À Claude II Belin, le 10 mars 1638, note 2.
Note [2]

« La troupe fort servile des candidats estime pourtant que beaucoup lui est dû ».

Cicéron a parlé de l’officiosissima natio candidatorum en deux endroits.

  • Plaidoyer pour Muréna, chapitre xxxiii , sur l’accueil que Rome réserva à Murena quand il vint y demander le consulat :

    Quid, si omnes societates venerunt quarum ex numero multi sendent iudices ? Quid si multi homines nostri ordinis honestissimi ? Quid si illa officiosissima quæ neminem patitur non honeste in urbem introire tota natio candidatorum ?

    [Et si je vous disais qu’on y a vu toutes les compagnies des fermiers publics, et parmi elles plusieurs de nos juges ? Et si je vous disais que les membres les plus distingués de notre ordre s’y trouvaient, et la troupe tout entière de ces candidats {a} profondément serviles, qui seraient mécontents de refuser une escorte d’honneur à quiconque entre dans Rome ?]


    1. Candidat : « ce nom, qui signifie littéralement “ blanchi ”, venait de la coutume, qui s’introduisit à Rome de bonne heure, pour ceux qui briguaient les charges, de se couvrir comme pour une fête de toges blanches. L’éclat en était rendu plus vif encore par l’addition d’une couche de craie » (Dictionnaire des Antiquités grecques et Romaines de Daremberg et Saglio).

  • Discours contre Pison (Lucius Calpurnius Piso Cæsonius, beau-père de Jules César), chapite xxiii, parlant de sa ridicule entrée dans Rome à son retour de Macédoine :

    Sed quid ego enumero qui tibi obviam non venerint ? Quin dico venisse pæne neminem ne de officiosissima quidem natione candidatorum, cum vulgo essent et illo ipso et multis ante diebus admonoti et rogati ?

    [Mais pourquoi nommer ceux qui ne sont pas allés à ta rencontre ? Pourquoi ne pas dire qu’il ne vint presque personne de la troupe très servile des candidats, quoiqu’ils en eussent été avertis et priés ce jour-là même et plusieurs jours d’avance ?]

Guy Patin nous renseignait sur une coutume non écrite de la Faculté : les sollicitations des candidats et de leurs protecteurs pour obtenir un bon classement à un examen oral ; n’ayant pas que des inconvénients, ce genre de pratique n’a pas disparu (on en viendrait même à trouver suspect un candidat sans recommandation).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 10 mars 1638, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0038&cln=2

(Consulté le 05/05/2024)

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