À Charles Spon, le 24 avril 1657, note 26.
Note [26]

La Gazette a suivi de près les événements de Hollande.

  • Ordinaire no 48 du 21 avril 1657 (pages 381‑382) :

    « D’Amsterdam, le 16 avril 1657. Toutes les lettres de Gênes, de Livourne, et même celles de Barcelone, nous décrivent désavantageusement la surprise que le vice-amiral Michel Ruyter, {a} qui commande nos vaisseaux de guerre dans la mer Méditerranée, a faite de deux navires français, que ceux qui lui ont sonné ses principales instructions sont bien empêchés à justifier cette entreprise ; laquelle, outre l’interruption infaillible de tout le commerce, nous attirera de fâcheuses affaires si les États généraux n’y apportent bientôt le remède. Car nous apprenons déjà que Sa Majesté très-chrétienne, indignée de cette action, a fait arrêter les vaisseaux de nos marchands dans tous les ports de France et que notre ambassadeur qui est à Paris, {b} en ayant été faire ses plaintes et même voulu défendre ce vice-amiral sur la contravention qu’il prétendait avoir été faite par quelques vaisseaux français, Sadite Majesté lui avait répondu, avec non moins de justice que de vigueur, que si aucuns de ses sujets avaient manqué à leur devoir, il n’appartenait qu’à elle seule de les châtier, comme elle espérait aussi que les États lui feraient raison d’un si étrange procédé que celui dudit vice-amiral, ne pouvant croire qu’il se soit gouverné en cette occasion par l’ordre de ses supérieurs »


    1. V. note [1], lettre 876.

    2. Boreel van Duinbeke, v. note [34], lettre 477.

  • Ordinaire no 51 du 28 avril 1657 (pages 403‑404) :

    « D’Amsterdam, le 19 avril. Les États généraux ayant eu nouvelles que tous les vaisseaux hollandais avaient été arrêtés en France, en ont envoyé avertir les marchands de cette nation, pour se garantir du même inconvénient, et ordre à leur ambassadeur qui est à Paris de continuer ses instances auprès de Sa Majesté très-chrétienne pour la liberté de ces vaisseaux, et de l’assurer qu’ils avaient résolu de lui faire raison de ces deux navires surpris par le vice-amiral Miche Ruyter ; de quoi ils paraissent si peu informés qu’ils en ont écrit aux amirautés pour apprendre le détail de cette action, qui n’est approuvée que de fort peu de personnes, et de laquelle on ne doute point que la généralité n’accorde une entière satisfaction, plutôt que de porter l’affaire à de plus grandes extrémités ; malgré les empêchements de l’ambassadeur d’Espagne, lequel espérant profiter de ces commencements de division, met en usage tous les artifices dont les Espagnols ont accoutumé de se servir en pareille occasion. »

  • L’ordinaire no 54 du 5 mai (page 429) allait annoncer l’arrivée par mer du président de Thou en Hollande le 21 avril, son entrée le lendemain à Rotterdam

    « où il se trouva une foule incroyable de peuple, chacun témoignant une joie extraordinaire de sa venue, dans l’espérance qu’il persuadera si bien les États généraux de faire raison au roi son maître, sur l’entreprise de notre vice-amiral Ruyter, que nous verrons bientôt le rétablissement du commerce, dont l’interruption a déjà causé de très grands dommages à ces Provinces ».

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 24 avril 1657, note 26.

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(Consulté le 26/04/2024)

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