Ms BnF Fr 9730 page 1 [1]
- Le P. Petau, [2] jésuite, est un homme fort doux, en apparence et en conversation aussi ; mais en ses écrits, il est extrêmement âcre et piquant, mordant et injurieux : cela est horrible combien cet homme a chanté d’injures à Joseph Scaliger [3] et à M. de Saumaise [4] en divers livres qu’il a faits contre eux ; et principalement en ses livres de Doctrina temporum, et en ce qu’il a fait in Tertullianum de Pallio. [1][5] Vous diriez que cet homme n’a l’esprit bandé qu’aux injures. Un jeune homme lui demandait un jour quel livre il devait lire pour bien parler latin : il lui dit, et fort bien, qu’il ne fallait lire que Cicéron, et principalement les Philippiques [6] et les Verrines, [7] qui sont, dit-il, pièces excellentes et toutes pleines de pointes d’esprit. Ce conseil n’était bon qu’à porter ce jeune homme à la satire et aux injures, et à être grand cicéronien en matière de brocards : ad Tulliane convitiandum, comme a dit, de Christophorus Longolius, [8] Érasme in Ciceroniano. [2][9]
- L’Histoire naturelle de Pline [10] est un des beaux livres du monde : c’est le livre des princes et des honnêtes gens ; il y a là-dedans de quoi enseigner à tout le monde. La nature, l’humanité, l’histoire, la géographie, les arts et les disciplines y sont amplement et en beau lustre. Les Anciens ont appelé cette histoire Bibliothecam pauperum, [3] et disaient que pour faire une bonne bibliothèque, il ne fallait que quatre livres, savoir : Aristote, [11] Plutarque, [12] Pline et Sénèque. [13] L’Histoire de Pline est un vrai monde, et qui la saurait bien serait un des savants hommes du monde. Érasme en sa Préface sur Pline a dit ces mots de lui : nullus liber dignior est qui Regum manibus teratur, quod non ex alio citius sciatur rerum omnium cognitio, etc. Mundum docet Plinius, quid autem absurdius quam imperare mundo, et nescire quid sit mundus ? [4][14] Pline était un des savants hommes qui étudiait beaucoup, grand ami de l’empereur Vespasien, [15] lequel il allait saluer tous les matins à son lever, et auquel il racontait merveilles de ce qu’il avait fraîchement appris. Il avait lu presque toutes les œuvres des Anciens qui avaient écrit avant lui, pour en faire son Histoire, qui n’est pas tant un livre qu’un trésor. Le monde d’aujourd’hui ne mérite pas de jouir de ce beau livre, lequel j’aimerais mieux savoir que toute la théologie scolastique des jésuites [16] et tout le droit canon des Italiens. Le livre de Pline vaut mieux et fera plus tôt un honnête homme que toute la finance et la fortune du cardinal de Rich. [17] ne sauraient faire. Si je savais et entendais bien toute l’Histoire de Pline, avec du pain et de l’eau, je voudrais vivre content. Daléchamp [18] y a heureusement travaillé, mais il n’y a pas tout fait : il y reste encore à prendre beaucoup pour quelque savant critique. On dit que M. de Saumaise s’y veut mettre, c’est là son vrai talent, il y ferait merveille. [19] Plût à Dieu que je pusse voir cela avant que de mourir. Quand vous avez Pline, vous êtes aux champs et à la ville : ce livre seul vaut toute sorte de lieux et toute sorte [page 2] de mets à un esprit curieux de savoir ; il vaut bouilli, rôti et toutes sortes de fruits. Pline, Cicéron et Sénèque sont trois grands auteurs latins singulis omnibus præferendi, [5] comme sont en grec Platon, [20] Aristote et Plutarque, ou bien Homère, [21] Xénophon [22] et Lucien. [23]
- Monsieur de Saumaise aime mieux demeurer en Hollande qu’en France, parce qu’il n’est ici considéré que comme le fils d’un conseiller de Dijon ; [24][25] mais en Hollande, il est honoré par le prince d’Orange [26] et les États [27] d’une bonne pension, de toutes les immunités et privilèges qui se peuvent là accorder à un honnête homme ; tous les savants de delà le considèrent aussi comme leur prince, parce qu’il a la préséance au-dessus de Heinsius, [28] ce qui lui a fait avoir des ennemis. De plus, sedet in cathedra Scaligeri, [6] duquel il semble avoir hérité la place et la pension en cette Université de Leyde, [29] où il est aussi fort aimé et chéri parce qu’il est huguenot [30] comme eux. De plus, il a en Hollande pleine liberté d’y faire imprimer tout ce qu’il veut faire et en trouve matière, comme il sait de tout ; et même, en fait de controverses de religion, à quoi il a fort étudié depuis qu’il est huguenot, [31] et je ne doute point qu’en son âme, comme huguenot qu’il est, et qui a aussi bon esprit, il ne haïsse fort de demeurer en France où la tyrannie se glisse et s’accroît rudement, sous ombre de monarchie. Cette espèce de gouvernement est tantôt bien supportée, et trop ennuyeuse aux hommes d’esprit, qui sont la plupart républicains, principalement quand ils sont huguenots, qui ne peuvent supporter de bon cœur que des prêtres, moines, jésuites et autres cafards de sainte mère Église se mêlent d’affaires d’État. Vivent Venise [32] et la Hollande, qui sont les deux seuls lieux de l’Europe où il y a encore quelque reste de liberté, car partout hors de là, ce n’est que tyrannie ou moinerie, [33] tant en Allemagne et en France qu’en Espagne et en Italie.
