Note [4] | |
Ce passage est extrait de la Nicolai Claudii Fabricii Vita [Vie de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc], conseiller au parlement d’Aix-en-Provence, écrite par Pierre Gassendi (Paris, 1641). {a} Il suit la relation des observations savantes qu’il a recueillies avec Peiresc {b} à Aix-en-Provence en 1634 (livre v, pages 282‑283) : Ejusmodi fuere imprimis venæ mezenterio Lacteæ, quarum jam ante meminimus, quasque rursus, in quotquot licuit animalibus requisivit. Quoniam autem illas discereneri nisi in animali vivo, aut palpitante adhuc non posse, tum ex Asellio inventore, tum ex factis compluribus dissectionibus noverat, resque propterea in homine, quem vivum dissecare nefas, inobservabilis videbatur ; non ideo tamen desperavit, quin, si paucis horis ad suffocatione, interanea disquirirentur, vestigia jujuscemodi venarum sese proderent. Quamobrem… Peiresc a ajouté quelques détails dans une lettre à Pierre Bourdelot, {a} datée d’Aix le 6 septembre 1634 : {b} « Au reste, nous avons encore céans ce bon M. Gassendi qui ne perd pas un moment de temps auquel il puisse faire quelque digne observation pour en aider le public. Nous vîmes ensemble dernièrement les veines lactées sur le corps d’un homme plus d’une heure et demie après qu’il avait été pendu et étranglé, le corps ayant été donné par la Cour aux professeurs en médecine {c} avec permission de l’ouvrir le jour même. Il est vrai que j’avais donné ordre que le concierge le fît bien dîner avant qu’il eût notice de sa condamnation, et que j’avais averti le maître chirurgien qui en fit la dissection d’ouvrir promptement le corps et incontinent toutes les veines et artères qui se venaient insérer au foie, pour empêcher que les lactées ne s’y dégorgeassent et vidassent trop tôt, comme je l’avais éprouvé autrefois sur un mouton, ce qui s’accorda fort heureusement et à souhait en plein théâtre de l’anatomie au conspect {d} de plus de trente personnes d’honneur qui virent lesdites veines fort apparentes en divers endroits du mésentère. » {e} L’expérience de Peiresc démontrait la présence de chyle dans les vaisseaux lactés du mésentère, mais sans rien conclure sur les voies qu’il suit après les avoir quittées. Le mérite de leur découverte chez l’homme, sur les traces immédiates de Pecquet, revint à Thomas Bartholin en 1652 (v. notule {b}, note [6], Experimenta nova anatomica, chapitre i), en suivant le protocole imaginé par Peiresc sur un condamné à mort. |
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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Texte : Jean Pecquet Experimenta nova anatomica (1651) Chapitre vi, note 4. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/pecquet/?do=pg&let=0016&cln=4 (Consulté le 14/06/2024) |