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Conclusion

Il faut bien reconnaître cependant que ces innovations, aussi importantes qu’elles soient, furent le fait de médecins chercheurs, pétris de science et de philosophie, souvent bien loin en fait des souffrances de leurs contemporains. La plupart des maladies n’étaient guère mieux soignées au début du 19e s. que sous le règne de Louis XIV. D’une manière générale, la clinique (du grec klinê, lit), c’est-à-dire l’enseignement en hôpital, au chevet du malade, est en retard. Seul, l’anglais Thomas Sydenham (1624-1689), qui faisait toujours du patient l’objet unique de son observation, avait fait progresser la pathologie : on lui doit de nombreuses monographies individualisant et décrivant des maladies, notamment épidémiques, d’après leurs caractères spécifiques. Suivant ses traces, Hermann Boerhaave (1668-1738) resta le seul exemple de sa génération, malgré le succès inouï de son enseignement qui attira des étudiants de toute l’Europe.

Et pourtant, si la Médecine a encore bien des conquêtes à faire, en cette aube du 19e s., une page est définitivement tournée : l’enseignement des Anciens est dépassé et l’expérimentation, empruntant méthodes et techniques aux autres disciplines, remplace l’empirisme, tandis que la spécialisation va croissant.

De même, c’en est fini du temps des frontispices. L’image dans le livre médical n’est plus désormais un décor symbolique, le seuil de l’ouvrage et son emblème, elle devient de plus en plus documentaire et technique alors que la Médecine accède au rang de science.