Note [25] | |
Le jeune archevêque de Rouen était François ii Harlay, sire de Champvallon (ou Chanvallon, 1625-1695). En 1644, à 19 ans, il s’était fait remarquer en soutenant sa tentative (premier acte de théologie) contre les idées jansénistes devant plusieurs prélats. Le 13 février 1645, son oncle (François i, archevêque de Rouen de 1614 à 1651, v. note [24] du Borboniana 4 manuscrit) écrivait à Mazarin pour lui demander, en raison de « l’applaudissement public et extraordinaire » qui avait accueilli la soutenance de son neveu, de lui permettre de résigner en faveur de celui-ci l’abbaye de Jumièges. La demande fut accordée le 8 mai 1645. En 1651, Harlay, le neveu, était devenu à son tour archevêque de Rouen sur la démission de son oncle. En 1671, il fut archevêque de Paris. C’est lui qui fit des difficultés pour les funérailles de Molière (février 1673). Orateur élégant et fleuri, il fut choisi pour présider un grand nombre d’assemblées du Clergé, rendit quelques services à Mazarin, consacra, dit-on, le mariage secret de Louis xiv et de Mme de Maintenon, se prononça avec passion contre les jansénistes, montra une haine implacable contre les protestants, dont il faisait enlever de force les enfants pour les faire instruire dans la religion catholique, et contribua à la révocation de l’édit de Nantes. Il jouissait d’une grande faveur à la cour et reçut du roi quantité de bénéfices. Sa vie privée fut fort scandaleuse, et les témoignages de ses contemporains (Tallemant des Réaux, le Chancelier d’Aguesseau, Mme de Sévigné, etc.) concordent sur le grand nombre et la haute distinction de ses conquêtes féminines (Adam et G.D.U. xixe s.). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 19 octobre 1655, note 25.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0420&cln=25 (Consulté le 04/11/2024) |