Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 93.
Note [93]

Pour donner du poids à ses dires et se mettre à l’abri des contradicteurs, Guy Patin continuait laborieusement à accabler son lecteur de références que seuls médecins et érudits étaient capables de vérifier.

  • Pline, parlant du vin (Histoire naturelle, livre xxiii, chapitre xxiii, Littré Pli, volume 2, page 110) :

    Corpus augere volentibus, aut mollire alvum, conducit inter cibos bibere. Contra minuentibus, alvumque cohibentibus, sitire in edendo, postea parum bibere. Vinum jejunos bibere, novitio invento, inutilissimum est curis, vigoremque animi, ad procinctum tendentibus : somno vero ac securitatibus jamdudum hoc fuit.

    « Quand on veut acquérir de l’embonpoint ou avoir le ventre libre, il importe de boire en mangeant. Ceux, au contraire, qui se trouvent trop replets et qui veulent avoir le ventre moins libre doivent rester sur leur soif en mangeant, et boire peu après le repas. Boire du vin à jeun est une coutume nouvelle, et très mauvaise quand on a des affaires sérieuses et besoin de vigueur d’esprit pour les traiter. En prendre à jeun était jadis en usage, mais comme préparation au sommeil et au repos. »

  • Galien, « Méthode pour remédier », chapitre vi, livre vii, recommandant deux repas par jour, comme font les athlètes (Kühn, volume 10, pages 490‑491, traduit du grec) :

    Sed etiam et quod illi faciunt nihil mali sit, si ii qui convalescentium victu utuntur etiam faciant ut illico post cœnam non bibant antequam cibus fuerit concoctus, siquidem innatant cibi si bibant, ita ut eos ventriculi corpus propter interpositum humorem non contingat. Verum si sitibundi fuerint, prohibere eos in totum, ut grave est, ita nec expediens ; sed tantillum indulgendum quod et molestiam soletur et sitim levet. Postea vero quam nutrimentum concoxerint, abunde bibere sunt sinendi ; nam celerrime, si ita faciant, per corpus distribuitur.

    [En outre, comme font ces athlètes, il n’y a aucun mal à suivre ceux qui prescrivent aux convalescents de ne pas boire {a} immédiatement après le repas, tant que la nourriture n’a pas été digérée, parce que, s’ils boivent, les aliments nageront dans l’estomac et l’interposition de liquide empêchera sa paroi d’entrer en contact avec eux. Si la personne est très altérée, il ne convient pas de lui infliger la lourde peine de ne rien boire du tout : on doit lui permettre de prendre la petite quantité de boisson qui apaisera sa gêne et soulagera sa soif ; mais plus tard, quand il aura digéré son repas, il faut l’autoriser à s’abreuver abondamment ; ce faisant, le liquide se dispersera très promptement par tout le corps].


    1. Sans le dire car, pour lui, cela allait de soi, Galien parlait de boire du vin étendu d’eau, comme faisaient la plupart de ses concitoyens.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 93.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8169&cln=93

(Consulté le 26/04/2024)

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