De Claude II Belin, le 18 février 1657, note 10.
Note [10]

« Que signifient les arbres généalogiques ? etc. », début du premier vers de la Satire viii de Juvénal, qui se continue par :

« À quoi te sert, Ponticus, {a} d’avoir le rang que te donne une race ancienne, de montrer en peinture le visage de tes ancêtres […] ? »


  1. « Cette satire [viii] se présente comme une exhortation adressée à Ponticus, jeune noble d’ailleurs inconnu, sur ce thème que la noblesse n’est rien sans le mérite personnel » (Pierre de Labriolle et François Villeneuve, traducteurs et éditeurs des Satires de Juvénal, Paris, Les Belles Lettres, septème édition, 1962, page 99).

La Folie d’Érasme s’est aussi moquée des faux nobles (L’Éloge de la Folie, xlii) :

Equidem tametsi propero, tamen haud possum istos silentio prætercurrere qui cum nihil ab infimo cerdone differant, tamen inani nobilitatis titulo, mirum quam sibi blandiuntur. Alius ad Æneam, alius ad Brutum, alius ad Arcturum genus suum refert. Ostendunt undique sculptas et pictas maiorum imagines. Numerant proavos atque atavos, et antiqua cognomina commemorant, cum ipsi non multum absint a muta statua, pene iis ipsis, quæ ostentant signis, deteriores. Et tamen hac tam suavi Philautia felicem prorsum vitam agunt. Neque desunt aeque stulti, qui hoc belluarum genus perinde ut Deos suspiciunt.

« Je me hâte, et pourtant comment passer sous silence ces gens que rien ne distingue du dernier des manœuvres et dont l’orgueil se caresse d’un vain titre nobiliaire ! L’un veut remonter à Énée, l’autre à Brutus, un troisième à Arcture. {a} Partout chez eux des portraits d’ancêtres sculptés et peints. Ils énumèrent des bisaïeux et trisaïeux, rappellent les antiques surnoms, ne ressemblant que trop eux-mêmes à la statue sans parole et n’étant guère plus que les images qu’ils étalent. Néanmoins, grâce à notre aimable Philautie, {b} ils vivent parfaitement heureux et il ne manque pas de fous pareils pour regarder ces brutes comme des dieux. » {c}


  1. L’étoile du Bouvier.

  2. Amour de soi-même.

  3. Traduction de Pierre de Nolhac (1927).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Claude II Belin, le 18 février 1657, note 10.

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(Consulté le 28/04/2024)

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