À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 49.
Note [49]

Au delà de celui qu’il réfutait sans le nommer, le P. de Sesmaisons, directeur de Mme de Sablé, le livre d’Arnauld visait l’ensemble les jésuites et leur tolérance. Atteinte et blessée dans sa doctrine, autant que dans la personne du P. de Sesmaisons, la Compagnie releva aussitôt le gant. Le P. Nouet dénonça en chaire l’ouvrage d’Arnauld et les tentatives des nouveaux réformateurs, auxquels il reprocha de rendre les églises désertes et la communion inaccessible.

De part et d’autre, les esprits s’échauffèrent et dans certaines villes on fut sur le point d’en venir aux mains ; mais quoi qu’en dît ici Guy Patin, ce fut surtout l’intervention du savant et respecté P. Petau, un des plus profonds théologiens de son temps, qui imprima à la controverse un caractère particulier de gravité. Son autorité était tellement considérable que lorsqu’on annonça à Mazarin la prochaine publication du livre dans lequel il réfutait les attaques d’Arnauld – De la Pénitence publique et de la préparation à la communion (Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1644, in‑4o) – le cardinal inscrivit sur ses carnets la note suivante : « Le livre du P. Petau est sur le point de paraître. Mme de Guéméné m’écrit pour prôner l’évangile d’Arnauld et dit que c’est elle qui l’a informé en lui révélant sa confession. Il faut y porter remède immédiatement » (Triaire).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mars 1644, note 49.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0101&cln=49

(Consulté le 25/04/2024)

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