Je vous adresse le présent porteur qui a été un de mes auditeurs durant trois ans. Il s’appelle Jean Le Chandelier [2] et est fils d’un apothicaire de Rouen qui est un excellent personnage en son art, et fort honnête homme. Il s’en va à Montpellier, [3] pour y prendre ses degrés. [1] Je n’ai point voulu qu’il passât par Lyon, qu’il n’eût le bonheur de vous saluer et de vous connaître, afin qu’il se puisse vanter d’avoir vu en passant à Lyon un des plus savants hommes et un des meilleurs amis que j’aie au monde. Vous trouverez que le présent porteur n’a rien indigne de son pays, il est bon, sage et honnête. Je vous prie de le voir de bon œil et de croire que je suis de toute mon âme, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,
Guy Patin.
Carissimam uxorem tuam saluto. [2]
De Paris, ce dimanche 23e de mai 1660.
Ms BnF no 9357, fo 340, « À Monsieur/ Monsieur Spon,/ Docteur en médecine,/ À Lyon ». À côté de l’adresse, de la main de Charles Spon : « 1660./ Paris, 23 mai./ Lyon, 5 juin,/ par M. Le Chan‑/ delier de Rouen,/ accompagné de M. Le Noir de Gien/ Risp./ Adi 22 juin. »
La liste des docteurs en médecine de l’Université de Montpellier au xviie s. dressée par Dulieu n’en recense aucun du nom de Le Chandelier, dont c’est ici est la seule apparition dans la Correspondance.
« Je salue votre très chère épouse. »