À Charles Spon, le 16 juillet 1658

Note [7]

« ce qu’il ne fit jamais ».

L’analyse de Guy Patin était similaire à celle que Voltaire a donnée un siècle plus tard dans son Dictionnaire philosophique (rubrique Christianisme) :

« Plusieurs savants ont marqué leur surprise de ne trouver dans l’historien Josèphe aucune trace de Jésus-Christ ; car tous les vrais savants conviennent aujourd’hui que le petit passage où il en est question dans son Histoire, est interpolé. Les chrétiens, par une de ces fraudes qu’on appelle pieuses, falsifièrent grossièrement un passage de Josèphe. Ils supposent à ce Juif, si entêté de sa religion, quatre lignes ridiculement interpolées ; et au bout de ce passage ils ajoutent, “ Il était le Christ ”. Quoi ! si Josèphe avait entendu parler de tant d’événements qui étonnent la nature, Josèphe n’en aurait dit que la valeur de quatre lignes dans l’histoire de son pays ! Quoi ! ce Juif obstiné aurait dit, “ Jésus était le Christ ”. Eh ! si tu l’avais cru Christ, tu aurais donc été chrétien. Quelle absurdité de faire parler Josèphe en chrétien ! Comment se trouve-t-il encore des théologiens assez imbéciles ou assez insolents pour essayer de justifier cette imposture des premiers chrétiens, reconnus pour fabricateurs d’impostures cent fois plus fortes ! »


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 juillet 1658, note 7.

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(Consulté le 27/04/2024)

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