La Gazette, ordinaire no 152, du 13 novembre 1655 (pages 1269‑1270) :
« De Londres, le 4 novembre 1655. Le 2e de ce mois, les articles du traité de paix et confédération entre la France et l’Angleterre furent conclus et signés par le président de Bordeaux, ambassadeur extraordinaire de Sa Majesté très-chrétienne, et les commissaires autorisés par Mylord Protecteur : {a} au grand contentement de nos bourgeois et marchands qui se voient ainsi heureusement réunis avec leurs anciens amis et confédérés, malgré tous les artifices dont les Espagnols se sont servis pour l’empêcher. L’ambassadeur de Sa Majesté catholique, {b} pour exécuter l’ordre qu’il avait reçu de se retirer d’ici, voyant qu’il ne pouvait obtenir son audience, prit lui-même congé par une lettre qu’il écrivit à Son Altesse, {a} laquelle lui fit réponse qu’il pouvait s’en aller quand il voudrait […], il se dispose à partir demain. Cependant, Sadite Altesse continue de faire travailler avec toute la diligence possible à deux grandes flottes : l’une pour faire voile aux Indes Occidentales et y joindre l’escadre que le général Penn a laissée dans la Jamaïque où les nôtres se fortifient, à dessein non seulement de la conserver, mais encore de faire de nouveaux progrès sur les Espagnols de ce côté-là ; et l’autre pour être employée sur les côtes d’Espagne à y traverser {c} le commerce, Son Altesse n’ayant point trouvé de meilleur moyen de tirer raison du mauvais traitement que les Espagnols ont fait à notre flotte à San Domingo. »
- Oliver Cromwell.
- Cardenas, ambassadeur du roi d’Espagne en Angleterre.
- Entraver.
La nouvelle parvint à Paris le 8 novembre. Les articles de ce traité furent imprimés : Traité de Paix entre le Royaume de France et la République d’Angleterre, Écosse et Irlande, conclu à Westminster en 1655 (Paris, Sébastien Cramoisy, 1655, in‑4o). Une clause secrète stipulait que la France bannirait Charles Stuart et ses partisans, et qu’en échange Cromwell expulserait les agents du prince de Condé qui agissaient depuis l’Angleterre (Plant). |