À Hugues II de Salins, les 25 et 31 janvier 1656, note 40.
Note [40]

« mais le procès est encore devant le juge. On a toujours pâti et on pâtira toujours de mettre en circulation un vocable portant la marque de l’époque présente » ; imitation d’Horace (L’Art poétique, vers 55‑59) :

                          Ego cur, adquirere pauca
si possum, invideor, cum lingua Catonis et Enni
sermonem patrium ditaverit et nova rerum
nomina protulerit ?
Licuit semperque licebit
signatum præsente nota producere nomen.

[Pourquoi me blâmer d’avoir pu inventer quelques mots, quand Caton et Ennius ont enrichi la langue nationale et donné de nouveaux noms aux choses ? On a toujours eu et on aura toujours la liberté {a} de mettre en circulation un vocable postant la marque de l’époque présente].


  1. Guy Patin a remplacé Licuit semperque licebit [On a toujours eu et on aura toujours la liberté] par Nocuit semperque nocebit [On a toujours pâti et on pâtira toujours]. Il passait en effet des néologismes que se permettait le poète au pseudonyme politique de l’abbé Claude Quillet (v. note [28], lettre 421) : Lætus Calvidius et sa « Callipédie, ou l’Art d’avoir de beaux enfants » (Leyde, 1655), qui contenait des passages contre Mazarin, que leur auteur eut à se faire pardonner (v. note [6], lettre 433).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, les 25 et 31 janvier 1656, note 40.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1033&cln=40

(Consulté le 29/04/2024)

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