À Charles Spon, le 30 septembre 1650, note 9.
Note [9]

Journal de la Fronde (volume i, fo 304 ro et vo) :

« De Bourg du 30 septembre. La paix fut hier confirmée dans le parlement de Bordeaux. Elle passa de 49 à 28 voix. Ces derniers étaient d’avis de demander quelque sûreté touchant le changement du gouverneur. Cette délibération alla plus tôt que Messieurs du parlement ne faisaient état parce qu’il survint environ 2 000 bourgeois dans la grande salle du Palais, faisant grand bruit et criant que si le parlement ne voulait publier la paix, ils la publieraient eux-mêmes ; que si M. de Bouillon la voulait empêcher, il fallait l’aller assiéger dans son quartier. Ainsi la chose fut résolue et la paix publiée par toute la ville qui se prépare avec beaucoup de démonstration de joie à recevoir le roi mardi prochain. {a} Les conditions de cet accommodement sont : l’amnistie générale ; la révocation de M. d’Épernon qui sera énoncée dans la déclaration ; l’infanterie de notre armée demeurera dans son poste de Saint-Seurin et sera maîtresse d’une porte de la ville proche l’archevêché où le roi logera ; les régiments des gardes et les compagnies des gendarmes, et chevau-légers du roi et de la reine seront dans la ville, et tout le reste de la cavalerie de notre armée passera dans le pays d’Entre-Deux-Mers pour commencer sa marche. Mme la Princesse a permission de se retirer à Montrond à condition qu’elle n’y pourra tenir que 200 hommes de garnison, lesquels seront entretenus par le roi, et qu’elle fera cesser tous actes d’hostilité, renverra toutes les troupes qui y sont, et en cas qu’elle ne soit reçue de cette façon dans Montrond, elle se retirera dans une de ses maisons d’Anjou. M. de La Rochefoucauld jouira du revenu de son gouvernement de Poitou et n’en fera point la fonction que dans un an d’ici, à la fin duquel il sera rétabli au cas qu’il se conduise bien, ou il en recevra récompense. Quant à M. de Bouillon, il traite en particulier, mais il y a apparence que ce sera inutile et qu’il se retirera aussi dans Montrond. Pour les jurats {b} de Bordeaux, ils seront maintenus s’ils donnent au roi satisfaction de leur conduite. Desquels articles il en sera dressé une déclaration vérifiée au parlement. »


  1. 4 octobre 1650.

  2. Officiers de la ville, consuls et échevins.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 30 septembre 1650, note 9.

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(Consulté le 28/04/2024)

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