À André Falconet, le 8 décembre 1662, note 1.
Note [1]

Parti de Paris le mercredi 30 novembre à six heures du matin, Louis xiv était arrivé à Dunkerque dans l’après-midi du 2 décembre. Il était accompagné des ducs d’Enghien, de Beaufort, de Soissons, d’Armagnac et d’un grand nombre de nobles de moindre rang. Ayant quitté Dunkerque le 4 décembre vers sept heures du matin, le roi était de retour à Paris le 6 vers midi (Levantal).

Loret, Muse historique (livre xiii, lettre xlviii, du samedi 9 décembre 1662, page 579, vers 17‑66) :

« En premier item, donc, je dis
Que le roi revint mercredi
De Dunkerque ; en laquelle ville,
Maint orateur, en langue habile,
Complimenta Sa Majesté
Au nom de toute la cité.
Son entrée y fut fort galante,
Et certes aussi triomphante
Que si du ciel le clair flambeau
Eût été ce jour-là plus beau,
Car, quoique l’air fût assez sombre,
Comme quand il fait un grand ombre,
La cour du roi parut, pourtant,
Dans un lustre fort éclatant,
Et les habitants de la place,
tant noblesse que populace
Firent aussi de leur côté
Honneur à la solennité,
Ayant tous les cœurs ravis d’être
Soumis sous un si digne maître,
Qui maintiendra dans ces quartiers,
Avec zèle et très volontiers,
La religion catholique
Dont icelui canton se pique,
Étant un des motifs pourquoi
Il a voulu s’en rendre roi
Par une somme si notable
Qu’il n’est rien de plus véritable
Qu’on fut (sans guère contester)
Près de vingt jours à la compter.

Quoique plusieurs casaques bleues
Comptent d’ici septante lieues
À la ville des Dunkerquois,
Notre monarque, toutefois,
Digne de louange immortelle,
En allant et venant d’icelle,
Quoiqu’en cette saison les jours
Soient sales, pluvieux et courts,
Par une marche assez soudaine
L’a fait en moins d’une semaine.

Je crois qu’Alexandre le Grand,
Et César, autre conquérant,
Quoi que d’eux l’Histoire témoigne,
N’allaient pas si vite en besogne.

Nul suivant de Sa Majesté
Ne m’a noté, ni rapporté,
Ni les stations, ni les traites
Qu’au susdit voyage il a faites,
Ni les titres et noms de ceux
Qui l’auront festoyé chez eux. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 8 décembre 1662, note 1.

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(Consulté le 18/04/2024)

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