À Charles Spon, le 16 novembre 1643

Note [46]

Jacques Fontaine (Fontanus, natif de Saint-Maximin, mort en 1621), conseiller médecin de Louis xiii, premier régent de la Faculté de médecine en l’Université d’Aix-en-Provence a laissé quelques ouvrages, réunis dans les :

Iacobi Fontani Sammaximitani primarii medici et in Academia Aquensi Borbonia Professorii Regii Opera : in quibus universæ artis medicæ secundum Hippocratis et Galeni doctrinam partes quatuor methodice explicantur. Præponuntur libri duo de demonstratione medica, ad artem medicinæ comparandam penitus necessarii. Accesserunt commentaria in omnes Hippocratis aphorismos absolutissima, et crisium doctrina : Nec non consilia medica eiusdem autoris accuratissima. Cum indicibus librorum, rerum item et verbum.

[Œuvres de Jacques Fontaine, natif de Saint-Maximin, premier médecin et professeur royal en l’Académie d’Aix-en-Provence, {a} où sont méthodiquement expliquées les quatre parties de l’art médical universel selon la doctrine d’Hippocrate et de Galien. Sont placés devant deux livres sur la preuve médicale, nécessaires pour posséder entièrement l’art de médecine. On y a ajouté des commentaires très parfaits sur tous les aphorismes d’Hippocrate et sur la doctrine des crises ; ainsi que, du même auteur, des conseils médicaux très soigneux. Avec des index des livres, des sujets et des mots]. {b}


  1. L’Université d’Aix (Academia Aquensis Borbonia) avait été fondée en 1502 par Louis ii comte de Provence, duc d’Anjou et roi de Naples, mais sans lien que j’aie trouvé avec la Maison de Bourbon.

  2. Genève, Petrus et Jaobus Chouët, 1613, in‑8o.

Le petit traité évoqué par Guy Patin (pages 532‑536, à la fin de la 2e des 3 parties de l’ouvrage) porte le titre Dæmoniaca ad medicum pertinentia [Affaires démoniaques concernant le médecin]. C’est principalement un commentaire sur le chapitre 2, livre 2, du De occultis Naturæ miraculis de Levinus Lemnius (v. infra note [47]). Il commence par ces mots (traduits du latin) :

« Par la volonté divine les hommes sont soumis à la puissance des diables, tout le temps qu’ils sont manipulés par le recours à cette lumière < dum huius lucis usura struuntur > : de fait, les diables les investissent, les possèdent, les infestent d’un très grand nombre de maladies. Quand les possédés sont menés aux saints ecclésiastiques pour être exorcisés, les prêtres les renvoient vers les médecins parce qu’ils croient que ce qui les tourmente provient de quelque maladie du corps plutôt que d’un pouvoir démoniaque ».

Les sections du traité s’intitulent :

Le tout s’achève sur ces trois phrases, sans doute rassurantes quant à l’emprise du pouvoir diabolique sur les humains :

Quare Aristotelici, lumen intellectus agentis appellant eam facultatem qua intellectus agens intelligit. Non est ergo nostrum scire reminisci, sed cognitio de novo acquisita. Veraque philosophia sita est in Sacrarum scripturarum intellectione.

[Voilà pourquoi les aristotéliciens appellent lumière de l’intelligence agissante cette faculté par laquelle l’intelligence agissante comprend. Notre savoir n’est donc pas une réminiscence, mais bien une connaissance nouvellement acquise. Et la véritable philosophie consiste en la compréhension des Saintes Écritures].


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 novembre 1643, note 46.

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(Consulté le 29/03/2024)

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