< L. 624.
> À André Falconet, le 20 juillet 1660 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 20 juillet 1660
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Je me porte fort bien, Dieu merci. Mon rhume [2] s’est passé après deux bonnes saignées [3] et grande boisson d’eau. [4] Je me moque de tous ces petits secrets d’apothicaire [5] qui n’approchent point de ces deux remèdes, et qui ne sont bons que pour ceux qui les vendent. Toute la cour est à Fontainebleau [6] et à Paris ; le jour de l’entrée est encore incertain car il n’y a rien de prêt. On dit que la reine [7] est grosse, et même qu’on l’a déjà mandé en Espagne. [1] Plût à Dieu qu’elle nous donnât un prince qui nous aime et qui ressemble à Auguste, [8] à Trajan [9] et à Marc-Aurèle ! [10] Les états de Pologne parlent d’élire un successeur à leur roi ; [11] M. le prince de Condé [12] est sur les rangs bien avant ; [2] ce serait bien là son fait, pour y exercer son humeur martiale contre les Turcs, les Tartares et les Moscovites qui seraient ses voisins. Dunkerque [13] est en branle de la paix ou de la guerre ; néanmoins on dit que l’on n’en viendra point à l’extrémité et que le roi de France ou celui d’Espagne le rachèteront argent comptant de la main des Anglais. On dit que si l’entrée du roi ne se peut faire bientôt, il s’en ira faire un voyage en Picardie pour un vœu que la reine < mère > [14] fit à Calais, il y a deux ans, pour sa santé à Notre-Dame-de-Liesse. [3][15] Voilà la chance qui tourne, ut sunt omnia incerta rebus humanis : [4] à cause que la reine est grosse, on commence à douter si on lui fera une entrée et si elle pourra souffrir la fatigue de ce jour-là ; néanmoins, les compagnies commencent à faire montre par la ville ; Paris s’emplit merveilleusement de courtisans et d’étrangers qui y abordent de tous côtés pour voir cette pompeuse journée. Noël Falconet [16] vient d’apprendre que M. l’archevêque de Lyon [17] est arrivé en cette ville et qu’il est logé à l’hôtel de Villeroy. Il ira demain saluer M. Morange, [18] duquel il prendra langue, pour saluer après Monseigneur. Je vous baise les mains de toute mon affection et à Mlle Falconet. Je vous recommande l’incluse pour notre bon ami M. Spon et suis votre, etc. De Paris, ce 20e de juillet 1660. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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