Note [65] | |
Diogène Laërce (livre ix, 58‑60), biographie d’Anaxarque d’Abdère, philosophe grec du ive s. av. J.‑C. : « Anaxarque vivait dans la familiarité d’Alexandre, et fleurissait vers la cent dixième olympiade. {a} Il avait pour ennemi Nicocréon, tyran de Chypre. {b} Alexandre lui ayant un jour demandé dans un festin ce qu’il pensait de l’ordonnance du repas, il répondit : “ Grand roi, tout y est magnifique ; il n’y manque qu’une seule chose : la tête de certain satrape ”, désignant par là Nicocréon. Celui-ci garda souvenir de l’injure et, après la mort d’Alexandre, Anaxarque ayant été poussé par les vents contraires sur la côte de Chypre, il s’empara de lui et le fit jeter dans un mortier, pour y être broyé à coups de masse de fer. Ce fut alors qu’Anaxarque, sans s’inquiéter du supplice, prononça ces mots célèbres : “ Broie tant que tu voudras l’enveloppe d’Anaxarque, tu ne broieras pas Anaxarque. ” Le tyran irrité ordonna de lui arracher la langue ; mais il se la coupa lui-même avec les dents, et la lui cracha au visage. […] L’anecdote sur les cent talents (équivalant à 60 000 écus du xviie s., s’ils étaient d’argent, et à 675 000 écus, s’ils étaient d’or) demandés par Anaxarque vient aussi de Plutarque (Apophtegmes des rois de Macédoine et des successeurs d’Alexandre). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-7, note 65. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8220&cln=65 (Consulté le 08/10/2024) |