À Charles Spon, le 25 novembre 1653

Note [79]

Premier et dernier des dix vers de l’épigramme 64 (livre vii) de Martial Contre Cinnamus :

Qui tonsor fueras tota notissimus urbe
et post hoc dominæ munere factus eques,
Sicanias urbes Ætnæaque regna petisti,
Cinname, cum fugeres tristia iura fori.
Qua nunc arte graves tolerabis inutilis annos ?
Quid facit infelix et fugitiva quies ?
Non rhetor, non grammaticus ludive magister,
non Cynicus, non tu Stoicus esse potes,
vendere nec vocem Siculis plausumque theatris :

quod superest iterum, Cinname, tonsor eris.

[Tu fus d’abord le barbier le plus connu de tout Rome, puis chevalier par l’influence d’une maîtresse, et aujourd’hui, Cinnamus, tu as gagné les villes de la Sicile et le majestueux Etna pour échapper aux tristes poursuites de la justice. Quel art peut maintenant rendre supportable à ta nullité le poids des années ? Que vas-tu faire au sein de ta malheureuse et fugitive tranquillité ? Tu ne saurais être ni rhéteur, ni grammairien, ni maître d’école, ni philosophe cynique ou stoïcien ; tu ne peux vendre aux Siciliens ton éloquence, ni tes applaudissements aux théâtres ; il ne te reste, Cinnamus, qu’à redevenir barbier]. » {a}


  1. Quid facies iterum… [Ce que tu feras, Cinnamus, c’est redevenir barbier], dans la réminiscence de Guy Patin.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 25 novembre 1653, note 79.

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(Consulté le 15/10/2024)

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