- Une belle femme est un trésor à son cocu, ses cornes lui deviennent d’or et d’argent : quand elle est bien achalandée, elle vaut mieux que trois moulins à vent ; elle vend, elle reçoit, et néanmoins retient tout. Témoin ce fripier Milon dont parle Martial, épigr. 102 du liv. 12 : [34][35]
Thura, piper, vestes, argentum, pallia, gemmas,
Vendere Milo soles, cum quibus emtor abit :
Conjugis utilior merx est, quæ, vendita sæpe,
Vendentem nunquam deserit aut minuit. [7]
- La Cour romaine [36] est la cour la plus dépravée qui soit au monde, et qui ait jamais été chez aucun prince. L’ambition, l’avarice, l’amour y règnent souverainement. Il n’y a là que fourberie et finesse : nil præter fucum et dolum. [8][37] Il n’y a ni foi, ni loi, ni franchise, ni vertu, adeo verum illud distichon Hildeberti Archiepiscopi Turonensis : [38]
Urbs felix, si vel dominis urbs illa careret,
Vel dominis esset turpe carere fide. [9] [page 3]
- Jean Barclay [39] a épousé en Angleterre une demoiselle, < qui était > suivante de Madame de La Boderie, [40] laquelle était fille d’un boulanger de Pont-à-Mousson : [41] elle s’appelait Debonnaire en son surnom. [42] Le mari de cette dame était ambassadeur pour le roi à Londres, [43] et ladite dame était mère de Madame d’Andilly Arnauld, qui mourut l’an 1637. [44][45] Il était né au < sic > Pont-à-Mousson, ex Gulielmo patre, Jurisconsulto, [10][46][47] qui avait toujours querelle avec le Père Commolet [11][48] et les jésuites, lesquels, comme recteurs de l’Université, [49] l’excommunièrent comme ne s’étant pas trouvé à quelque procession académique ; il en appela comme d’abus au pape [50] et eux, se moquant de lui, répondirent qu’ils le voulaient bien et qu’ils seraient plus tôt au dîner du pape que G. Barclay ne serait à son souper. Fâché de ce déportement des jésuites, il quitta la Lorraine et s’en vint à Angers, [51] où il est mort. Plura de Barclaijo vide in Censura Euphormionis, pag. 10. 11. et seq. edit Paris. 1620. [12][52]
Jacques ier, roi d’Angleterre, [53] donnait en sa cour grasse pension à Barclay, qui y vivait catholique ; mais s’y ennuyant, à cause qu’il n’y avait pas assez de liberté (ce lui semblait) pour sa religion, il obtint permission de s’en aller à Rome et de vendre la pension qu’il avait à un autre, ce qu’il fit. L’ambassadeur d’Espagne [54] lui promit qu’il ferait fortune à Rome. Et de fait, Paul v [55] l’avança un peu ; mais, ambitieux comme il était, il dépensait tant qu’il en était incommodé. Paul v lui promit mille écus de pension, mais il n’en fut jamais bien payé. Enfin, il y mourut l’an 1621, à ce qu’on m’a dit Italo perfusus aceto, [13][56] à la diligence des jésuites qui le haïssaient aussi bien que son père. Il n’avait que 41 ans quand il y mourut : c’était trop tôt pour son bel esprit et pour la fortune qu’il eût faite beaucoup plus belle sous le pontificat d’Urbain viii, [57] son intime ami, qui fut pape deux ans après. [14]
Scaliger disait qu’il n’entendait rien à son Euphormion. [15][58][59]
- Arnaldus Casaubonus, [60] père d’Isaac, [61] est mort huguenot à Die en Dauphiné [62] l’an 1586. Vide Exercitationes Casauboni in Card. Baronium, pag. 29. [16][63][64] Isaac Casaubonus nunquam facie vidit Jos. Scaligerum, et disait ordinairement à ses amis qu’il avait mis cent écus d’or dans une bourse pour aller en Hollande, y voir M. de Scaliger (sic nominabat). [17][65] M. de Rosny [66] demandait un jour à Casaubon pourquoi il prisait tant Scaliger, et qu’il n’était pas si savant que beaucoup disaient : « Ha Monsieur ! ce dit Casaubon, si le diable se mêlait des bonnes lettres, il confesserait que M. de Scaliger est un des savants hommes qui furent jamais. » Casaubon état un petit homme fort simple, et tout bon.
