À André Falconet, le 10 mai 1661

Note [6]

Loret s’en est ému (Muse historique, livre xii, lettre xviii, du samedi 7 mai 1661, page 350, vers 105‑128) :

« Touchant Monseigneur d’Épernon, {a}
Est-il en bonne santé ? non.
Une rétention cruelle
Qu’on craint un peu d’être mortelle,
Met, dit-on, en piteux état
Ce duc, des plus grands de l’État.
Ainsi, ni grandeur, ni richesse,
Courage, autorité, noblesse,
N’empêchent point les corps humains
De sentir des maux, maints et maints.

Le Ciel en ce besoin l’assiste,
Sa langueur rend mon âme triste,
J’en dois sans doute être affligé,
Car il m’a jadis obligé.
En faveur de l’art poétique,
Et m’acceptant pour domestique,
Il me tira de garnison
Pour me mettre dans sa Maison,
N’ayant que l’épée et la cape,
Et j’y fus heureux comme un pape ;
Mais, comme le sort ici-bas,
Assez souvent, n’accorde pas
De durée aux bonnes fortunes,
Je n’y demeurai que trois lunes. »


  1. Bernard de Nogaret de La Valette, v. note [13], lettre 18.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 10 mai 1661, note 6.

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(Consulté le 26/04/2024)

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