Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre v, note 8.
Note [8]

Jean Pecquet introduisait la distinction entre chaud et froid, qui jouait un rôle central dans l’ancienne médecine, héritée d’Hippocrate. Sans référence à la température thermométrique, qu’on ne mesurait pas alors ailleurs que dans un laboratoire (v. note [25], Dissertatio anatomica, chapitre iv), ces notions étaient liées au tempérament des parties du corps, c’est-à-dire à la qualité et à la quantité des humeurs qui y dominaient (vnote Patin 4/9042) : froides pour la pituite et la bile noire (atrabile ou mélancolie), mais chaudes pour le sang et la bile jaune ; ainsi le cœur (où s’accumulait le sang) était-il la partie la plus chaude et le cerveau (où s’accumulait la pituite), la plus froide (v. note [17], Brevis Destuctio, chapitre v).

Engluée dans cette fumeuse conception calorique, la logique voulait que le sang se rafraîchît quand il passait des artères dans les veines, après avoir traversé les anastomoses (capillaires) de « chairs » (tissus) que leur fonctionnement (métabolisme) avait refroidies et affaiblies.

Il vaut néanmoins la peine de lire toutes ces vieilleries avec la plus grande attention : v. infra note [11] pour la lumineuse intuition de l’hématose que le chaud et le froid ont inspirée à Pecquet.

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Jean Pecquet et la Tempête du chyle (1651-1655), édité par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Texte : Jean Pecquet
Dissertatio anatomica
de circulatione sanguinis
et motu chyli
(1651)
Chapitre v, note 8.

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(Consulté le 03/06/2024)

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