Note [33] | |
« car elles ne fournissent rien de tel : par distillation elles acquièrent l’empyreume {a} et outre cela rien, à part une chaleur nocive. Si dans les maladies de malignité immédiate je trouve prétexte à employer des remèdes, c’est qu’ils évacuent et expulsent, qu’ils refroidissent, qu’ils libèrent les parties de l’humeur putride qui a pénétré dans leur substance et s’est jetée contre elles. Tels sont les lavements qui vident le ventre, et la saignée : elle contient la putréfaction, en même temps qu’elle évacue l’humeur putride des veines, par lesquelles, comme par des petits tuyaux, elle est emportée dans chaque partie du corps, où souvent elle imprime et incruste alors une destruction insurmontable et inaccessible à quelque secours de notre art que ce soit ; surtout dans le poumon et dans l’intestin grêle qui ne sont accessibles par nul moyen autre que les veines, et qui tous deux ne peuvent être vidés et soulagés que par la saignée. Les lavements ne parviennent pas jusqu’à l’intestin grêle et ne peuvent détruire la malignité qui lui est infligée. Les sirops qu’on dit béchiques {b} sont tous pourvoyeurs de chaleur, mais n’arrivent pas au poumon, pas plus qu’ils n’y seraient utiles s’ils y arrivaient. Tous ces médicaments sont des balivernes d’Arabes que les pharmaciens, genre d’hommes le plus rusé et le plus madré, ont choyées et retenues avec l’intention de vider les cassettes des malades ; de là, par leurs procédés criminels, ils ont transformé en brigandage notre art très sacré, salvateur et par sa nature, le plus utile à la santé ».
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 33.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0101&cln=33 (Consulté le 09/12/2024) |