À Charles Spon, le 16 novembre 1649, note 28.
Note [28]

La Fronde de Bordeaux n’était toujours pas éteinte. La nécessité d’envoyer des troupes royales en Guyenne affaiblissait la défense de la Catalogne, alors occupée par la France depuis plusieurs années, contre une Espagne que revigoraient l’or et l’argent frais apportés par le convoi d’Amérique. Le duc de Mercœur avait été nommé vice-roi de Catalogne en octobre.

  • Journal de la Fronde, volume i, fos 108 vo et 109 ro (octobre 1649) :

    « Un courrier de Catalogne arrivé le 4 apporta nouvelle que les Espagnols y ont fait entrer dix mille fantassins et trois mille chevaux, qui vont droit à Barcelone pour s’en emparer par le moyen des grandes intelligences qu’ils y ont ; que leur armée navale y est devant au nombre de 19 galères, 22 vaisseaux et quelques galions ; que M. de Marchin y a envoyé 500 chevaux et fait prendre les armes partout ; et qu’il n’a que 3 800 chevaux et 1 500 fantassins, avec quoi il tient la campagne et a envoyé ce courrier pour demander promptement secours d’hommes et d’argent, et un vice-roi. Sur cela l’on expédia hier les routes {a} pour y faire passer les troupes que le comte d’Alais retient encore en Provence, et l’on parle d’y envoyer le comte d’Harcourt pour vice-roi ; mais de l’argent il ne s’en est point trouvé et l’on y a envoyé des pierreries. »


    1. Ordres de marche.

  • Ibid. fo 120 ro (octobre 1649) :

    « Le 26 arriva ici un courrier envoyé par les Catalans à leur ambassadeur pour demander un prompt secours d’hommes et d’argent, à cause que l’armée d’Espagne, qui est de 13 à 14 mille hommes, s’est avancée par terre jusqu’à cinq lieues de Barcelone, ayant pris en passant les forts de Constantin et Sallo, qui mettaient la Catalogne à couvert des courses de la garnison de Tarragone, dont leur armée navale était partie forte de 19 galères et 23 vaisseaux qui tendaient droit à Barcelone. Sur cela, l’on a envoyé d’ici le 27 un courrier à M. de Marchin avec 80 mille livres, et trois ou quatre commis de l’Épargne partirent en même temps pour aller recevoir à Narbonne 200 mille livres qu’ils lui doivent envoyer aussitôt, ayant pris des lettres de change pour cet effet ; à quoi l’on ajoute qu’on a aussi envoyé ordre au comte d’Alais d’envoyer promptement toutes ses troupes en Catalogne et de s’en revenir ici. On assure toujours que le duc de Mercœur doit aller en qualité de vice-roi. »

  • Ibid. fo 136 ro (23 novembre 1649) :

    « M. de Mercœur n’est pas encore prêt à partir pour Catalogne, quoique la reine lui ait donné la plupart des personnes qui y doivent aller à sa suite, et l’on croit que le mécontentement de son père {a} le pourra encore arrêter ici, outre qu’il n’a encore reçu qu’une assignation de dix mille écus. »


    1. César de Vendôme.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 16 novembre 1649, note 28.

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(Consulté le 08/11/2024)

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