- Ferrier, [67] le ministre de Nîmes [68] qui mourut à Paris l’an 1626, fut accusé par ceux de son parti, à M. de Montmorency, [69] d’avoir prêché 14 ans Jésus-Christ sans y croire, et lui leur répondit : « Et vous lui voulez du mal à cause que dorénavant il y veut croire. » C’est alors qu’il se fit catholique. [18][70][71]
- Pelletier [72] était un ministre révolté de Normandie, auquel le cardinal Duperron [73] fit donner quelque pension. Il disait qu’il était avocat des deux religions et qu’il faisait des écritures pour celle qui le payait le mieux.
Pelletier s’étant fait catholique, [74] on lui demanda qu’il dît en ami quelle était la meilleure des deux religions : « Il y a apparence, dit-il, que c’est l’autre, vu qu’on m’a donné quatre cents écus par an de retour pour être de celle-ci » ; il entendait la romaine. [19]
- Le roi d’Angleterre a dit à M. D’Effiat [75] que si Buchanan eût vécu plus longtemps, qu’il l’eût fait pendre pour le mal qu’il avait dit de la reine Marie, sa mère, [76] dans son Histoire d’Écosse. Ledit roi néanmoins, avait 19 ans quand Buchanan mourut, l’an 1582. Ledit Buchanan, étant à Paris, contrefaisait le catholique, mais il était huguenot dès longtemps, et est mort tel en Écosse. Son Histoire d’Écosse est fort bonne pour la forme qu’il lui a donnée, mais non pour sa matière. Néanmoins, il était écrivain fort passionné, et surtout contre Marie Stuart. [20]
Érasme, [77] Turnèbe, [78] Muret [79] et Buchanan ont été de grands hommes, et des plus grands qui furent jamais. On peut y ajouter Casaubon et Lipse ; [80] mais Scaliger est l’Incomparable sur tous.
- Λωποδυτειν, c’est exuere vestibus, prædari, spoliare ; λωποδυτομενος, c’est un homme dépouillé, dénué, à qui les voleurs ont tout pris ; λωποδυτης est spoliator, fur vestium, grassator, [21] tireur de laine, tireur de manteau ; de sorte que l’on peut donner pour titre à ce poème [page 4] Phœbus λωποδυτομενος, et en français, il se peut intituler L’Apollon dépouillé. [22][81]
- Monsieur de Mériziac, [82] de Bourg-en-Bresse, [83] qui a travaillé sur le Diophante [84] grec, a autrefois été jésuite et fait la première dans leur collège à M[ilan.] Il travaille aujourd’hui à une nouvelle version de Plutarque, après celle d’Amyot, [85] en laquelle il dit qu’il y a quantité de fautes. Il est mort l’an 1638 à Bourg-en-Bresse. [23]
- Dempster [86] sortit de Paris, où il régentait au Plessis, [87] accusé d’avoir étudié les Postérieures d’Aristote contra jus naturæ. [24][88][89]
- Criton [90] était bâtard d’un apothicaire d’Écosse. [25]
Un dévolutaire priait un conseiller de le favoriser en sa cause et alléguait pour son droit que sa partie avait acheté ce bénéfice : le conseiller lui dit qu’il avait tort car, dit-il, puisqu’il l’a acheté, c’est à lui ; et vous, vous le voulez avoir pour rien. [26]
- M. de Sancy, [91] évêque de Saint-Malo [92][93] dit avoir connu en Turquie un juif, nommé le docteur Jacob, qui était aussi savant en la philosophie et théologie que saint Thomas. [94] Le juif non negabat Christum, sed negabat esse deum : et singula omnipotentiæ Jesu Christi tributa miracula refundebat in Cabalam, et Christum fuisse in Cabalisticis peritissimum referebat. Sed hoc erat stulta impietas illius Judæi : neque enim Cabalistæ ulla faciunt miracula. [27][95]
- Le marquis de Cœuvres, [96] quum se in venereis minus validum conquereretur, [28] disait qu’il y eût bien besoin des ragoûts du Père Sanchez : [97] c’est ce jésuite qui a fait ce vilain livre de Matrimonio ; les jésuites disaient que cet auteur était innocent (je pense qu’il l’était comme eux) et que ce qu’il savait de mal, qu’il l’avait appris en confession. [98] C’était au contraire de ce prêtre, dans les Colloques d’Érasme, [99] qui avait appris en confession ce qu’il savait, à cause de quoi il n’osait le révéler : c’est qu’il ne savait rien. [29]
