À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 140.
Note [140]

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, page 180, 27 février 1649) :

« Le Parlement s’est assemblé après-dîner pour délibérer sur cette députation et ont envoyé vers leurs généraux, qu’ils ont trouvés, à savoir le prince de Conti couché au lit pour être retourné de la campagne ce matin seulement à six heures, ayant passé la nuit dans ou vers le Bourget tant que les convois en fourrages ont duré, et M. de Bouillon, qui est encore attaché à sa chaise et tellement faible et défait de sa maladie que de plus d’un mois il ne sera en état de monter à cheval. Les autres aussi se sont excusés ; tellement que l’assemblée a été remise au lendemain. »

Retz (Mémoires, page 453, février 1649) :

« Le 27, le premier président fit la relation au Parlement de ce qui s’était passé à Saint-Germain […] et l’on y résolut de prier Messieurs les généraux de se trouver au Palais dès l’après-dînée pour délibérer sur les offres de la cour. Nous eûmes grande peine, M. de Beaufort et moi, à retenir le peuple, qui voulait entrer dans la Grand’Chambre et qui menaçait les députés de les jeter dans la rivière, en criant qu’ils le trahissaient et qu’ils avaient eu des conférences avec le Mazarin. Nous eûmes besoin de tout notre crédit pour l’apaiser ; et le bon est que le Parlement croyait que nous le soulevions. Le pouvoir dans les peuples est fâcheux en ce point qu’il nous rend responsable même de ce qu’ils font malgré vous. L’expérience que nous en fîmes ce matin-là nous obligea de prier M. le prince de Conti de mander au Parlement qu’il n’y pourrait pas aller l’après-dînée et qu’il le priait de différer sa délibération jusqu’au lendemain matin ; et nous crûmes qu’il serait à propos que nous nous trouvassions le soir chez M. de Bouillon pour aviser plus particulièrement à ce que nous avions à dire et à faire dans une conjoncture où nous nous trouvions entre un peuple qui criait la guerre, un Parlement qui voulait la paix, et les Espagnols qui pouvaient vouloir l’une et l’autre à nos dépens, selon leur intérêt. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 20 mars 1649, note 140.

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(Consulté le 03/12/2024)

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