Conseiller
« Titre qu’on donne à presque tous les officiers du Royaume. Il n’y a pas jusqu’aux notaires qui prennent maintenant la qualité de conseillers notaires et garde-notes du roi. On a expédié plusieurs brevets de conseiller, aumônier et prédicateur ordinaire du roi à des gens qui n’ont jamais fait cette fonction.

Conseiller se dit plus régulièrement des officiers royaux de judicature. Conseiller du roi en tous ses Conseils, ce sont les ministres, secrétaires d’État, contrôleur général des finances, et les conseillers d’État ordinaires et semestres.

Conseiller se dit aussi dans des juridictions souveraines. Conseiller en la Cour, signifie absolument un conseiller au Parlement de Paris : un conseiller des Enquêtes, en la Grand’Chambre, en la Cour des aides, au Grand Conseil, en la Cour des monnaies.

On le dit encore des présidiaux et sièges royaux : conseiller au Châtelet, au bailliage du Palais, aux Eaux et Forêts, au Trésor, à l’Élection, Conseiller de ville.

On divise encore les conseillers en conseillers d’Église [ou conseillers clercs], qui sont ecclésiastiques, et en conseillers laïques, qui sont les séculiers.

On appelle conseiller honoraire, un conseiller qui a servi 20 ans, qui est vétéran et qui s’est défait de sa charge, qui a droit d’entrer et d’opiner aux causes d’audience. Il y a aussi des gentilshommes qui sont conseillers honoraires, qui ont droit d’entrer au Parlement.

Conseiller-né est une qualité attribuée à certaines dignités, qui leur donne entrée dans le Parlement. L’archevêque de Paris est un conseiller-né du Parlement  » (Furetière).

Les conseillers formaient la belle partie des clients (de la pratique) de Guy Patin et lui procuraient d’abondantes informations politiques.