- La reine Marie Stuart avait son douaire en France en divers lieux, d’où elle conférait offices et bénéfices en France à plusieurs Écossais : un Blacvod [100] était conseiller à Poitiers, de < par > sa libéralité ; [101] il y avait des Écossais chanoines à Saint-Quentin, [102] et ailleurs de cette sorte. L’Écosse n’était pas alors de grand revenu, son douaire lui valait beaucoup mieux que son royaume : nunquam magnum fuit patrimonium Regum Scotiæ. [30]
- Mariana [103] rapporte que les prêtres se mariaient par commandement de Witiza, [104] roi du pays : vide eum pag. 250. lin. v, et 283. l. 37. [31][105]
- Scipion de Gramont [106] et le prince d’Éthiopie, [107] qui était l’an 1637 à Paris, habebantur potentissimi in rebus venereis ; erant fortasse triorches, ut ille [page 5] princeps Germanus, Hessorum landgravius, de quo Thuanus, sub Carolo ix. pag. 447. [32][108][109]
- En Grèce, un prêtre ne se peut marier, mais un marié peut bien devenir prêtre. C’est pourquoi ordinairement ils se marient la veille, et le lendemain ils se font prêtres, et chérissent leurs femmes avec grand soin parce qu’il ne leur est pas permis de se remarier. [110]
- Baptista Mantuanus [111] était bâtard (ex damnato coitu natus, disait Paul Jove), [33][112] aussi bien que Cardan [113] et Érasme. [34][114]
- C’est dans Plutarque, [115] au livre περι Δυσωπιας, de vitioso pudore, qu’il est rapporté : Asiam tyrannorum jugo subjectam fuisse, quod monosyllabum ουκ animo ad negandum forti constantique non posset enuntiare. [35]
- Le président de Thou [116] a quelquefois pris des pages et des feuillets tout entiers dans Buchanan, [117] dans Sleidan, [118] dans Ubertus Folieta, etc. [36][119]
- Garasse, [120] le jésuite, est auteur d’un livre intitulé Horoscopus Anticotonis, [121] qu’il faisait imprimer à Bamberg, [122] puis apporter à Paris ; mais il ne s’est pas bien caché car, outre son esprit fougueux et ses injures, qu’on reconnaît bien, il y parle de plusieurs choses que les Allemands n’entendent pas, et que les Français seuls peuvent deviner. C’est lui qui a fait le Rabelais réformé, [123][124] deux libelles contre feu M. Servin, [125] Quæstiones quodlibeticæ contre le cardinal de Richelieu, [126] etc. C’était un méchant homme et un dangereux esprit, qui est mort de peste [127] à Poitiers l’an 1632. Pagina 32 Vasconica Tunicatior cæpa. [37]
- L’Onosandre est un petit poème français, duquel Bautru [128] est auteur, contre M. de Montbazon, [129] qui lui en a fait donner des coups de bâton. Il est dans le Cabinet satirique, pag. 558. [38]
- Il y a dans Baudius [130] un poème contre Fr. Pithou, [131] qu’il appelle Typhœus, qui commence ainsi : Typhœus ille, etc. [39]
Baudius étant un jour à table, et sa femme près de lui, disait à un homme : Quomodo possem esse hilaris, quando furiarum maxima juxta accubat ? 6. Æneidos. [40][132] Sa femme, qui savait un peu de latin, entendant cela, commença à pester, et voulait tout renverser, si on ne l’eût chassée. [133]
