À Claude II Belin, les 18 et 22 août 1647, note 20.
Note [20]

Jacques Davy Duperron (Saint-Lô 1556, Bagnolet 1618) était le fils d’un médecin dénommé Julien Davy ou David, « mais quand il fut grand seigneur, il signa d’Avit pour se dépayser et faire croire qu’il était d’une Maison qui s’appelait Avit » (Tallemant des Réaux, Historiettes, tome i, page 41).

Converti au calvinisme, Julien Davy et sa famille avaient dû s’exiler à Berne (Suisse). Venu à Paris pour y chercher fortune, Jacques fut présenté à Henri iii par le poète Des Portes (v. note [14], lettre 748), qui le détermina à abjurer le protestantisme en 1577 et lui fit obtenir la charge de lecteur du roi. Bientôt Duperron entra dans les ordres et prêcha avec succès devant la cour. À la mort de Henri iii, il s’attacha au cardinal de Bourbon et entra dans l’entourage de Henri iv qui le nomma évêque d’Évreux en 1591, le mettant au nombre des prélats et des docteurs qu’il choisit pour jouer la comédie de l’instruire dans la religion catholique. Envoyé à Rome, Duperron parvint, avec le cardinal d’Ossat et au prix de quelques humiliations, à faire lever l’interdit lancé sur le royaume par le pape. En 1600, il fit partie de la Conférence de Fontainebleau (v. note [3], lettre 548) où il combattit Duplessis-Mornay et les protestants.

cardinal en 1604, Duperron séjourna deux ans à Rome, pour y défendre les intérêts politiques et religieux de la France. Il fut ensuite successivement archevêque de Sens, grand aumônier et commandeur de l’Ordre du Saint-Esprit. Aux états généraux de 1614, ce fut lui qui fit écarter le Cahier général du tiers état, réclamant que le pouvoir du roi de France, monarque de droit divin, fût reconnu indépendant de l’autorité papale (v. note [28] du Borboniana 3 manuscrit) . Il y eut peu de querelles théologiques à cette époque où il ne jouât un rôle important, soit par sa parole, soit par ses écrits. Il a laissé quantité d’ouvrages de controverse ou de théologie, de poésie, de négociations, etc. (G.D.U. xixe s.).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, les 18 et 22 août 1647, note 20.

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(Consulté le 29/04/2024)

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