Note [15] | |
Le marquis Abraham de Fabert (Metz 1599-Sedan 17 mai 1662) était entré dans la carrière militaire à l’âge de 14 ans grâce à la protection du duc d’Épernon. Cinq ans après, le duc, alors colonel général de l’infanterie, lui avait donné une enseigne dans le régiment de Piémont. Au service du roi pendant toute la période des guerres protestantes puis de la guerre de Trente Ans, Fabert avait gagné tous ses grades à la pointe de l’épée, et assisté à une infinité de sièges et de combats, s’y signalant toujours par des actions d’éclat. Malgré toutes les invitations qu’on lui fit, il évita de s’engager dans les machineries politiques de son époque : il avait été ennemi résolu de Cinq-Mars et, pendant la Fronde, il avait armé les habitants de Sedan pour résister aux tentatives de Turenne. Ces deux occasions lui valurent d’être respectivement nommé gouverneur de Sedan en 1642, puis lieutenant général en 1651. Il reçut le bâton de maréchal de France en 1658. L’œuvre civile de Fabert, tournée vers la prospérité du peuple, est encore plus admirable que sa carrière militaire exemplaire : dans les années 1630, il avait organisé les forges de Moyeuvre-la-Grande, près de Thionville, pour en faire une industrie prospère employant plus de 500 ouvriers et fournissant un million et demi de livres de fer ; mais la guerre de Trente Ans avait mis fin à cette prospérité industrielle. Fabert établit aussi à Sedan des manufactures tissant des draps fins qui rivalisèrent avec les productions les plus estimées de la Hollande et des Flandres, et restèrent en activité longtemps après sa mort (G.D.U. xixe s.). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 27 juin 1654, note 15.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0357&cln=15 (Consulté le 01/11/2024) |