V. note [14], lettre 65, pour la mort dégradante de Marie de Médicis le 3 juillet 1642 à Cologne (qui ne fut jamais en Flandre).
Bayle a consacré une entrée de son dictionnaire à John Barnes ou Barns (Barnesius) :
« moine bénédictin, Anglais de nation, a été un de ces catholiques romains qui, à l’exemple d’Érasme […], ont fait profession toute leur vie de la catholicité, encore qu’ils y remarquassent une infinité d’abus dont ils souhaitaient passionnément la réformation. Il fit un livre contre les Réservations mentales, {a} qui ne plut pas aux jésuites, quoiqu’il l’eût dédié au pape Urbain viii. Son Catholicus-Romanus pacificus {b} est tout plein de choses qui ne sauraient être au goût de ceux qu’on appelle bons papistes. Il souhaitait sans doute de rapprocher autant qu’il pourrait les deux communions. {c} La Cour de Rome lui en sut fort mauvais gré. Ce pauvre homme, irréprochable dans ses mœurs, était à Paris lorsqu’on se saisit de lui et qu’on lui ôta ses habits de l’Ordre pour le transporter en Flandres garrotté sur un cheval. On l’envoya ensuite à Rome où il demeura dans les prisons de l’Inquisition jusqu’à ce qu’il eût été transféré dans celles des fous. C’est dans cette dernière station qu’il finit ses jours, {d} digne très assurément d’une meilleure destinée. Il était profès du couvent des bénédictins de Douai {e} et il y avait été supérieur ; mais ne pouvant s’accorder avec le religieux de son Ordre, il s’était retiré en France et n’avait point déféré aux sommations que les bénédictins lui avaient faites de revenir à Douai ou de se retirer dans quelque autre de leurs couvents. Il logea à Paris près du Collège de Navarre puis au Collège de Bourgogne et enfin, chez le prince de Portugal, où le chevalier du guet {f} l’arrêta le 5 décembre 1626. Il composait une Réponse au livre intitulé Apostolatus Benedictinorum in Anglia, {g} dans laquelle il eût inséré ses sentiments particuliers sur la discipline de l’Église. Le P. Théophile Raynaud, déguisé sous un masque de nom, {h} écrivit {i} contre son Traité des équivoques. »
- Dissertatio contra æquivocationes, traduit sous le titre de Traité et dispute contre les équivoques (Paris, 1625, v. note [13] du Naudæana 3).
- « Le catholique romain pacifique, manuscrit imprimé pour la première fois en 1690.
- Catholique et protestante.
- Dans sa note E, Bayle cite Théophile Raynaud disant que Barnes était encore vivant en 1643, ce qui ne correspond pas à l’année 1642 donnée par Guy Patin pour celle de sa mort.
- Alors en Flandre espagnole.
- V. note [53] du Borboniana 4 manuscrit.
- « L’Apostolat des bénédictins en Angleterre ».
- Stephanus Emonerius.
- En 1627.
|