À Charles Spon, le 24 octobre 1656
Note [12]
V. notes [15], lettre 282, pour Gilbert Gaulmin et [4], lettre 444, pour le différend qui opposait alors le Parlement aux maîtres des requêtes.
Isaac de Laffemas, sieur de Homont (1584-16 mars 1657), était fils de Barthélemy de Laffemas, tailleur du prince de Navarre, surnommé Beau semblant, puis contrôleur général du commerce et des manufactures sous Henri iv. D’abord avocat au Parlement, Isaac avait ensuite été nommé maître des requêtes, conseiller d’État et lieutenant civil de la prévôté et vicomté de Paris (1635-1643). Juge dévoué à la politique terrible de Richelieu contre la noblesse, il avait soulevé des haines ardentes (G.D.U. xixe s.). Laffemas perdit toutes ses charges à la mort du cardinal.Tallemant des Réaux a consacré une historiette à Laffemas (tome ii, pages 258‑262) :
« Il a passé pour un grand bourreau ; mais il faut dire aussi qu’il est venu en un siècle où l’on ne savait ce que c’était que de faire mourir un gentilhomme ; et le cardinal de Richelieu se servit de lui à faire ses premiers exemples. M. d’Espeisses {a} le définissait ainsi : Vir bonus, stangulandi peritus. {b} Il s’est vanté plusieurs fois de faire le procès à quiconque aurait manié l’argent du roi et d’avoir une manière d’interroger toute particulière pour tirer les vers du nez d’un criminel. »
Probe et intègre, de l’aveu même de ses ennemis, Laffemas se déclara pour Mazarin pendant la Fronde. Il a laissé entre autres :
Fils d’Isaac, l’abbé Laurent de Laffemas (mort en 1655) a été auteur de vers satiriques et de mazarinades, dont il n’est pas toujours possible de dire s’ils sont de lui ou de son père.