyxie. D’après son petit-fils, son grand-père pratiqua même une appendicectomie à domicile à la lueur de bougies. Médecin-major à l’hôpital d’Albertville pendant la Grande Guerre, alors qu’il était âgé de 44 ans, il fut promu au grade de chevalier de la Légion d’Honneur en 1931 pour les services rendus aux Armées. Le Dr Joseph Mouthon s’occupa aussi de prévention, en donnant des conférences sur la tuberculose et l’alcoolisme. Il a fondé le syndicat d’Initiative de Faverges, fut élu en 1920 conseiller général du canton, réélu trois fois : il démissionna en 1942 par conviction politique, « non sans soucis », selon ses descendants. En 1946, à 76 ans, il prit une retraite bien méritée à Annecy, sa ville natale, où il est décédé en 1967, ayant atteint l’âge de 97 ans. La tradition médicale s’est perpétuée, puisque son fils Pierre, 1915-2011, (thèse soutenue à Lyon en 1944-45) lui succéda, suivi de son petit fils Jean-Marie (thèse à Lyon en 1975). Son arrière-petit-fils Clément Mouthon a soutenu sa thèse de doctorat en médecine à la faculté de Saint-Etienne en 2013. (Ces renseignements biographiques nous ont été aimablement fournis par son petit-fils, à Faverges). |