Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 98.
Note [98]

Appien (Appianus) d’Alexandrie, historien grec du ier s., a raconté cette mort dans « La guerre de Mithridate », chapitre 111 :

« Le roi vit tout cela du haut d’un portique et il envoya messager sur messager à Pharnace, {a} demandant la permission de partir en toute sécurité. Comme aucun de ses messagers ne revenait, craignant d’être livré aux Romains, il remercia ses gardes du corps et les amis qui étaient restés fidèles et les envoya chez le nouveau roi, mais l’armée tua certains d’entre eux sans aucune raison pendant qu’ils s’approchaient. Mithridate alors sortit le poison qu’il portait toujours à côté de son épée et le mélangea. Alors deux de ses filles, qui étaient encore vierges, qui avaient grandi ensemble, du nom de Mithridatis et Nyssa, qui avaient été promises aux rois d’Égypte et de Chypre, lui demandèrent de leur laisser une partie du poison. D’abord, elles insistèrent avec énergie et l’empêchèrent de le boire jusqu’au moment où elles en eurent et l’avalèrent. La drogue agit immédiatement sur elles ; mais sur Mithridate, bien qu’il marchât rapidement pour accélérer ses effets, elle n’eut aucun effet parce qu’il s’était accoutumé à d’autres drogues en les essayant sans arrêt comme moyen de protection contre les empoisonnements. On appelle toujours ces drogues “ les drogues de Mithridate ”. Voyant un certain Bituitos, un chef gaulois, il lui dit. “ J’ai souvent profité de ton bras droit contre mes ennemis. J’en profiterai encore plus si tu me tues et si tu me soustrais au danger d’être emmené dans un triomphe romain, moi qui fus un autocrate durant tant d’années, et le roi d’un si grand royaume, mais qui ne peux pas mourir maintenant par le poison parce que, comme un imbécile, je me suis immunisé contre d’autres poisons. Bien que j’aie prévu de m’immuniser contre tous les poisons qu’on mélange dans la nourriture, je ne me suis pas immunisé contre ce poison domestique, toujours le plus dangereux pour les rois, à savoir la trahison de son armée, de ses enfants et de ses amis. ” Bituitos, pris de pitié, rendit au roi le service qu’il demandait. »


  1. Roi du Pont, fils aîné, rival et successeur de Mithridate.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Traité de la Conservation de santé (Guy Patin, 1632) : Chapitre II, note 98.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8169&cln=98

(Consulté le 02/12/2024)

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