L. 942.  >
À André Falconet,
le 28 août 1668

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 28 août 1668

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0942

(Consulté le 06/12/2024)

 

Monsieur, [a][1]

Il y avait ici un médecin, qui était venu d’Amiens [2] tout exprès pour faire fortune ici et qui avait de grands secrets de la belle chimie, à ce qu’il disait, qui est mort ici en deux heures d’une fine et forte apoplexie. [1][3] Ce médecin s’appelait Du Moulin, [4] grand charlatan et fort affamé. C’est dommage qu’il soit mort, pour lui-même et pour les siens. Il se vantait d’avoir un certain sirop de Mars, [2][5] avec lequel il promettait des merveilles, et vendait des pilules à qui il pouvait. Un des nôtres nommé Antoine Ruffin [6] s’est fait chartreux[3][7] Les chartreux et les capucins sont les deux espèces de moines [8][9] que j’aime le mieux : ils ne se mêlent point des affaires du monde, on ne les voit point au Palais et je n’entends personne qui se plaigne d’eux. M. Seguin, [10] médecin de la feu reine mère Anne d’Autriche, s’est fait prêtre pour le salut de son âme ; l’on dit qu’il s’en va aussi renoncer à la Faculté. Il a les mains garnies, il ne sort pas de la cour comme Bélisaire, [11] les mains vides, il a de bons bénéfices et bien de l’argent, præmium taciturnitatis et fidelitatis[4]

In hâc urbe nostra populariter nunc grassatur affectus quidam malignus, sed nondum pestilens et contagiosus. Dysenteria et mesenterica et hepatica, quæ venæ sectione, refrigerantium et leniter astringentium usu indiget et blandioribus catharticis : dicam verbo, est dysenteria, intestinorum affectus febrilis, quæ frequentibus indiget enematis, sed refrigerantibus ex plantagine, centinodia, etc. Vale[5][12][13][14][15][16][17]

De Paris, ce 28e d’août 1668.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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