- Rutger<si>us [134] était un ivrogne, il est mort en Hollande, ambassadeur vers les États pour le roi de Suède ; [135] il est mort ivre et creva. [136] Dan. Heinsius [137] a épousé sa sœur, qui ne voulait point de lui à cause qu’il était homme de lettres. Heinsius est ivrogne aussi, mais non pas tant. Baudius était plus savant qu’Heinsius, mais il était trop ivrogne : il s’enivrait chez M. de Thou et se laissait choir sous la table. Il fut en 1612 saluer l’Archiduc [138] à Bruxelles, [139] qui lui donna de l’argent et le fit bien boire. il fut aussi invité à souper chez le président du pays, où il s’enivra rudement, de sorte qu’on le mena toute la nuit par la ville en chaque maison où logeaient des étrangers, pour le coucher en son lit, demandant à chaque maison si on ne reconnaissait point cet homme qui n’avait pas dit, avant qu’être ivre, où il était logé. [41]
Les Allemands sont grands ivrognes et veulent que les Français boivent autant qu’eux ; autrement, ils s’en défient et disent qui fallit vino, fallit fide. [42][140] Lipse les a appelés poculorum remiges, dont ils l’ont haï, κυλικων ερετας. Vide adagia Jos. Langii [141] pag. 40. vide decades epistolarum Lipsii quæ non extant in centuriis, pag. 49. in epistola [ad] Monavium. [43][142][143]
- Stockholm [144] est la ville capitale de Suède, laquelle ne vaut pas Meaux. [44][145]
- On disait de l’empereur Bonosus : [146] non pendet homo, sed amphora, [45] à cause que cet empereur avait été grand ivrogne, sola infelicitas facit tyrannos.
Bonosus Imperator bibit quantum hominum nemo : de hoc dicebat Aurelianus, Non ut vivat natus est, sed ut bibat : erat tamen semper sobrius : habuit præterea rem mirabilem, ut quantum bibisset, tantum mingeret. Tandem longo gravique certamine a Probo superatus, vitam laqueo finivit : tuncque jocus exstitit, amphoram pendere non hominem. Vide Flavium Vopiscum, pag. 364. in 4. cum notis Casauboni. [46]
- Guichardin [147] n’a pas voulu faire imprimer son Histoire de son vivant, ains [page 6] donna ordre qu’elle le serait après sa mort seulement, comme on a fait ; Dupleix [148] devait faire ainsi. [47]
- De quæstione an mundus fuerit necatus, vide Balt. de Vias, in Sylvis Regiis, pag. 395. vide Quæstiones physiologicas Campanellæ, pag. 8. [48][149][150][151] Platon in Atlantico [152][153] parle de certaine chose arrivée neuf mille ans avant son temps. Voyez Charron en sa Sagesse, page 307 de la bonne édition. [49][154]
- Marcile [155] était un petit homme toujours monté sur de grands patins. [156] À force d’avoir été assis, ses fesses étaient gâtées, et fallut lui en couper des morceaux. [157] Il était natif d’une ville du comté de Zutphen [158] nommée Daventria, [50][159] d’où viennent ordinairement les bourreaux de Hollande, inquebat Rutgersius, author sequentis versiculi de Marcilo : Men’ moveat cimex Carmilius (parodia ex Horat. lib. io serm. epistola 10. pag. 207) ; [51] lequel le haïssait d’autant qu’un jour, en faisant leçon et regardant Rutgersius, il le prit pour un Anglais, en disant : Angli non capiunt istas delicias. [52] Il se purgeait souvent avec des pilules d’aloès, [160] qu’il appelait ante cibum. [53]
- Leucate, [161] en gascon, signifie une oie. [54]
- La femme du président de Mesmes, [162][163][164] l’an 1636, est fille de ce bâ[tard,] prince de Cambrai, [165] et de cette généreuse femme [166][167] qui mourut dans Cambrai [168] le jour que cette ville se rendit au comte de Fuentès, [169] durant la Ligue, [170] l’an 1595. Sa mère était de la Maison de Clermont d’Amboise, et son mari aussi, [171] qu’elle épousa avec dispense. Sa généalogie se lit dans l’Histoire généalogique de Sainte-Marthe, [172] page 838 du 2e tome. [55]
- Nicolas Vignier, [173] médecin et historiographe, mourut à Paris l’an 15[96] dans le Collège des jésuites, [174] d’où ils avaient été chassés l’an d’auparavant. Vide Thuanum, pag. 701, tom. 4. [56]
- Passerat [175] est mort le 14e de septembre 1602 à Paris dans ce même Collège. [57]
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