À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 113.
Note [113]

La relation des déclarations de l’émissaire par le coadjuteur (Retz, Mémoires, pages 430‑431) est plus fidèle à ce qui a été rapporté dans le Journal du Parlement :

« L’on le fit entrer sur l’heure même ; l’on lui donna place au bout du bureau ; l’on le fit asseoir et couvrir. Il présenta la lettre de l’archiduc au Parlement, qui n’était que de créance, et il l’expliqua en disant : “ Que son Altesse impériale, son maître, lui avait donné charge de faire part à la Compagnie d’une négociation que le cardinal Mazarin avait essayé de lier avec lui depuis le blocus de Paris ; que le roi catholique {a} n’avait pas estimé qu’il fût sûr ni honnête d’accepter ses offres dans une saison où, d’un côté, l’on voyait bien qu’il ne les faisait que pour pouvoir plus aisément opprimer le Parlement qui était en vénération à toutes les nations du monde, et où, de l’autre, tous les traités que l’on pourrait faire avec un ministre condamné seraient nuls de droit, d’autant plus qu’ils seraient faits sans le concours du Parlement à qui seul il appartient de registrer et de vérifier les traités de paix pour les rendre sûrs et authentiques ; que le roi catholique, qui ne voulait tirer aucun avantage des occasions présentes, avait commandé à M. l’archiduc d’assurer Messieurs du Parlement, qu’il savait être attachés aux véritables intérêts de Sa Majesté très-chrétienne, {b} qu’il les reconnaissait de très bon jugement et que, s’ils acceptaient d’en être les juges, il laissait à leur choix de députer de leur Corps en tel lieu qu’ils voudraient, sans en excepter même Paris ; et que le roi catholique y enverrait incessamment ses députés seulement pour y représenter ses raisons ; qu’il avait fait avancer, en attendant leur réponse, 18 000 hommes sur la frontière pour les secourir en cas qu’ils en eussent besoin, avec ordre toutefois de ne rien entreprendre sur les places du roi très-chrétien, quoiqu’elles fussent la plupart comme abandonnées ; qu’il n’y avait pas 600 hommes dans Péronne, dans Saint-Quentin et dans Le Catelet ; mais qu’il voulait témoigner, en ce rencontre, la sincérité de ses intentions pour le bien de la paix et qu’il donnait sa parole que, dans le temps qu’elle se traiterait, il ne donnerait aucun mouvement à ses armes ; que si elles pouvaient être, en attendant, de quelque utilité au Parlement, il n’avait qu’à en disposer, qu’à les faire même commander par des officiers français si il le jugeait à propos, et qu’à prendre toutes les précautions qu’il croirait nécessaires pour lever les ombrages que l’on peut toujours prendre, avec raison, de la conduite des étrangers. ” »


  1. Philippe iv, roi d’Espagne.

  2. Louis xiv, roi de France.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 113.

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(Consulté le 03/12/2024)

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