Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, pages 181‑182, février 1649) :
« Dimanche 28 et dernier de ce mois, le Parlement s’assembla dès huit heures du matin. Les généraux y furent aussi, à savoir, M. d’Elbeuf et M. de Beaufort, le maréchal de La Mothe, les ducs de Brissac et de Luynes, lieutenants généraux, et le généralissime prince de Conti qui, depuis le partement de M. de Longueville, prend séance au banc du côté droit des présidents. Tous d’une voix, on fut à consentir la conférence avec les députés de la cour. On y dépêcha même un courrier sur-le-champ ; il était trois heures après-midi, et n’avait-on pas dîné.
Les généraux, qui s’étaient assemblés chez M. le duc de Bouillon la nuit précédente, furent persuadés par le président Le Coigneux de consentir à la conférence. […]
Durant ceci, les portes d’en haut du Palais furent si bien fermées et gardées que le peuple, qui avait forcé les compagnies mises en garde aux portes de la cour, n’y put entrer. Il demeura donc dans la cour qui en regorgeait. Il y avait force femmes parmi les hommes, qui étaient armées de dagues et pistolets. Ils coururent après un conseiller qui était sorti sur le midi et qui se sauva de vitesse chez le premier président, lequel premier président ils menaçaient fort hautement, comme aussi plusieurs autres présidents, comme celui de Mesmes, et conseillers, comme M. de Guénégaud, à la sortie, qui fut sur les trois heures de relevée. Ils ne firent de mal à personne. […]
Un homme bien vêtu et chamarré d’or fut par le pont Notre-Dame, de boutiques en autres, disant : “ Messieurs, prenez les armes et vengez la trahison que l’on vous fait. Les premier président et président de Mesmes ont, à l’insu et malgré leurs codéputes, traité avec M. le Prince pour vous perdre. ” »
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