Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 1 manuscrit, note 35.
Note [35]

« L’Asie a été soumise au joug des tyrans parce qu’on n’y pouvait prononcer la syllabe ouk, {a} pour refuser avec force et détermination. »

La citation est spécieuse car Plutarque a écrit le contraire dans son traité « De la mauvaise honte » (Dusôpias en grec), au tout début du chapitre 10 : {b}

« Celui qui a prétendu que tous les peuples de l’Asie sont sous la domination d’un seul homme parce qu’il y a une syllabe qu’ils ne peuvent pas prononcer, à savoir la syllabe non, celui-là ne parlait pas sérieusement : il voulait plaisanter. » {c}


  1. « Non » en grec.

  2. Traduction de Victor Bétolaud, Œuvres morales de Plutarque, Paris, Hachette, 1870, tome ii, pages 661‑662.

  3. Érasme a ainsi traduit ce passage du traité De vitiosa Verecundia (Plutarchi Opuscula, Henri Estienne, 1572, tome ii, page 169) :

    Etenim qui dixit omnes Asianos uni servire homini, eo quod non possent unam sonare syllabam, non, haud serio dixit, sed facetia lusit.

    Le latin du Borboniana n’est pas de la même eau et a curieusement interprété le propos à contresens en le tronquant. Une telle bévue surprendrait moins venant de Guy Patin que du très fin helléniste qu’était son maître Nicolas Bourbon.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 1 manuscrit, note 35.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8202&cln=35

(Consulté le 27/04/2024)

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